J'en ai marre. Plus que marre. Rien ne va. Rien ne va plus. Rien n'est jamais allé bien dans ma vie. JAMAIS ! A peine rentrée chez moi, je claque la porte. Je sais que je suis seule pour encore longtemps. Je me sens seule, si seule. Je me sens triste, si triste. PUTAIN DE PARENTS !! J'EN AI MARRE ! Dans ma rage, sans m'en rendre compte, je lance un verre, qui vient se détruire contre le mur, réduit en mille morceaux, à l'image de mon cœur. Ce geste a produit un tel bonheur en moi que je dirige vers la cuisine pour faire la même chose avec le reste de la vaisselle. Quelques minutes plus tard, entourée de débris et de tiroirs vide, je me rends compte de ce que j'ai fait. Mes parents vont me tuer ! A moins que je ne le fasse avant. Non. Si. Je ne sais pas. Je ne sais plus. Personne ne saura jamais pour moi. Dois-je le faire ? Qui le regrettera ? Mes parents. Je peux pas leur faire ça. Ils seront tristes. C'est pas un problème. De toute façon c'est un geste égoïste. JE DOIS PAS LE FAIRE !! Les larmes dévalant mes joues, je tente de m'en convaincre. En vain. C'est un geste égoïste et alors ? De toute façon tout le monde s'en foutra. Y compris moi. La paix éternelle ... Qu'est-ce qui m'en empêche ? Rien ne m'en empêche. Qui m'en empêche ? Personne ne m'en empêche ! PITIE QUE QUELQU'UN M'EN EMPÊCHE !!! Trop tard. C'est parti. Sois courageuse Emma. Une dernière fois.
D'une main tremblante, j'attrape un des nombreux débris qui m'entourent, le plus pointu. Je regarde mon avant-bras gauche, bientôt couvert de sang, je le sais. Mon sang. Tout mon sang. Le dernier qui s'écoulera jamais de mon corps. Mes dernières larmes. La lame aiguisée, morceau d'une des assiettes préférées de ma mère, s'approche dangereusement de mon bras. Vais-je vraiment le faire ? Oui. D'un geste rageur mais étrangement assuré, j'enfonce la lame dans ma peau, et remonte le long de mon bras."AAAH"
Le sang coule. Il coule à flots. La douleur s'intensifie encore et encore à mesure que je me vide de mon sang. Puis plus rien. Je n'ai plus mal. La rage, la tristesse, la colère, la frustration conservées au plus profond de moi toute ma vie, tout ça s'évacue dans un déluge de coupures et de sang. Bientôt, on ne voit plus le blanc délicat des porcelaines de ma mère, mais un liquide rougeâtre mêlé de sang qui recouvre tout. Il renferme la vie. Ma vie.
Comment j'en suis arrivée là ?
Voilà ma dernière pensée.
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Détruite
Short StoryÂMES SENSIBLES S'ABSTENIR ! Juste un petit texte que j'ai écrit il y a quelques mois et que je voulais partager.