Chapitre 17 : Cauchemar ou réalité ?

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Depuis notre départ, j'avais du mal à reconnaître Sett. Lui qui était habituellement taquin et désinvolte, il semblait constamment... en colère ? Et moi qui ne savais plus comment réagir ni quoi penser, chaque mot qu'il prononçait tournait en rond dans ma tête. Sett voulait avoir de l'importance à mes yeux ? Comment pouvait-il croire qu'il n'en avait pas ?

Même si je ne lui avais jamais dit concrètement, je pensais qu'il le savait. Je pensais qu'il en avait la preuve. Visiblement, je m'étais trompée sur ce point-là.

Et sur plein d'autres. Le laisser ne me plaisait pas. Le mêler à mes problèmes non plus. Me disputer avec lui, encore moins.

Le plus perturbant dans cette histoire, c'était qu'il lisait en moi comme dans un livre ouvert. Je ne m'étais pourtant pas étalé sur mes états d'âme... Mais il semblait avoir parfaitement compris ce que je ressentais. Oui, je devais bien le reconnaître. J'avais peur. J'avais peur de perdre ce quotidien que j'avais réussi à trouver après tout ce temps. Cette paix et ce bonheur que je commençais, je croyais, à retrouver. Et puis, plus que tout... Lorsqu'il me prit dans ses bras comme ça, j'avais peur...

D'y prendre goût.

Ses mots me faisaient aussi mal qu'ils me faisaient du bien. Car j'étais perdue. Et puis, si je n'arrivais jamais à oublier Rakan ? S'il était vraiment... vivant ? Sett, qui semblait avoir tant besoin de moi, qu'est-ce qu'il deviendrait ? Je ne pourrai pas l'abandonner. Non, il avait trop fait pour moi, c'était injuste. Pourquoi il ne pouvait pas trouver une femme bien ? Sekiko, peut-être... Puisqu'elle semblait ne pas apprécier que j'approche trop de Sett, c'est qu'il y avait une raison, non ?

Pour autant, cette perspective ne me plaisait guère non plus.

Bon sang Xayah, il faudrait te décider ! J'avais tant de choses en tête, et pourtant, Sett avait réussi à y mettre de l'ordre. Pas de la façon la plus délicate mais moi-même, ma lâcheté m'agaçait, alors je ne pouvais pas vraiment lui en vouloir.

Nous étions donc partis nous recoucher, ensemble. Et comme l'une des autres fois, j'avais fini par me caler dans son dos. C'était la seule façon pour moi de dormir, de me reposer, sachant que j'en avais réellement besoin en ce moment. D'ailleurs, je ne savais pas si je l'avais rêvé ou non, mais j'avais cru ressentir une certaine chaleur m'envelopper à cette nuit-là.

Nous avions malgré tout quitté l'auberge aux aurores, nous n'étions plus très loin de Piltover et nous avions pour but de l'atteindre aujourd'hui. Cette ville... tout ce que j'en savais, c'était qu'elle habitait un grand nombre de scientifiques de talent, et qu'elle reposait sur une technologie incroyable.

Mais je ne m'attendais pas à être dépaysée à ce point-là. Au loin, de gigantesques monstres de métal se dressaient jusque haut dans le ciel, et un épais nuage grisâtre surplombait la ville. Rien que d'imaginer respirer là-dedans me faisait grimacer... Et Sett, qui avait grandi à Ionia aussi, semblait penser la même chose. Vivement qu'on rentre... Qu'on rentre chez nous.

Cette ville brillait vraiment de mille feux. Malgré ce nuage, les rayons du soleil se reflétaient sur les bâtiments de métal, cuivrés, dorés, et de bien d'autres couleurs industrielles. Les gens portaient de drôles de vêtements, mais les rues semblaient propres et sécurisées. Une chose était sûre, il y avait bien plus de machines étranges en fonctionnement que d'arbres ici. Comment faisait les gens pour vivre ici ? En tant que vastaya, ça me serait clairement impossible.

D'ailleurs, en pensant à ça... Sett me tira de ma contemplation avec une remarque qui semblait le faire rire.

- On dirait bien que tu intimides ces humaines.

Amour & Haine : Le choix d'une vieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant