Chapitre 4 : 2ème jour

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         Après un réveil difficile, comme tous les matins, j'ai déjeuné et je me suis habillée. Aujourd'hui nous devons partir en bus vers une destination inconnue.

Je rejoins Laura devant la boulangerie au coins de la rue. En la voyant, elle me demande comment s'est passée ma soirée. Je lui explique la fameuse histoire avec le général 67. À mon tour je lui pose la question. Elle me dit un peu gênée qu'elle est restée assise au bar et qu'elle n'a pas osé discuter avec beaucoup de première année. Elle me raconte aussi qu'un certain Thibault l'a abordér en lui offrant un verre. Il lui a posé de venir avec lui dans un coin plus tranquille. Laura ne s'y attendait pas et lui a dire d'aller où elle pensait. Il a retenté une approche mais sans succès.

Je me suis inquiétée pour elle mais elle m'a dit qu'il n'avait pas l'air très sobre et donc ce n'était rien. Cette histoire me tourmente légèrement.

Elle sourit et embraille en me racontant la suite de sa soirée. Elle est restée seule quelque temps au comptoir. Puis, un t-shirt gris s'est assis à côté d'elle et lui a demandé pourquoi elle ne s'intégrer pas comme tout le monde. Ils ont discuté un petit peu ensemble et il l'emmena pour la présenter à son groupe d'amis. Mais il ne les a pas trouvé. Alors, il lui a dit qu'il se faisait tard et est rentré chez lui.

Elle était toute heureuse en me racontant son histoire palpitante avec son mystérieux inconnu. Il ne lui a donné ni son prénom ni son numéro de téléphone. Malgré tout, il a l'air de bien lui plaire.

On se dirige vers le bus. En montant à l'intérieur, le commandant 35 m'observe. Toute gênée, je m'empresse de dire à Laura que je lui ai parlé hier soir. Elle le trouve plutôt mignon. Il s'approche de moi. Quand il arrive à mon rang, il s'arrête. Il commence à parler à voix basse et me conseille de rester avec lui toute la journée pour ne pas que je croise le général. Il est reparti s'assoir au devant du bus.

Laura ne comprend pas pourquoi il a tendance à vouloir me protéger. Elle a bâillée et s'est endormie sur mon épaule. J'enfile aussitôt mes écouteurs et cherche dans ma playlist de voyage, une musique. Après avoir fait le tour des réseaux sociaux, le bus s'arrête.

Alors je réveille Laura. Elle dormait vraiment profondément, la tête en l'air, la bouche entrouverte, on pouvait légèrement apercevoir un petit fil blanc dépasser de sa lèvre inférieure. On se lève, puis je descends les hautes marches noires aux bandes jaunes et je me suis retrouvée face à la mer.

Le soleil est au rendez-vous. Le vent balaye ma queue de cheval et une odeur rassurante me parvient. Je me rappelle alors mes doux souvenirs d'été. Avec mes cousins ont se retrouvaient sur une plage en Bretagne. On allait se baigner avec nos grandes bouées gonflables, on rigolait dès qu'on buvait la tasse.

Je sens une main sur mon épaule, je sursaute aussitôt. Le commandant 35 me demande si je rêve, en rigolant. Puis, il me fait signe de le suivre. Laura n'est plus à côté de moi, elle est partie.

Il me demande la couleur significative de mon groupe. Puis, il s'empresse de prendre la fiche jaune et appel mes camarades. Il annonce qu'il va être notre chez aujourd'hui.

Un blond de type surfeur au maillot orange m'adresse la parole. Il s'appelle Arthur. Il me présente son ami Louis, un brun, métisse, d'un peu plus d'un mètre soixante-dix.

À peine présenté, le chef des armées nous interrompt. Il annonce les différents ateliers : football, volley et pétanque. Le programme n'est pas super mais de toute façon je n'ai pas le choix, je dois pratiquer les trois activités. En ce qui concerne la pétanque, je me débrouille, on y joue chaque été sur la plage. Mais le volley n'est pas ma tasse de thé. Je n'ai pas beaucoup de force dans les bras et j'ai peu de réflexe. Rien que d'y penser, mon coeur commence à se nouer.

Louis rassemble le groupe. Il rassure l'équipe, prêt à vaincre l'ennemi. Finalement, mon groupe m'a placée en défense. On a gagné notre match de foot et je les ai tous impressionnés.

En fait, depuis que je suis petite, mon frère Tristan m'a appris à y jouer. Dans le jardin familial, il me plaçait devant le but, je devais intercepter les balles qu'il me lançait. On y jouait tous les ans, à partir du printemps jusqu'à la fin de l'été. Il n'y allait jamais de main morte, tout mon corps était victime de bombes nucléaires.

Alors, aujourd'hui, comme j'ai pour habitude d'utiliser mon corps comme un punching ball, les adversaires n'ont pas réussi à marquer. Je suis tellement bien préparée qu'ils ne peuvent pas franchir mon rideau de fer. Toute mon équipe me félicite. Je fais la fière mais au fond de moi mon corps m'appelle à l'aide.

Le général 67 est venu assisté à notre match et est reparti. Sa présence me pèse. J'ai l'impression qu'il va m'embarquer dès que je le vois. Son surnom implique un certain respect mais son physique l'exprime déjà. Il est élancé, aux cheveux bruns légèrement bouclés. Son regard m'intrigue, il est à la fois noir et soucieux. Ses joues creuses laisse poser mes yeux sur son nez parfaitement symétrique et à son grain de beauté qui ne passe pas indiscret. Il est situé sur le bas de sa joue gauche légèrement en-dessous de sa narine. Sa bouche bien dessinée laisse paraître ses dents blanches bien alignées. Je peux m'imaginer déjà l'odeur de menthe fraîche qui s'y dégage. Il a également un petit grain de beauté sur son menton bombé. Son visage est à vrai dire parfait mais son comportement me laisse perplexe.

Après une journée fatiguante, nous avons pris le chemin du retour. Dans le bus, mes yeux se ferment, mon visage tombe et se cale sur la vitre vibrante.

À mon réveil, Laura avait encore une fois disparu. À vrai dire j'étais tellement fatiguée que je me suis endormie en l'attendant. Je ne sais même pas si elle est venue me rejoindre ou si elle s'est assise autre part. Je lui écris alors un message.

Quand le bus se garre devant le trottoir, je compris qu'il était temps de rentrer. En me levant, je sentis des regards braqués sur moi, leurs sourires jusqu'aux oreilles, ils riaient aux éclats.

Le général 67 m'attendait dehors. J'avais la tête vaseuse et je ne voulais pas le voir. Je le fuis, il m'attrape par le bras d'un coup sec. Et il me dit "viens là" et "n'aies pas peur". Malgré tout je ne pouvais m'arreter de me méfier.

Il pris un mouchoir dans sa poche et sorti de son sac, une bouteille d'eau. Il arrosa, de quelques gouttes, le tissu blanc et me frotta le front. Par crainte, je me suis débattue et je suis rentrée dans le logement. Un mal de tête atroce surgit et je me suis endormie.

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