[Recueil] Les Chroniques d'un Rêveur

Tué par le Temps

La pause du dîner est en partie entamée, je décide d'aller prendre l'air dans la cour avant de retourner à mes préoccupations. Tout au long du trajet dans la base, des salutations formelles se font entre soldats ainsi que par ma présence. Rendu à l'extérieur, je prends une bonne bouffé d'air froid de cet hiver qui s'annonce plus froid. Je salue une collègue qui entrepose des boîtes dans l'entrepôt et je me dirige vers les estrades où quelques personnes y sont déjà assis. Au passage, sans savoir si c'est de ma faute ou celle du mec, on se percute du coin de l'épaule. On se retourne et malgré son regard vide, je prends quand même le temps de m'excuser. Il hésite quelques secondes et d'un coup, il se met en colère contre moi. Certains soldats observent la scène et le mec commence à son montrer un peu plus hostile en se rapprochant de moi avec le torse bombé. J'essaie de calmer la situation, mais rien ne fonctionne et maintenant, il menace de me tuer. C'est à ce moment que j'ai ressenti une étrange énergie menant de lui, alors je me positionne et je tends mon bras. J'ai beau avoir quelques pouvoirs, sauf que j'ai quand même mes limites et je dois attendre quelques instants pour que mon arme arrive dans ma main. En général, j'ai toujours cet objet cylindrique qui peut se transformer en épée sur moi. Quand je ne l'ai pas, c'est parce que je suis entouré de bonnes personnes et que je n'ai rien à craindre. Or, cette personne dégage un pouvoir maléfique et mes soldats ne pourront rien faire. C'est un combat qui s'annonce et à temps, mon épée se transforme dans ma main droite avant de bloquer le coup qu'il porte. En une fraction de seconde, il a porté un coup avec son épée et en le contrant, cela a déclenché une onde d'énergie qui nous as téléporté loin de la base militaire.

Bien que je sais que je peux être largement en avantage sur le combat, je décide tout de même à prendre plaisir à me combattre en duel singulier. Les coups sont violents qu'on peut parfaitement entendre le frottement causé par nos lames. Des épées hors-normes comparées à ceux des guerriers d'un village que nous en sommes presque autant plus puissants que les Dieux. Le paysage hivernal parmi les ruines d'un ancien royaume représente bien la confrontation : une ardeur au regard froid qui amène la destruction. Puis le gars s'arrête, prenant une pause, et il commence à me questionner.

- J'ai une question à te demander! dit-il en étant encore sur ces gardes.

- Oui?

- L'as-tu embrassé?

- Qui? lui demande ai-je sans savoir ce qui voulait vraiment.

- Will!

J'hésite à lui répondre car je sais que Will était plus jeune que moi et que cela pourrait être mal vu. L'homosexualité à cette époque n'est pas une chose aisée et de plus, c'est considéré comme un crime. Au final, je me fou de ce qui pourrait m'arriver et je lui réponds.

- Oui... Pourquoi me demandes-tu cela?

- L'as-tu aimé au moins! dit-il avec la voix qui commence à être surchargée d'émotions entre la tristesse et la colère.

- Peut-être... c'était plutôt une expérience...

- Alors pourquoi tu as fait du mal à ma famille! dit-il en criant et en me chargeant.

Le combat recommence et ses coups sont de plus en plus violents. Je vois bien que la rage l'emporte et qu'il est en quête de réponse. Sauf que je ne sais pas où il voulait en venir jusqu'au moment où un flashback me retentit. C'était un soir très froid et j'étais dans une cabane en bois rond. Je tenais de la main droite, mon épée qui était ensanglantée et je m'étais penché pour ramasser une carte. Une carte que l'on peut obtenir dans un jeu de cartes, mais à priori, celle-ci était très importante pour que je puisse la voir dans cette vision. C'est le seul fragment que je me souvienne dans ce flashback, puis je reviens à mes esprits dans ce combat qui n'arrête pas. Moi qui peux le terrasser à tout moment, mes sens se brouille et cette vision retient mon attention tandis que ce mec continue son charabia. Cependant, je n'ai d'autre choix que de fuir ce combat car je suis troublé et confus de cette situation. Je prends donc les deux artefacts, dont la carte du Roi et je formule quelques mots. Avant de recevoir un coup, qui pourrait me tailler, je disparais soudainement dans une espèce de vortex temporel.

Arrivé de l'autre côté, par un déplacement dimensionnel, je me retrouve dans une pièce modeste. Malgré l'étrange absence de porte, le lieu m'indique que je suis dans un manoir. Bien éclairé par les chandeliers et la petite clarté sortant des fenêtres cachées par les rideaux, je peux voir la sombre couleur du bois qui parsème les murs. Une voix s'invite à me faire sortir de mon observation et je me tourne vers celle-ci. Des tableaux de personnages importants et un miroir s'y trouve. Je peux remarquer des écriteaux sur les cadres et celui qui retient mon attention est sur le miroir : Miroir de la Signification. Sans plus tarder, l'entité me présenta la possibilité de rechanger la ligne du temps de deux camps. À gauche, une fille, dont je ne connais pas, est représentée avec son nom sur l'un des tableaux et s'en suit d'une Maîtresse qui jadis prospérait. À droite, c'est le même principe, sauf que cette fois, c'est un gars et un Maître. Elle continue à me parler des enjeux que cela pourrait impacter, mais je n'en comprends rien à tout ça et ce qui m'importe, c'est ce que le frère de Will m'a dit.

Scrutant mon esprit dans ma confus et mon questionnement, la voix féminine du miroir m'explique le sens du mot « grève », ce mot qui signifie autre chose dans le monde que nous connaissons. Moi qui pensais que c'était par mon baiser, un baiser qui aurait peut-être pu être empoissonné par je ne sais quelle raison, mais non. Cela veut dire par ma lame. J'aurais tué Will par mon épée, mais je ne m'en souviens pas, c'est impossible. Moi qui ne veux rien savoir, moi qui refuse d'y croire, mes émotions m'emportent tout de même. Cette tristesse intense vient me mettre à terre, les larmes qui n'arrêtent pas de couler, j'ai mal partout. Je n'arrête pas de me demander pourquoi ai-je fais ça tout en voyant son reflet dans cette pièce. Était-ce pour me punir de mon amour envers lui ou avait-il une autre raison qui m'était inconnu? Alors j'implore de vouloir changer le passé, de pouvoir changer les choses... de changer la ligne du temps...