CHAPITRE I

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Aujourd'hui, je reçois mon diplôme, c'est censé être un beau jour ou un jour inoubliable, comme me disent mes amis, mais moi je m'en fous. Je remarque que ceux qui sont les plus heureux sont ceux qui sont surpris de réussir, ceux-là qui au fond, croyaient avoir échoué. Pour moi, ce jour est normal, comme les précédents jours. Je me suis levé à 6h comme tous les jours, j'ai pris mon bain et mon petit déjeuner: pancakes avec de la confiture de fraise, des œufs et du jus d'orange. Ce qui me plait, au moins, c'est que après cette journée, je partirai de cet appart pour étudiant, puisque je vis en colocation, et je peux dire que mes chers colocataires m'exaspèrent: Ce sont des hommes machos, très musclés et surtout très superficiels et stupides; des mecs qui ont tout dans les muscles, mais rien dans la tête; ils me dégoutent. Mais bien sûr, je fais l'effort de leur parler, puisque je dois les côtoyer tous les jours jusqu'à la fin d'année, et j'avoue que je prends très souvent plaisir à les manipuler: Les salauds ne réalisent même pas que je les exploite pour certaines taches au quotidien, et le plus marrant c'est qu'ils croient avoir le dessus sur moi, le petit blond, au visage angélique; le petit jeune qui a peur des ainés.

C'est enfin l'heure! Nous sommes tous réunis pour suivre les discours de nos encadreurs et pour recevoir nos diplômes; chacun passe à tour de rôle, se présente devant le podium et fait ce que les humains appellent un sourire de joie pour la photo. Je suis entouré de personnes différentes de la plupart des crétins qui peuplent cette université, de personnes gay, et qui aiment aussi les animaux, bien sûr, chacun a son degré; J'ai aussi à mes côtés, ma meilleure amie depuis déjà 3 ans; elle est française, s'appelle Eilez et fais la même classe que moi; c'est vrai qu'elle n'est ni lesbienne ni bi, mais elle et moi avons beaucoup de points communs.

C'est mon tour, je crois, enfin, je pense avoir entendu mon nom sous de grands cris et des applaudissements; il faut dire que partout où je vais je ne passe jamais inaperçu et donc, je deviens facilement populaire, c'est peut-être dû à mon style, je mets du vernie et j'ai de longs cheveux, je sais que je suis efféminé, à force de l'entendre depuis l'enfance, je connais le refrain, mais maintenant, je n'en ai plus honte; alors je fais en sorte que tout le monde le remarque -bien que je ne porte pas de talon ni de robes et que je ne mets pas de rouge-a-lèvre-, c'est une manière pour moi de dire à tous: "Regard-moi bien misérable; Je sais qui je suis et j'en ai pas honte!". Je monte sur le podium, comme tout le monde, et je fais semblant d'être ému et surpris -je peux dire que j'ai des talents d'acteur-, puis je fais un sourire niais comme tous les autres pour la photo. Vivement que cette journée se termine vite!

Ángel OscuroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant