Il fallait avancer pour ne pas perdre l'équilibre. Le passé devait servir à  mieux qu'une avalanche de lamentations; il devait  être une référence.
                      
                           

Les premières lueurs du jour, apparaissaient.
Il a plut une bonne partie de la nuit et au matin, un souffle vif comme une buée de glace est venu refroidir mes tempes et paupières toujours lourdes,encore clauses.
L'abrasif lit de grand-mère Ken faisait un bruit insupportable. Mais toujours endormie,il me paraissait tellement lointain, dans le noir d'un songe.
Je sursaute et après mon réveil brutal, je quitte la véranda pour aller dans la chambre de grand-mère Ken.
Khadija dormait profondément sur notre petit lit.

_ bonjour, Grand-mère. As-tu passé une bonne nuit, lui demandais- je en ayant une mine déterrée.

Elle fredonne quelques choses que je ne compris pas. Je n'avais jamais compris...
Je me lave le visage et saute sur les cuvettes pour faire ma tâche.

Khadija, réveillée s'activait elle aussi dans son ménage.
On n'était petite et sans grande expérience.
On nouait nos pagnes à la façon de grand-mère Ken et nous mettions à nos travaux corps et âme. C'était celà le sens de la responsabilité.
Quoiqu'il advienne, on ne rentrait jamais le matin sans eau et le linge était toujours fait avec soin; on  aidait comme on pouvait.
Khadija était beaucoup plus active que moi mais je n'étais pas flemmarde aussi.

Après le petit déjeuner,sobre au milieu de la grande cours, On abandonna grand-mère à son amie,Bodiel.
Elle était de ‹‹ciilogn››, un village voisin et venait  souvent causer avec l'aïeule.
Elle emmenait du lait de vache et restait toute la journée à écouter le silence de grand-mère.
Elles devaient avoir le même âge mais grand-mère était un peu plus vielle.
Elle s'était laissé aller aux assauts répétés, aux coups nocifs d'une substance qui n'était nul autre que le mal de la vie.

À peine étions nous sortis, qu'une bonne partie de nos camarades nous avait rejoins sur le chemin de l'école coranique.
Dans ce lot, il y'avait les têtes de mules comme le petit Malamine; les mal coiffés comme moi; les mégères et administratrices de clans rivaux.

La brume d'aurore nous absorbait et on disparaissait derrière le village; nos  ‹‹Aliwa››  où était munitieusement écrit nos leçons, s'organisaient en forme bizarre sur nos têtes.
Les filles portaient des étoffes sur leur tête; c'est ainsi que nous l'exigeait notre maître, Mame Cheikh Mansour.

Les talibés qui résidaient dans le daara,partaientt déjà quérir leur pitence journalière.
Récitant leur éternels litanies, de concession à concession, ils cherchait un peu d'humanité.
Cette image du matin me fait souvent penser à là d'où je viens; les milieux pouvaient être différents mais les conditions de vies étaient pareils.
Juste qu'il y'avait toujours trop de pluies chez moi.

C'est en cogitant infernalement que je suis la vague de filles et vient m'asseoir au milieu d'elles, sur une grande natte.
Les plus grands avaient leurs livres et nous, nos tableaux en bois.

Je vois le maître, assis sur une chaise devant les garçons, concentré sur le saint coran.
De temps à autre, il se tourne sur une de nos vagues et répétait sa formule préfèrée; menace à qui ne réussira pas à réciter sa leçon.
Moi, contrairement à Khadija, j'apprenais vite et j'ai pas souvent eu la Malchance d'être malmené par la cravache du maître.

Lorsque j'avais mémorisé mon texte, j'allais m'agenouiller et commencer:

‹‹ Ya Sîn
Par le coran plein de sagesse.
Tu( Mouhamed) es du nombre des messagers, sur un chemin droit...››

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 24, 2020 ⏰

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