| infinity |

tu disais que rien de pouvait nous détruire.

nous étions invincibles n'est-ce pas ? 

alors dis moi pourquoi tu n'es plus là. pourquoi ces 2 mots t'ont effrayé plus que de raison. 

tu disais que tu n'étais pas à la hauteur. 

alors tu as fui. tu as couru loin de moi, sans te retourner.

mais dis moi, à quoi essayais-tu d'échapper ? 

à mes sentiments ou aux tiens ? 

que cherchais-tu à prouver mon amour ? 

que tu pouvais vivre sans moi ? je le savais. je savais que je n'étais pas indispensable à ta survie.

mais je ne me suis pas enfuie. j'ai supporté. ton amour, ta haine et tout ce qui allait avec la tempête de sentiments qui tournait en toi, prête à tout dévaster.

j'ai supporté et même bien plus que ça. je t'ai aimé. j'ai aimé chaque morceau de ton âme, chaque facette de ta personnalité. j'ai aimé absolument tout de ce qui constituait ton être. 

et le pire, c'est que je t'aime encore plus fort maintenant que tu n'es plus là. 

triste réalité d'une vie où les émotions s'emmêlent et tourbillonnent jusqu'à en perdre leur sens. 

les sentiments étaient probablement aussi illusoires que ce "nous", même si nous tentions de convaincre le monde du contraire.

tu étais malade donc je l'étais aussi.

je te regardais souffrir en me désespérant de ne pouvoir agir. mais, j'étais trop faible pour surmonter tout ça.

on se détruisait petit à petit, jour après jour, cicatrice après cicatrice et ce poison qui naissait de notre union alimentait toujours un peu plus la flamme de notre chaos.

nous ne le savions pas encore, mais cet incendie qui ravageait nos âmes était en fait le début de la fin.

et puis, c'était instable.

cette pseudo normalité dans laquelle nous évoluions. 

nos mots, nos gestes, tes regards,  tout ça était terriblement bancal. 

nous dansions sur un plateau en équilibre et la balance a fini par pencher.

il paraît qu'il faut éviter de s'amuser entre le yin et le yang, entre le bien et le mal, au risque de perdre bien plus que la vie.

mais nous aimions jouer avec le feu, quitte à se brûler la peau dans les flammes des Enfers.

nous aimions le risque et l'adrénaline et c'est probablement ce qui a conduit à notre perte.

à trop vouloir jouer, on se meurt.

échec et mat, n'est-ce pas ce que tu as toujours voulu ? 

partir. tu n'avais que ce mot en tête évidemment.

c'était lâche. 

tu es lâche. pourquoi suis-je étonnée ? 

ça fait mal. 

mal de savoir que tu ne reviendras plus. 

j'y croyais tellement fort, tu m'y as fait croire tellement fort.

c'est dur de s'en détacher.

de toi, de nous. 

dur de continuer de rêver, d'aimer.