one&only

231 38 17
                                    

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


Il faisait nuit noire. Il était seul dans sa chambre. Attendant que ses parents s'en aillent se reposer, assis dans un silence religieux sur son lit et un sac à dos plein posé à côté de lui.
Sa décision était prise : Il s'en irait. Il s'en irait de cet endroit où personne ne le comprenait. Il s'en irait de cet endroit où l'on ne faisait qu'exercer une pression de plus en plus forte sur ses frêles épaules, cet endroit où l'on voulait lui imposer un avenir dont il ne voulait pas.
Il s'en irait, tout simplement.

Il avait rassemblé toutes ses économies, l'argent qu'il avait récemment amassé à son anniversaire, son maigre salaire d'étudiant.
Avec ça, il priait pour avoir assez d'argent pour plus tard, se retirer de cette sombre ville, se rendre dans un coin reculé, se trouver un logement. Il espérait, mais ne se faisait pas trop d'illusions.

Alors qu'il entendait plus loin dans le couloir les marches grincer sous le poids de l'un de ses parents, une montée d'adrénaline fit s'emballer son coeur. Il cognait tellement fort dans sa poitrine qu'il avait peur que ses géniteurs l'entendent, même de l'autre côté de la porte. Ses mains se mirent à trembler légèrement, sans qu'il ne puisse les contrôler.

L'heure approchait.
Quand à l'autre bout du couloir, la porte de la chambre de ses parents se referma, le jeune homme lança un rapide coup d'oeil à l'heure sur son téléphone. Il était vingt-trois heures trente-deux. Dans une demi-heure, ses parents seraient profondément assoupis. Il pourrait s'en aller sans craindre de se faire griller.

Dans une demi-heure, il serait libre.

Tic. Tac. Tic. Tac.

Le temps passait. Doucement. Trop à son goût. Il ne pouvait pas nier la légère angoisse qu'il ressentait à cet instant. Et si son plan échouait ?

Tic. Tac. Tic. Tac.

Malgré sa respiration peu régulière qui entravait son ouïe, il entendait distinctement le son de l'aiguille des secondes de son horloge. Ce son qui devenait de plus en plus persistant, qui envahissait ses oreilles à en devenir insupportable.

Tic. Tac. Tic. Tac.

Au loin, le clocher annonça minuit. L'heure qu'il attendait tant.
D'un coup, il se redressa. Restant figé un instant, il s'insuffla de la force en se murmurant des encouragements.

"Tu peux le faire, n'aies pas peur".

Jamais il n'avait montré le moindre signe de rébellion avant aujourd'hui. Il avait toujours été le fils parfait, l'élève modèle, tout en ravalant son mal-être, son envie de s'en aller.
Mais aujourd'hui, aujourd'hui était le jour où tout ça sortirait enfin de sa vie. Le jour où il se libérerait de ses chaînes.
Sortant à pas de loup de sa chambre, son sac à dos sur l'épaule, il alla silencieusement coller son oreille à la porte de ses parents. Un léger ronflement se faisait entendre, signe qu'ils dormaient bel et bien.

Alors, sur la pointe des pieds, il descendit une à une les marches de l'escalier, fit un détour par la cuisine pour y déposer une lettre, et se rendit jusqu'au hall d'entrée. Il déverrouilla le plus discrètement possible la porte qui se dressait devant lui. Cette porte qu'il avait si souvent franchie, lui offrirait enfin sa liberté tant rêvée.
sans une once d'une hésitation, tel une ombre, il se faufila à l'extérieur et ferma la porte derrière lui.

Il lança un dernier coup d'oeil à la maison de son enfance avant de s'en aller sans jamais se retourner.
enfin, Jisung était libre.

Il avait prévenu son meilleur ami de son "plan", et ce dernier avait immédiatement proposé de l'accueillir dans son appartement. Au moins pour quelques temps.

Il avait hésité longuement. Très longuement, il ne s'était décidé que quelques minutes avant son départ. Il envoya donc un message à cet ami, lui demandant s'il était toujours d'accord pour l'héberger. Il obtenu rapidement une réponse positive de sa part et se mit en route sans tarder.

Une pluie fine tombait sur la ville, et au bout d'une vingtaine de minutes de marche, Jisung arriva devant un bloc d'appartements. Sur les marches menant à la porte d'entrée était posé un second jeune homme aux cheveux décorés. Il se releva en remarquant la présence du nouveau venu, un sourire ornant son visage étoilé.

Le décoloré lui ouvrit ses bras, l'invitant dans une étreinte chaleureuse. Ne se faisant pas prier, le premier se laissa aller dans les bras qui lui étaient ouverts, les yeux clos et revigoré par le sentiment de sécurité que lui apportait celui qu'il considérait depuis l'enfance comme son presque-jumeau, celui sur qui il pourrait toujours compte, peu importe la situation.

« Reste aussi longtemps que tu voudras, lui murmurait-il d'un ton rassurant.

- Merci pour tout, Felix. »

「rain」jilixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant