※Point de vue de Levi※
J'étais assis auprès d'Erwin, ça devait faire trois jours que j'étais ici, les médecins m'avaient débriefé sur les possibilités, mais la réponse restait toujours la même, il n'était plus là, il n'avait plus aucune chance de survie. Dès que la respiration mécanique sera débranchée, il ne restera plus rien d'Erwin à part son cadavre, mes yeux s'emplirent d'eau à nouveau à cette pensée. Je venais de perdre un bon ami pour toujours, il respectait mon caractère peu orthodoxe et savait me lire comme personne, en un accident, il était parti. J'avais tous ses papiers dans un dossier devant moi, la succession de ses biens me revenait entièrement, n'ayant pas de famille, il avait fait de moi son unique héritier.
Je le maudissais intérieurement de m'avoir fait cela, je soupirai le regardant inerte dans ce lit trop petit pour lui, il avait toujours l'air d'un colosse, mais cette chambre à la taille ridicule, le rendait encore plus grand. Je jetais à nouveau mon regard sur les papiers devant moi, il y était écrit en lettre grasse don d'organe... Que désirais-tu réellement Erwin? Je me tracassais pour cela, pour ta maison, ta voiture, tes vêtements, ton enterrement, je priais chaque soir qu'au matin je me réveillerai et je serai dans mes draps en Australie avec Boréale couchée à mes pieds. Malheureusement, ta mort était ma triste réalité et je devais gérer tout ce qui venait avec.
Quelque jours plus tard, j'acceptai qu'on te débranche mon vieil ami, j'ai évacué ma peine en brisant tous les verres de tes placards. Je dus faire un avis de décès et quelques personnes étaient venus te dire adieu. Parmi celle-ci, il y avait Hange qui me fit pleurer dans ses bras, Isabelle et Farlan étaient aussi là me faisant la morale sur ma disparition, certains anciens mannequins étaient aussi venu te dire au revoir. J'avais donné tes vêtements à un comptoir familiale, tu aurais dû voir les yeux de la dames lorsqu'elle vit la montagne de vêtements, je croyais qu'elle allait perdre conscience. Tes meubles furent vendus aux enchères et l'argent alla à une orphelinat, les propriétaires pleuraient à la taille du chèque et changèrent le nom de l'endroit pour le tien.
Je me trouvais présentement dans ta maison vide, mon cœur était toujours aussi gros même après trois semaines, jamais je n'aurais cru que ton décès m'atteindrait autant. Assis sur ton plancher de bois, je sirotais un verre de scotch, je regardais le liquide ambré. Je t'en voulais à ce moment, tu étais celui qui profitait de la vie et qui aimais tout alors, pourquoi être partis le premier. Je savais la réponse, tu n'étais qu'un égoïste qui ne pensais qu'à lui et rien d'autre, mais c'était ce côté que j'aimais bien de toi. Si ça ne te donnait pas quelque chose en retour, tu ne t'y intéressais pas, au début, tu me foutais la gerbe à penser comme cela, nous n'étions que de jeunes cons, mais après quelque temps, j'avais compris.
Je comprenais que la vie était une salope, qu'elle voulait nous baiser et qu'on ne devait pas la laisser faire. Je comprenais que je devais faire mon propre bonheur malgré tout le malheur qui me tombait dessus. Maintenant, après plus de dix ans Erwin Smith, tu étais devenu mon malheur enterré six pieds sous terre. J'étais saoul assis sur un parquet de bois à boire un vieux scotch et pleurer ma poule aux œufs d'or, j'étais pathétique et tu aurais ri de-moi si tu étais toujours là, mais tu n'étais plus. La maison sera vendue dans deux jours et j'allais retourner chez moi avec plus d'argent encore. Je ne comptais pas passer ces trois dernier jours sobre alors, je bus mes adieu à ton nom Smith.
Je dormis presque tout le long du voyage de retour laissant mon fois cuver l'alcool qu'il avait encaissé pendant trois jours, j'avais la tête dans le cul lors de l'atterrissage de l'avion. Je n'avais pas la force de conduire ma bagnole alors, je me couchai à l'intérieur et fis une autre sieste, de toute façon, je n'avais prévenu personne de mon retour. Le soleil était couché lorsque je vis la lumière de ma maison, je me demandais s'il était toujours là à m'attendre où avait-il rencontré quelqu'un. Je n'avais pas un seul instant pensé à Eren pendant toutes ces journées infernales et je m'en voulais un peu. Pas une fois, je ne l'avais appelé, pas un mot d'écrit pour lui rien... que le silence.
Allait-il m'en vouloir d'être resté si silencieux, de l'avoir rejeté et ignoré pendant tout ce temps. Si je ne franchissais pas cette porte, le temps resterait comme il était présentement et je n'en pouvais plus, j'étouffais dans cet air maussade. J'avais besoin d'une vague de changement et je doutais qu'Eren serait ce changement. Allait-il m'en vouloir si je lui disais que tout était terminé entre nous? Je me doutais très fortement qu'il allait me gifler ou me crier dessus. Eren allait-il être heureux ou mécontent de me voir franchir cette porte? Je ne savais combien de temps j'avais passé à regarder la poigner, mais je pris mon courage et la tournai le cœur voulant sortir de ma poitrine.
De l'autre côté se trouvait un Eren avec un pull bleu nuit et un jogging gris, pied nu avec Boréale à ses côtés, un doux sourire dessiné sur ses lèvres. Il ouvrit ses bras et sans même y réfléchir, je me lovai à lui, il ne fit aucune remarque, il ne commenta pas mon odeur d'alcool, mes yeux cernés ou encore mes vêtements fripés. Il était simplement là pour moi et ça me faisait du bien, il ne dit pas un mots, ses grandes mains venaient frotter mon dos et ses lèvres se posèrent sur ma tête me donnant un doux baiser. Il sentait bon la noix de coco et la vanille, je ne me lasserai jamais de cet odeur enivrante.
- Bienvenue à la maison Levi.
- Je suis de retour Eren.
Ma voix était chevrotante, démontrant les brûlures de l'alcool, la douleur de mon cœur et la fatigue d'avoir trop pleuré. Il me souleva et me porta jusqu'à la salle de bain, il me fit couler un bain et m'aida à retirer mes vêtements. Il quitta la pièce me disant de prendre tout le temps qu'il me fallait.
Était-ce ça l'amour?
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Prove me wrong
FanfictionDeux ans après le départ de Levi, Eren refait surface dans sa vie. L'ex mannequin et livreur saura-t-il regagner le noiraud? Suite de Strike a pose. Les personnages ne m'appartiennent pas ni les images, uniquement l'histoire vient de moi.