D'une certaine et étrange façon, dans le crâne de la japonaise, ce qu'elle vivait, c'était comme de contrôler une hallucination. Perdue dans une sorte de rêve inexplicable, flou et principalement mensonger. Bloquée entre le réveil et le sommeil.
Entre deux univers.
Bon sang... voilà ce qui semblait décrire ce qui se déroulait sous ses doigts palpitants : deux univers. Le Sud. Le Nord. La liberté. La contrainte. L'imperfection. La perfection.
Il n'y avait rien de logique. Trop de perturbations dans ses actions. Mais, malgré tout, elle n'osait abandonner le jeu. Son esprit amoureux de la lutte n'était guère dupe : Jamais, au grande déesse, jamais il ne fallait laisser filer l'incertitude. Bien sûre, Mina était loin d'être cette stupide journaliste qui avait, avant tout, était engagée pour sa silhouette. Elle était bien plus que toutes ces caractéristiques hypocrites.
Mina savait. Mina connaissait. Mina comprenait tout. Et parfois, les yeux grands ouverts et brillants de fatigue, elle se questionnait sur ce qu'elle était.
Puis, elle comptait le plus loin possible en retenant sa respiration.
Quand le vide résonnait, elle ressentait. L'approche du néant avait toujours eu l'aura d'une prophétesse trop attirante.
Mais là, sa main contre celle de sa voisine, elle n'a pas besoin de se blesser pour vivre.
Loin d'être si conne. Loin d'être l'idiote de l'entreprise : elle décrypte avec une fureur si précise ce qui grouille, bouillonne à l'intérieur de ses veines brisées par des années de mauvais tabagisme. Cela pourrait en effrayer plus d'un ce qui se déroulait dans son corps, mais elle, bien au contraire, elle tâchait d'en profiter : ressentir ce genre de chose n'arrive peut-être qu'une seule fois dans une vie moribonde.
Auparavant ce sentiment n'avait plus de goût, tout autant que les disputes, que les engueulades, que la peur, que la joie : il ne s'agissait que de putridité mal dissimulée derrière des rideaux dorés.
Le savait-elle ? Cette jolie guide touristique en avait-elle conscience ?
Changer le paradis en enfer était bien impossible dans ce sarcophage de fer. Cependant, y prendre plaisir, s'y découvrir, s'y endormir sagement, était-ce un minimum possible.
La journaliste au teint bien trop pâle le sentait glisser sur ses contours. Un regard à en faire rougir un cadavre. D'un point de vue extérieur - ou plutôt du point de vue de la nippone - ces pupilles braquées s'apparentaient à quelque chose d'insatiablement avide. Des prédateurs affamés fixant leur prochain repas. Mina passait constamment de l'obscur à l'incertain dans cette nation incompréhensible.
Ce sang battant lui déchirait la fibre.
Cet hémoglobine troublée sentait ses yeux longer son nez fin, sa bouche, son menton, ses pommettes, ses grains de beauté, ses cheveux qu'elle n'avait pas pris le temps de bien attacher avant de fuir son hôtel de luxe.
Pourquoi la coréenne s'intéressait-elle ainsi à son visage ?
Oh.
Mina n'était pas stupide, détrompait vous. Elle comprenait l'intérêt que pouvait lui porter la clarté de ces yeux emprisonnés. Elle comprenait que l'oiseau enfermé pouvait rêvait de voler en observant ses compères, les autres espèces. Mina comprenait que la curiosité de l'extérieur pouvait perturber la nord-coréenne au point qu'elle en perde sa discrétion quant à ses observations.
Mina ne comprenait pas une seule chose.
Infirme.
Pourquoi ne t'enfuis-tu pas ? Pourquoi tu ne rejette pas la main de l'envahisseur, chère Son Chaeyoung ?
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And there was no one left
Fanfiction'' Je ne l'ai jamais envisagé sous cet angle, tu sais ? - Comment ça ? - Je n'ai jamais envisagé l'idée de le hair, je n'ai jamais envisagé l'idée d'être aimée pour qui je suis. '' - & - Il suffit d'une œuvre de Picasso pour transcender un esprit...