LOVE DEAL (Réecriture en cours 13.04/ imperfect pact)

Vingt-et-un.

Wesley

Cela fait plus de deux heures que nous sommes ici, et à chaque fois que je lui fais essayer un vêtement, soit elle n'aime pas, soit ça ne lui va pas. En gros, elle trouve toujours une excuse pour ne pas acheter. Pourtant, malgré tout, j'ai réussi à lui faire prendre quelques trucs : une chemise blanche classique, deux hauts un peu décolletés — bien qu'elle ait sérieusement rechigné pour ceux-là — et trois jeans. Je repense à la scène avec la vendeuse plus tôt, et un sourire idiot s'étire sur mes lèvres. Aria, jalouse ? Ma petite Rose. Qui l'aurait cru ? Je suis encore en train de savourer ce moment quand sa voix m'interrompt.

— Tu peux appeler quelqu'un s'il te plaît, la fermeture de la robe ne veut pas se...

— Je vais t'aider, la coupai-je sans hésiter.

Je n'attends pas sa permission, et en un clin d'œil, je suis déjà dans la cabine. Elle est là, debout devant moi, en train de se débattre avec une fermeture éclair récalcitrante. Elle porte une robe bordeaux qui épouse parfaitement ses formes, peut-être même un peu trop. La couleur met en valeur sa peau, et la coupe... Je m'approche d'elle, mes doigts effleurant à peine son dos avant de se refermer sur la fermeture. Le silence entre nous devient presque palpable, et pendant un instant, je sens sa respiration se suspendre. Doucement, je tire la fermeture éclair, la remontant lentement. Quand je termine enfin, la fermeture tout en haut, je sens mes doigts hésiter, comme s'ils voulaient rester là, posés sur le tissu. Mais non, je me redresse, reculant d'un pas, presque brusquement, comme pour rompre l'atmosphère étrange qui s'est installée.

— Merci... Alors, elle me va bien ? Tu penses qu'elle plaira à Zack ?

Elle est bandante, voilà la réponse que j'aimerais lui donner. Mais non, ce serait totalement dérangé, surtout dans ce contexte. J'en reviens toujours pas que j'ai accepté de l'aider à... plaire à ce crétin de Taylor. Sérieusement, qu'est-ce que je fous ? Et pourquoi est-ce que je ressens cette espèce de pincement rien qu'à l'idée qu'elle cherche à le séduire ?

— Ouais, pas mal, dis-je finalement, d'un ton beaucoup trop neutre.

Pauvre idiot, c'est tout ce que tu trouves à dire ? Elle me regarde, un peu confuse, probablement parce que ma réponse manque d'enthousiasme. Elle attend sûrement des compliments, des encouragements, mais je ne parviens pas à lui donner plus.

— Enfin, oui... elle te va bien, ajoutai-je rapidement, me rattrapant maladroitement.

Elle plisse les yeux, essayant probablement de comprendre pourquoi je me comporte de façon si étrange, mais avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, je sors de la cabine, la laissant seule avec ses pensées. Quelques minutes plus tard, elle me rejoint, toujours hésitante, la robe à la main.

— Tu devrais la prendre, lançai-je en croisant les bras.

Elle me fixe, cherchant visiblement une confirmation sincère.

— Tu en es sûr ?

Je hoche la tête, essayant de feindre l'indifférence.

— Oui, il va l'adorer, rétorquai-je avec un faux sourire plaqué sur le visage.

— De rien, répondis-je avec un léger sourire.

Le soleil commence à décliner doucement dans le ciel, teintant tout d'une lueur dorée. Les ombres s'allongent sur le campus tandis que nous reprenons la route en silence. Ce n'est pas un silence lourd ou inconfortable, mais plutôt un moment de répit. Je jette un coup d'œil vers elle, son regard tourné vers la fenêtre, perdue dans ses pensées. Arrivés devant son bâtiment, elle descend de la voiture, prenant les sacs avec précaution. Elle me fait un signe d'au revoir, un sourire léger sur les lèvres.