Je regarde Cassie avec étonnement et incompréhension. Je me lève du lit pour m'approcher de l'objet, le frôle et me retourne vers elle.
- Je ne comprends pas ...
- Je sais qu'il est tard et j'espère qu'il te plait. je n'ai pas eu l'occasion de venir te voir aujourd'hui desolée... dit-elle simplement avec un grand sourire .
- Mais pourquoi un piano, c'est absurde ? demandé-je suivis d'un rire nerveux.
- Comment ça absurde ? c'est pourtant évident. Tu sais en jouer n'est-ce pas ?
- Je sais en jouer effectivement mais il ne me semble pas te l'avoir dis.
- C'est un jeune homme qui à appelé disant qu'il etait déjà venu te voir cette après-midi pendant que tu te reposais, ils nous a demander si c'étais possible d'installer ça ici pour toi. Il étais assez ... étrange.
- Comment ça étrange ? Il t'a dis son nom ?
- Je ne sais pas, mais il a insisté pour faire installer ça ici comme si sa vie en dépendais, je caricature mais c'est ma sensation.
- Hmm étrange et il ne ta rien dis d'autre ? Son adresse ou s'il étais de la famille ? demandé-je perdu.
- Quand je lui ai posé la question il m'a dis qu'il reviendra bientot pour t'ecouter a nouveau chanter puis il a raccroché. Cassie a vraiment l'air embarrassé par cette conversation et moi aussi.
Que voulais dire cette personne ? Dans tout les cas je ne veux pas de ce piano ici. Je regarde le meuble avec attention et plus je le regarde plus je me demande comment cette personne a su que je jouais du piano et pourquoi m'en avais envoyer un exactement identique à celui que j'avais chez mes parents. La plus part des membres de la famille habite loin et viennent que pour les fêtes. J'ai bien quelques cousins musiciens et le peu d'amis que j'ai ne savent pas que je joue du piano sauf gabriel. Enfin revenons en au fait je ne peux pas le garder ça représente trop de mauvais souvenir ... Oh! Mais non c'est impossible, il n'aurait pas fait ça ?
- Cassie je te remercie mais je ne veux pas de ce piano ici ! Monsieur, excusez-moi mais ça vous dérangerais de remmener ça d'où il viens s'il vous plait ?
- Léa ? je ne comprends pas je pensais que ça te plairais et te ferais du bien d'en jouer de temps en temps.
- Je t'ai dis que je n'en voulais pas cassie que veux-tu que je te dise de plus ? j'apprécie l'attention mais avant de débarquer dans la chambre des patients avec de tels objets ce serais bien de les prévenir avant !
- Je suis désolé mesdames de vous interrompre mais mon collègue et moi sommes épuisé et nous aimerions rentrer chez nous. Nous pourrons le récupérer dans une semaine si vous voulez mais d'ici là si vous changer d'avis appeler nous à ce numéro. déclare-t-il en tendant une carte de visite que Cassie saisie sans hésitation.
- Merci messieurs passer une bonne soirée. Cassie les raccompagne jusqu'à la porte de la chambre et se retourne vers moi. Je ne comprends pas ta réaction mais sache qu'un piano dans un hôpital a été dur à accepter, t'imagine le temps que j'ai passer à convaincre le directeur de l'établissement pour qu'il soit consentant ?
- Je ne t'ai rien demander tu n'avais qu'a refuser la demande du type au téléphone et raccrocher au moins tu aurais économiser du temps et de la salive !
- Bien, je vais te laisser. Si tu as besoin de parler je suis là, dis Cassie d'un ton plus posé au moment de sortir de la pièce.
- Ah! Pourquoi cette journée ne pouvait-elle pas se passer normalement ? On ne peut pas faire pire !
Je me laisse tomber sur le lit et me mets en position fœtal. Pendant plus d'une heure à revoir en boucle les scènes catastrophiques de cette journée, je me lève et me dirige vers le piano. Pourquoi faut-il qu'il se mêle des affaires des autres ? Lui ai-je demandé, ne serait-ce qu'une fois, de m'aider ? Il débarque à l'improviste et je devrais dire amène à ses prises de décision aussi égoïste les unes que les autres ! Pourquoi faut-il que ça présence soit un fardeau ? Comment il peut être charmant et démoniaque à la fois ? Être chaleureux et blessant ? Pourquoi il m'a amené un piano similaire à celui de chez mes parents, à celui où ma mère jouais ?
Je sens un mélange d'émotion surgir de moi, je fronce les sourcils et ferme d'un coup sec le couvercle du meuble. Je m'assoie sur le siège assorti à l'instrument et croise les bras en y enfouissant mon visage à l'intérieur.
Après cette journée, qui aurait cru que j'ai passer la meilleure nuit de sommeille depuis des semaines ?Le lendemain matin, je me réveille allongée par terre, avec un mal de dos infernal. Normal ! Quelle idée de s'être endormi dans cette position ? Je me redresse péniblement et me dirige vers mon lit où est resté mon téléphone. J'ai 2 appelles manqués de cet idiot de Gabriel mais aucun message vocal ou écrit alors ce ne devait pas être important et puis peu importe qu'il aille au diable.
Une fois le petit déjeuner picorer, je m'allonge, mets mes écouteurs et appuie sur "play". Vers 11h, je me redresse. Gabriel fait des choses vraiment insensées. Il n'agit pas de cette façon habituellement. Ce piano m'intrigue et la façon dont il est arrivé là aussi. Comment un hôpital aussi grand et à la renommée aussi importante accepterait ça ? Je sais que la musique est importante pour lui et pour moi mais de là à mettre tout son cœur après plusieurs mois d'absence j'y crois pas. Je me fais peut-être des idées. Je détaille chaque trait, chaque contours et chaque reflets qu'il me renvoie ; jusqu'à en détailler le moindre défaut. Les touches noires et blanches et les pédales dorées qui ajoutent du contraste à cette objet qui à bercé toute mon enfance. Ce piano me fait penser à ma mère Eléonore, une grande pianiste. Elle n'a jamais fait de concours ni de concerts mais le fait de savoir y jouer lui suffisait et je la comprends tellement. Avoir un tel don, une telle pation qui brûle en soit suffit à vivre des moments magiques, inoubliables et de pure bonheur. Évidemment, c'est elle qui m'a transmise cette pation, du chant et de la musique. Quant à mon père c'est lui qui m'a donné l'amour du sport et de l'ouverture d'esprit. Ma mère me permettait d'extérioriser mes peines à travers l'amour de la musique et mon père à travers la patience et le contrôle de soi. Sans surprise, ma mère était professeur de musique et mon père professeur de judo. Vu comme ça on dirait une petite famille parfaite mais comme tout le monde personne ne peut tout garder pour soi, à un moment où un autre tout fini pas sortir. Vous vous demandez sûrement si mon frère est aussi exceptionnel que mes parents et bien oui. Il a lui aussi une particularité. Il est très doué en dessin. Il réussit à faire ressortir toutes ses émotions et ses souvenir grâce à un crayon et une gomme. Il est également très doué en photo, pendant les vacances d'été dans la maison de campagne, on quittait parfois tout un après-midi de la vu des parents pour aller dans les champs de maïs et de blé prendre des photos. Je jouais le mannequin et lui le photographe. J'avais 7 ans et lui 12 mais on était si proche. Mais ça c'est du passé et j'en ai marre de repenser a des personnes que je ne reverrai jamais. Je me lève, je me dirige devant le piano, je m'installe et je joue de toute ma colère et de toute mon énergie. Je m'empare de cet instrument comme il s'empare de moi et de mon âme. Opus 25 numéro 5 en Ré mineur de Chopin. Dès la première note, un frisson me transperce, la mélodie saccadé entre les aigus et les grave me fait oublier le temps d'une musique toutes mes pensées et mes soucis. Depuis mon plus jeune âge, depuis que j'ai commencé à jouer du piano, pas une seul fois je n'ai joué avec autant d'acharnement, de passion et de désir d'exprimer tout ce que j'ai à exprimer. Avec toute la haine, la colère et la tristesse qui est en moi je joue à en oublier de vivre. Toute la pédiatrie assiste à ce spectacle dans le silence de cette mélodie.Point de vue de Cassie
Comment une gamine de 17 ans peut jouer aussi bien ? A la seconde où elle a commencé à jouer, mon corps a refusé de bouger comme s'il s'était endormie. Je n'ai aucune connaissance en musique mais il est sûr et c'est même une sertitude, le morceau que vient d'interpréter Léa ou plutôt l'interprétation que Léa a fait de ce morceau de musique est très spécial. La puissance des notes qui sortent de ce toran d'énergie et de sentiments envahissent l'espace. Ce morceau me montre une renaissance, la renaissance d'une ado, la renaissance d'une âme fragile. J'en fais peut-être trop mais ce morceau est vraiment magnifique. Toute la pédiatrie est sur pause même les plus grincheux tendent l'oreille avec curiosité et plaisir. Cependant, j'ai promis de faire respecter certaine règle, ça reste un hôpital. Il faut que je réfléchis à un bon compromis en imposant des heures respectables pour ne pas déranger tout le monde car dans quelques minutes Léa ne sera plus là seul musicienne dans cette chambre.
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Au cœur de la verité
Fiksi RemajaBloqué entre quartes murs. Un frère qui disparaît du jours au lendemain. Un quatuor amoureux, avec des protagonistes au passé plus fou les uns que les autres. Une aventure rythmée de secret et de carapaces forgées par des vies difficiles. Arriveront...