Cauchemar en gris

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*Comme dit dans la description, mon propre récit commence à "※"*

Il se réveilla avec une merveilleuse sensation de bien-être savourant l'éclat et la douce chaleur du soleil, dans l'air printanier.
Il s'était assoupi sans bouger sur le banc du jardin public; son somme n'avait pas duré une demi-heure.
Le jardin resplendissait du vert du printemps, c'était une journée magnifique et il était jeune amoureux. Merveilleusement amoureux, amoureux à en avoir le vertige. Et heureux en amour :

La veille il s'était déclaré à Susan dans la soirée et elle avait dit oui. Pour être précis, elle ne lui avais pas dit oui, mais elle l'avait invité à venir, aujourd'hui dimanche, dans l'après-midi, faire la connaissance de ses parents. Elle avait dit :
" J'espère que vous les aimerez et que vous aimeront... Qu'ils vous aimeront autant que je vous aime".

Si ce n'était pas là l'équivalent d'un oui, qu'était-ce ? Adorable Susan aux doux cheveux sombres, au tendres taches de rousseur appelle marquées, au grand yeux noirs si doux... on était enfin à ce milieu d'après-midi ou Susan lui avais dit de venir.

Il se leva de son banc et, un peu engourdi par sa sieste, il s'étira voluptueusement. Puis il se mit en route vers la maison, à quelques centaines de mètres. Une promenade agréable sous le beau soleil, par ce beau jour de printemps.

※ Il avait tellement attendu ce moment qu'il se devait d'être présentable c'est pourquoi il s'était vêtu de ses plus beaux habits. Il avait même acheté un bouquet de roses à l'intention de sa futur belle-mère.

Arrivé à l'adresse que lui avait indiqué Susan, il prit un temps pour observer la demeure. Celle-ci était imposante et paraissait bien entretenue. La fenêtre du deuxième étage était ouverte et le long rideau beige bougeait avec le vent. Il ne put s'empêcher d'imaginer Susan, près de cette fenêtre, affichant son sourire radieux. Il sonna et Suzanne lui ouvrit. Elle était d'une beauté incroyable comme toujours.

Arrivé dans l'entrée il fut surpris par la décoration luxueuse, pareil pour le salon qui était spacieux, avec un haut plafond et remplit d'oeuvres qui semblaient provenir des quatre coins de la planète. Tout à droite, se tenait une terrasse c'est ici là que les parents de Susan se tenaient. Élégants, bien habillés. Le père avait un air sévère et tenait entre ses mains une pipe de bois vernis. Quant à la mère celle-ci semblait douce et bienveillante, comme toute mère.

Le thé venait d'être servi et quelques gâteaux étaient disposés sur un plateau d'argent. Il s'avança, suivi de Suzanne puis ils prirent place en face de ses parents. Le père prit la parole en premier :

« Mon épouse et moi sommes heureux de vous rencontrer. Je vous en prie parler nous de vous. »
D'une voix qu'il voulait assurée, il répondit :

« Je me nomme William Monsieur, William Landry. J'ai 27 ans et j'ai suivi des études pour être comptable.
- Où vivez-vous ? Reprit le père.
- Juste à côté du jardin public dans les "immeubles". »

Le père leva un sourcil.
« Bien. Est-ce que vous gagnez bien votre vie mon cher William ? »
- Il me semble... Jusqu'ici l'argent ne m'a pas manqué. »
Il répondit d'une voix vacillante ce qui piqua la curiosité du père qui ajoute :
« Vous gagnez combien ? »
Cette question était assez surprenante pour William.

Certes il pouvait, et c'était sûrement normal de la poser, mais il pensait que parler de l'avenir avec Susan ainsi que du mariage était plus approprié et même nécessaire.
Et puis la voix du père avec l'argent ne semblait pas plaisanter. En fin de compte il se croyait plus dans un entretien avec ses futurs beaux-parents.

« Et bien..., bégaya t-il, je...
- Pourquoi cette hésitation ? » Demanda la mère, qui prit part à la conversation pour la première fois.
« Je pensais que parler de nos projets était plus... Intéressant... Avoua-t-il.
- Pourquoi ? Votre salaire passe après tout ? Vous imaginez votre futur rempli de roses et de soleil sans penser au frais ? Vous préférez que l'on parle d'un avenir, comme si on récitait un conte pour enfant ? Je pense que vous êtes un rêveur mon cher William, n'est-ce pas ? »

Le père venait de poser une farandole de question qui laissa William devenir blême. Il se tourna vers Susan, essayant de comprendre, mais celle-ci échangait des regards avec sa mère, elle ne le regardait pas.

Ce rendez-vous qui se devait chaleureux tournait au cauchemar. Le père le pressait de questions qui laissaient Williams sans voix et surtout dans l'incompréhension totale. Et puis d'un coup il arrêta son supplice et dit ce mot, ce tout petit mot banal mais qui acheva William.

«Merci.
- Pardon... ?
- Merci Monsieur Landry. »
Il le fixa incrédule puis regarda Susan. Elle abordait une attitude qu'il ne connaissait pas. Où était la Susan qu'il avait vu la veille ? C'est à ce moment que le père se leva prenant William par le bras, le dirigeant vers la porte. Il se laissa faire, perdu dans un brouillard trop épais.

Il fit quelques pas, franchit le portail et là à cette vue, il se décomposa, le sol semblait s'effondrer sous ses pieds. Il vit, une file d'hommes, attendre là, devant la maison de Susan, sa Susan. Et il comprit que son rêve était détruit, il avait été un passant dans une file d'attente.

Mais le pire était que tous avait un bouquet de roses à la main.

Il avança sur le trottoir d'en face se retourna une dernière fois pour contempler ce cauchemar. La mère était sortie dans le jardin mettant son bouquet à côté d'un autre, gris, fané.

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 11, 2020 ⏰

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