La prophétie

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Pendant ce temps au village

Pdv omniscient

Plusieurs jours se sont écoulés après le passage des barbares dans le village. La vie depuis peu commence à reprendre son cours. Les quelques hommes blessés durant la bataille reprennent de leurs forces. Quant aux autres tombés sur le champs de bataille, leurs obsèques ont été célébrées. À jamais, ils resteront des martyrs. Chez les Gueye ( nom de famille de Doufii yendou ) comme dans l'ensemble du village, l'on vaque à ses occupations tout en gardant l'espoir

Pdv Bougouma

Depuis qu'ils sont partis, la vie à la maison n'est plus la même ! Tout est devenu morose et mélancolique. L'assurance et le calme divin de Doufii yendou me manque. Le côté comique de mon frangin Jantt, malgré qu'il soit impulsif parfois me rend nostalgique. Et enfin le sourire enchanteur de ma sœur Wer, ce sourire qui illumine notre maison. À force d'y penser, une, puis deux puis trois larmes perlèrent de mes joues. Non non me dis je, il ne faut pas que je recommence. Il faut que je sois forte. Et le plus important, il ne faut pas que mère me voit pleurer. Depuis qu'ils sont partis, elle ne cesse de se lamenter sur son sort et pleurer sans relâche. Je suis sûre qu'elle s'est vidée de toutes les larmes de son corps la pauvre. Elle ne mange plus ni ne ferme l'œil de la nuit. Mes enfants, mes pauvres enfants.. Vont ils bien ? Sont-ils en bonne santé ? Et surtout, sont-ils en vie ? Telles sont les questions qui sortaient tout le temps de sa bouche. Est-ce cela être mère ? S'inquiéter sans relâche pour eux même si on vous garantissait qu'ils allaient bien !
J'étais en effet jour et nuit à son chevet et essayais tant bien que mal de la consoler et tenter en même temps de l'apaiser. D'apaiser son cœur souffrant. Voilà la raison pour laquelle, il me fallait rester forte. Je ne devais en aucun cas pleurer a fortiori devant elle. Sinon je passerais pourquoi devant elle ? Une personne qui ne croit rien de ce qu'elle dit ?! Non jamais. Il faut que je montre l'exemple.

Récemment, je suis allée voir le devin du village et franchement les nouvelles que j'y ait prises sont assez rassurantes. Peut-être que si je les comptait à mère, elle se sentirait mieux ? Sur ce, je dépose le petit bol de sorgho que j'avais entre les jambes et décidais d'aller la voir dans sa chambre. Cette chambre dans laquelle elle s'est enfermée à double tour et refusant mordicus d'en sortir

Arrivée devant sa porte, un peu hésitante je toque à la porte quand même

Toc toc, toc toc, toc toc

Aucun bruit. Peut-être qu'elle dort et qu'il vaut mieux ne pas la déranger. Mais au moment de tourner les talons et de retourner sur mes pas, j'entendis sa voix faiblement qui demandais

Elle : Qui est-ce ? Ma petite Bougouma c'est toi chérie ?

Moi : Oui maman c'est moi. Est-ce que je peux entrer ?

Elle : Oui bien sûr tu peux entrer sama thiat bou gnawoul bi ( ma belle benjamine )

Moi : Je ne te dérange pas peut-être ?

Elle : Non le moins du monde. Alors de quoi as-tu besoin ? Il n'y plus de sorgho dans le grenier c'est ça ?

Moi : Non mère c'est pas de ça dont il s'agit

Elle : Alors qu'y a-t-il ? On a plus de gibier ? Le reste des lapins que Jantt avait ramenés de sa dernière chasse est épuisé ? D'accord, laisse moi juste le temps de me lever. J'irai voir le voisin pour lui demander s'il peut nous donner un peu de ses réserves en attendant que la situation revienne à la normale.
Et se préparant pour se lever du lit, je la stoppa en posant ma main sur son épaule

Un avenir étoilé..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant