Lorsque Zenitsu arriva à la demeure des Kamado, il faisait déjà nuit noire. Pourtant, il arriva à percevoir une forme familière qui semblait l'attendre. Il reconnut aisément Kanao qui l'accueillait avec un faible de sourire, dénoué de toute chaleur. Mais contrairement à elle, le blond n'avait pas le courage de feindre une quelconque émotion. Son cœur était comme creux, rongé par une tristesse qui n'avait jamais été aussi vive.
Sans un mot, la jeune femme le guida jusqu'à une chambre, la sienne. A peine eu-t-il posé un pied à l'intérieur, qu'il eut envie de ressortir. Il se sentait oppressé par l'atmosphère, comme si les quatre murs étaient prêts à l'écraser et à le réduire à l'état de chose difforme, reflet exact de ce qu'était son cœur à l'instant précis. Et face à son corps maigre et pâle, c'est tout ce qui l'aurait souhaité : disparaître.
- Tanjiro, murmura-t-il d'une voix à peine audible.
Mais en voyant Kanao refermer la porte derrière eux, il revint aussitôt à lui. La mort dans l'âme, il s'assit près de son ami. Il leva les yeux vers leurs autres compagnons ; le maître de Tanjiro, Inosuke, Aoi, Kanao ainsi que Nezuko avaient répondus présents. Il s'attarda quelques instants sur cette dernière, qu'il n'avait que très peu vu ces dernières semaines. Son épouse avait le regard baissé, comme si elle voulait cacher au monde toute l'étendue de sa tristesse. Mais aux yeux du blond, elle apparaissait que plus vive encore. La voir ainsi le rendait malade, mais il n'y pouvait rien. Lui-même n'arrivait pas à lutter contre cette horrible souffrance. Il était juste impuissant.
- Merci à tous d'être là, entendit-il soudain.
La voix de Tanjiro semblait s'éteindre mais son sourire, lui, n'avait rien perdu de son éclat. Lui seul illuminait cette pièce plongée dans la pénombre de désespoir. Envers et contre tout, il restait ce phare qui continuait de les guider avec sa lumière salvatrice, jusqu'à son dernier souffle.
Allongé sur son futon, il bascula son visage vers son ainé et maitre : Urokodaki Sakonji. Aucuns ne pouvaient voir son expression déchirée, dissimulée derrière son masque, bien que ses tremblements le trahissent. Mais Tanjiro préférait faire face à ce visage factif plutôt qu'à des larmes qu'il n'aurait pas supporté voir couler des joues de cet homme pour qui il avait tant de respect.
- Maitre... Merci d'avoir été là pour ma sœur et moi. Sans vous et Giyuu, on aurait sûrement pas pu arriver jusque-là.
La gorge obstruée par l'émotion, le vieil homme ne put que faiblement hocher la tête. Voilà qu'il revivait la même douleur d'il y a quelques années : voir ses élèves tomber un à un était une épreuve qu'il pouvait difficilement surmonter et Tanjiro en avait parfaitement conscience. Si cela avait été en son pouvoir, il lui aurait épargner tout cela. Mais ce soir, il avait besoin de lui à ses côtés.
Et avec lui, les deux personnes qu'ils considéraient comme ses frères. Tous deux assis à sa gauche, il leur sourit. Il surprit une larme couler sur la joue du Amatsuga avant que ce dernier ne l'efface aussitôt. Inosuke, privé de son masque bestial, gardait une expression impénétrable et paradoxalement si vide.
- On en a fait du chemin, pas vrai ?
Les deux hommes hochèrent la tête, et plongèrent tout trois dans leurs souvenirs. Ils étaient si opposés tous les trois, qu'on pouvait encore se demander comment avaient-ils fait pour devenir si proche. Mais c'était un fait ; ils étaient devenus inséparable. Leurs différences avaient réussi à les lier les uns aux autres et par-dessus tout, Tanjiro était les rouages de leur amitié, celui sans qui ils n'auraient jamais se réunir.
- Veillez l'un sur l'autre. Même si je ne suis plus là, j'aimerai que vous restiez ensemble.
Le blond hocha la tête avant de laisser échapper un sanglot. Il craquait enfin, assaillit par le poids trop lourd des adieux.
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La pluie dans leur Coeur
Fanfiction• Couverture par @Pikachu_680 ▪KIMETSU NO YAIBA // ONE-SHOT /!\ ALERTE AUX SPOILS : Si vous n'avez PAS FINI le MANGA, FUYEZ ! One-shot se passe quelques années après le chapitre 204 ! 《A l'aube de ses vingt-cinq ans, tous savaient ce qui l'a...