Prologue

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— Monsieur, la transaction a été réalisée mais...


Youri — Mais quoi ?


L'homme déglutit, gêné de devoir annoncer le "mais" en question. Il baisse la tête et triture l'arme accrochée à sa ceinture.


Youri — Je répète : mais quoi ?


Voyant son patron s'impatienter, il décide à parler.


— Il y a eu un imprévu, la transaction devait se passer entre quatre yeux, une paire d'yeux était de trop.


Il l'invite à continuer, ses mains se crispent sur le fauteuil en cuir noir dans lequel il est installé. Les veines de ses mains en ressortent davantage.


— Nous n'avons pas tué cette personne.



Youri (articulant) — Vous ne l'avez pas tué ? C'est tout ce que tu trouves à me dire ?



— Nous l'avons enlevée, c'est... c'est une femme.


Youri — Ramène là moi. Pourquoi ne pas l'avoir tué ?!


Il baisse la tête à nouveau, sentant qu'il n'a plus d'argument pour se défendre. Il fait un signe à son collègue qui sort du salon, sûrement pour aller chercher la femme en question.


Youri — Le prochain qui merde une transaction je le descends. J'ai pas le temps pour ces conneries. C'est clair ?


Ils hochent tous la tête, une dizaine d'homme présents dans le salon, tous vêtus de noir, Youri compris. Leur peau blanche contrastait énormément avec la couleur de leur costume, seul lui avait la peau mate. Quelques instants plus tard, ledit collègue revient avec à son bras une femme. Ses vêtements étaient déchirés, ses cheveux en décoiffés cachaient son visage, elle était marquée de quelques blessures et tenait à peine debout.


Youri observe la femme, le visage dépourvu d'émotion. Il s'adosse à son fauteuil et apporte la main à sa barbe. Il réfléchissait. Son regard perçant ne quittant pas la jeune femme, présentée devant lui comme un morceau de viande. Personne ne bronche, pas de commentaires, pas même un regard de la part des hommes présents. Tous respecte leur chef de clan et son silence.


Youri — Et vous ne l'avez pas tué ? Pourquoi ?


— Elle nous a juré de ne rien révéler.


Youri — Depuis quand on fait dans la confiance nous ? Je vous ai engagé pour ça moi ?!



— Non monsieur.


Youri (soupirant) — Comme si on avait le temps pour ces merdes.


Tahir, le cousin de Youri, intervient pour apporter de la clarté à la situation.


Tahir — On la tue ?


Youri observe encore une fois la femme qui ne prononce pas un seul mot. Il fronce les sourcils et fait un signe de main à l'homme qui la tient. Il se lève doucement de son siège et s'approche d'elle. Son regard glaçant ne dévie pas, il la fixe. Il la saisit par les cheveux pour apercevoir son visage. Il reste de marbre et encore une fois rien ne trahit son expression. Il finit par la lâcher et rajuste les manches de sa chemise noire. Il part se rasseoir en prenant en main son verre de skotch.

Youri — Tuez-là.

La jeune femme encore une fois, reste silencieuse. Youri semble surpris à l'intérieur, pourquoi n'hurle t'elle pas ? Pourquoi ne supplie t'elle pas ? Tahir regarde son cousin et attend un commentaire de sa part. Lui aussi, très étonné que la jeune femme ne bronche pas. Ce dernier lui lance un regard dont seul Tahir peut comprendre. Il se lève, prend la jeune femme par le bras et l'emmène au sous-sol.


Youri — La prochaine transaction est demain à 18h, je veux Mikhail sur le coup.


Ledit Mikhail hoche la tête franchement et les hommes quittent la maison. Youri vide son verre d'un coup et s'affaisse sur son siège en pensant à son fils.

 Youri vide son verre d'un coup et s'affaisse sur son siège en pensant à son fils

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« KIDNAPPED »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant