Se retrouver berné par une annonce pour un travail, en pays occupé, pour finir catin de l'envahisseur, en 1931, c'est stupide.
Réussir à apprivoiser son tortionnaire, un yakuza qui plus est, c'est inespéré.
Avoir le courage et la force intérieure...
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𝑪𝑯𝑨𝑷𝑰𝑻𝑹𝑬 𝑸𝑼𝑨𝑻𝑶𝑹𝒁𝑬
Jungkook avait très bien compris que certains des esclaves sexuels sortaient la nuit pour discuter. Il en avait repéré deux, deux jeunes filles, dont l'une était vraiment très jeune. Cela faisait plusieurs semaines qu'elles faisaient ça, pas depuis leur arrivée mais peu de temps après.
Elles n'étaient pas extrêmement discrètes mais personne d'autre que Jeon Jungkook n'était réveillé au milieu de la nuit, et c'était souvent qu'aucun kenpeitai ne faisait la garde. Il y aurait probablement dû y avoir tous les soirs des gardes, mais quelque chose dans la fainéantise noire des membres de la kenpeitai proches d'ici devait les empêcher de mener à bien leurs activités obligatoires.
Si Jungkook voyait bien quelque chose chez la police militaire ici, c'était bien leur manque cruel de professionnalisme. Et de charisme face au chef, à part un avec une cicatrice sur tout le visage qui appelait particulièrement peu au contact, pire que froid, il était terrifiant. Il puait le danger et la cruauté cet homme, et lorsqu'il entrait dans les appartements des esclaves sexuels, notamment Taehyung puisque Jungkook n'était témoin que de son état après un passage de l'homme, il laissait derrière lui des loques au bord du gouffre à quelques secondes de l'évanouissement ou déjà évanouis, si près de la mort qu'ils voyaient déjà leur vie suivante.
Il ne comptait pas les empêcher de se voir. Si elles pouvaient croire bénéficier de quelques secondes d'intimité par jour, grand bien leur fasse. Elles avaient plutôt intérêt à tenir. Ce n'était pas le cas ce n'était jamais le cas. Mais si elles le croyaient, sûrement qu'elles supporteraient mieux les jours monotones et violents qui s'enchaînaient.
Ce soir là, Jungkook était sortit, pour aller marcher dans la forêt alentours, remarquant alors les anciens panneaux annonçant une école proche; école avec internat qui aujourd'hui était la maison de réconfort. C'était étrange de voir l'avant empire. Ça semblait si loin, et pourtant cela ne datait que de quelques dizaines d'années. Les pires que le pays ait jamais connu certes, à la sensation douloureuse d'éternité certes, aux effluves d'enfer certes mais seulement quelques années.
Tout était noir et triste, les feuilles commençaient à prendre les teintes rouges orangées de l'automne, cela ferait bientôt deux mois qu'il était là. Les nuits étaient de plus en plus fraîches, de moins en moins supportables sans pull ou n'importe quel vêtement plus chaud. Il voyait déjà certaines femmes de réconfort mourir de froid en hiver, et cela arriverait très probablement.
Il fumait juste dehors, rien de différent de lorsqu'il était à l'intérieur, mais ici au moins, sous le firmament, parsemé de quelques nuages au reflets d'ébène sous la sombre teinte du ciel, il avait une légère sensation d'être lui même plus libre. Même lui ici, avait l'impression désagréable, piquante et amère d'être en cage. Il avait reçu une lettre du chef de clan aujourd'hui. Il lui demandait surtout de ne pas bouger. De continuer à tenter de faire régner l'ordre et le respect des quelques règles. Laisser une semaine de repos par mois à chaque femme pendant sa période de menstruation; respecter les doses de nourriture et être certain qu'au moins deux femmes de ménage observaient les esclaves sexuelles dans la salle de bain extérieure commune improvisée dans le lavoir, pour qu'elles ne tentent pas de s'enfuir.
