Nuages

Dimanche 21 Juin

Lennie ouvre les yeux. Elle a dormi chez une amie, Millie.
Millie est le genre de personne très ouverte à tous les sujets, avec qui on peut avoir des discussions sérieuse pendant des heures. Elle est vraiment attentionnée, et Lennie tiens très fort à elle.
- Saluut Mill ! Ça va ? Je suis dans le pâté, on s'est couchées à quelle heure ?
- Boff, j'en sais rien mais tard.
Moi ça va, j'ai encore rêvé que j'achetais un brumisateur.
Lennie rigole, son amie fait toujours des rêves farfelus.
Elles se lèvent et descendent dans le salon chercher des céréales avec du lait et du jus d'orange sur un plateau, et remontent dans la chambre.
Elles s'installent sur le lit, plaid sous les fesses, plateau sur les jambes.
- Mf, j'avais faim ! Ça te dis d'aller à la petite fête d'une amie à moi demain ?
- Jamais. Tu sais à quel point je détestes les fêtes et encore plus quand je connais pas les gens, ça me met mal à l'aise, je vais passer la soirée dans les toilettes. Et puis tu connais mes parents...
- Pour tes parents ils sont daccord, j'ai demandé hier en croisant ton père a la boulangerie. Allez, Lenniiiie, reprends toi !
Lennie lui lance un regard noir.
- J'aime pas les gens, j'aime pas les fêtes, j'aime pas.
-T'aimes rien, comme d'habitude.
- Ah ouais bah si j'aime rien alors je ferais mieux de me casser plutôt que tu me craches tes leçons de morale dessus.
- Roh, le prend pas comme ça ! Tu es susceptible !
Trop tard, Lennie avait déjà claqué la porte de chez son amie, et fonçait vers la librairie en face, en furie.
Elle se laisse toujours déborder par ses émotions et après, il faut réparer les pots cassés.
-Pardon, grogna la jeune fille en bousculant une vieille dame à l'entrée du magasin.
Elle trace tête baissée jusqu'à la rangée du fond, et tends sa main vers son livre favori. Le temps qu'elle comprenne qu'elle venait de saisir une main et non pas son bouquin, elle sursauta. Levant la tête, un jeune stagiaire de la librairie lui fait face.
-Euh, padron ! Non, pardon ! Balbutia-t'elle en rougissant.
Le jeune homme ria et s'excusa lui aussi.
-Charli, enchanté.
-Lennie. Enchantée ? Oui !
Arghhh, pensa-t'elle, mais pourquoi suis je aussi gênante sans le vouloir ?
-Ravi de voir que tu es si enthousiaste... euh, tu voulais prendre quel livre ?
-Le ciel est partout !
-Tu l'as déjà lu ?
-A peu près 7 fois.
-Ah ouaiis ! Moi aussi je l'ai lu, mais qu'une fois. Il est bien.
-Il est très bien, grogna Lennie avant de s'excuser pour sa méchanceté dans la voix.
-Tu es sûre que ça va ? Tu es arrivée comme une fusée, tout le monde t'as regardée.
-Ah ! Non je viens de... de... me fâcher avec une amie.
-Merde alors. Un café ?
-Moui.
Ils boivent leurs cafés en silence, se jetant des coups d'oeil furtifs.
-Sinon, tu es à quel lycée ?
-Gaston Turin, et toi euh, Charli ?
-J'ai fini le lycée, je viens de commencer mes stages à la librairie.
-Ah.. super bien ! Tu aimes lire ?
-Bah oui ducoup.
-Pardon, c'étais bête comme question.
Lennie, encore fâchée de tout a l'heure, se met à pleurer. Contrôler ses émotions est vriament dur pour elle.
-Eh mais pleure pas !
-T'inquietes, je pleure tout le temps, c'est pas un souci. Et puis pleurer, c'est évacuer, donc c'est bénéfique.
-Ouais... sûrement. Tu veux que je te raccompagne ? Tu as pas l'air bien.
-Oh c'est gentil, mais j'habite loin d'ici. Il faut que je prenne le bus et tout.
-Alors je t'accompagne jusque ton bus !
-Merciii.
15 minutes plus tard, son bus est là. Lennie monte et se retourne pour dire au revoir de la main à Charli, et il lui souri.
Bizarrement, elle sent des petits papillons dans son ventre.
-Zut, chuchota t'elle.