↬ cinq.

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« Peut-on encore s'en sortir ? »

Kokichi Ôma avait beau ressembler de plus en plus à un despote tyrannique, il devenait plutôt un enfant perdu.

La Tuerie continuait. Le quatrième procès venait de s'achever. Et ils n'étaient plus que sept désormais. Combien d'entre eux avaient péri ? Beaucoup trop, se disait-il parfois. Trop peu, se disait-il d'autres fois. Ils étaient encore beaucoup en vie, trop pour que ce jeu puisse prendre fin. Il était bien plus réaliste que ses compagnons – encore que, ils étaient malgré tout bien moins utopistes qu'avant – et ne pensait pas qu'il leur était encore possible de tous sortir.

Mais il l'espérait vaguement au fond qu'il y ait encore un espoir pour eux.

Il était confus, et se demandait souvent comment tout cela pouvait se terminer. Il n'y aurait pas de fin heureuse pour eux tous, il en était convaincu.

Il espérait juste qu'il y en aurait une pour Saihara.

Tout le monde le méprisait désormais, et il n'y accordait pas tant d'importance que cela... sauf en ce qui concernait le jeune détective. Il ne regrettait sûrement pas ce qu'il avait fait – aussi terrible que cela puisse sonner – mais il aurait voulu pouvoir taquiner le jeune homme encore un peu plus. Il se voyait mal l'approcher comme si de rien n'était désormais. Saihara devait sans doute lui en vouloir lui aussi.

Allongé sur son lit dans le silence sourd de sa chambre, il avait laissé échapper cette question presque enfantine, juste pour l'entendre résonner entre les murs. Elle ne s'adressait à personne, ou peut-être à tout le monde en fin de compte. Mais elle était sincère.

Il ne savait pas exactement comment y répondre. Il avait beaucoup réfléchi dans sa chambre, à tout ce qui s'était produit et à ce qui pouvait encore arriver. Il en avait ainsi dégagé une idée, tellement ridicule qu'il ne comptait pas la partager avec les autres, mais qu'il croyait fermement : des gens les regardaient.

Il en avait eu la preuve dans le Programmonde, Monokuma accordait une grande importance aux règles de son jeu. Mais, si personne ne les regardait, le respect des règles serait superflu et il pourrait s'en passer. Or, tout prouvait que Monokuma ne transgressait jamais ses propres règles, et Kokichi comptait bien s'en servir à son avantage.

Était-ce parce qu'il voulait absolument gagner par fierté ? Ou parce que ce jeu le rendait malade, et qu'il voulait juste prouver à tous qu'ils n'étaient pas des bêtes de foire ? Il ne savait pas exactement quelle raison primait sur l'autre, mais il savait qu'il voulait triompher et battre Monokuma à son propre jeu.

Il finit par se redresser, observa sa chambre remplie d'objets divers et laissa échapper une petite réponse à la question précédente, qu'il sentait encore flotter dans l'air.

Oui.

Ce n'était en soi ni un mensonge ni une vérité, ou en tout cas, il était incapable de trancher avec objectivité lequel des deux était-ce. Mais il préférait croire que c'était une vérité.

Quand bien même elles lui semblaient bien peu fiables par rapport aux mensonges, il décida de se reposer sur elles. 

LES MENSONGES SONT D'OR - 𝗼𝘂𝗺𝗮𝘀𝗮𝗶Où les histoires vivent. Découvrez maintenant