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Chapitre 37 - La première lettre

Nous sommes maintenant à la fin du mois d'octobre. Le temps se fait de plus en plus froid et de plus en plus long depuis qu'Harry est à plusieurs kilomètres de moi. Il est parti de Philadelphie depuis environ un mois et demi et ça fait toujours aussi mal.

- Alors, tu en dis quoi ? Locust Bar, ce soir ? Me demande Violet en me sortant de mes pensées.

- Ça pourrait être bien. Je lui réponds en prenant une gorgée de mon café.

Elle soupire avant de payer sa boisson chaude.

- Bea, tu sais très bien qu'il voudrait que tu t'amuses. Lâche-t-elle. Tu dois arrêter de te morfondre.

- Je sais, Violet. Je dis. Il me manque, c'est normal, non ? Puis, je n'ai encore reçu aucune lettre de sa part.

Mon amie prend sa facture, puis nous sortons du bistrot. Elle pose sa main sur mon épaule pour que je la regarde, ce que je fais non sans laisser échapper un soupire à mon tour.

- Écoute Béatrice, tu sais comment est Harry. Je suis certaine qu'une de ses lettres est en route vers chez toi, un peu de patience. Me dit-elle en affichant un sourire réconfortant sur son visage.

- Tu as sûrement raison. Je lui réponds. Je suis désolé, je ne sais pas ce que j'ai aujourd'hui.

- Tu n'as pas à t'excuser, je comprends totalement que tu n'es pas à ton meilleur. Ajoute-t-elle.

Nous entrons dans sa voiture qui est garée à quelques mètres du bistro, puis Violet démarre le moteur de celle-ci.

- Tu sais quoi ? Je lance. Tu as raison, je suis partante pour aller au Locust Bar ce soir. Ça pourrait me changer les idées.

Elle me regarde en hochant la tête. Elle appuie ensuite sur l'accélérateur et me conduit jusqu'à mon appartement.

- Alors, on dit 20 h 00 ? Me propose mon amie. Ash et moi viendrons te chercher.

- Parfait. Je dis avant de sortir de la voiture.

Je me dirige directement vers la boîte aux lettres de mon immeuble, comme toutes les fois que je rentre chez moi. J'enfonce la clé dans la serrure, puis ouvre la petite porte. Il semble y avoir quelques lettres. Alors, je les attrape et les vérifie une par une. Quand je vois l'inscription de l'armée américaine, mon cœur s'emballe. Je tourne la tête et aperçois que ma meilleure amie est toujours en train de me regarder à partir de sa voiture. Je fais agiter la lettre dans les airs le sourire fendu jusqu'aux oreilles. Elle me sourit et m'adresse un pouce en l'air avant de faire avancer sa voiture pour quitter ma rue.

Je place toutes les lettres sous mon bras et entre dans l'immeuble avant de me rendre au deuxième étage. J'entre dans notre logement et m'empresse de tout balancer sur le sol de l'entrée et ferme la porte derrière moi. Il reste seulement cette fameuse lettre entre mes mains.