Comme vous le savez déjà, une question philosophique n'attend pas forcément une réponse ; mais à être interrogé afin d'en tirer une leçon, ainsi avoir une conscience nette. Ici nous n'allons pas forcément répondre à la question mais expliquer pourquoi on se la pose. Comme la souligné le philosophe Locke : « La connaissance de l'homme ne peut pas s'étendre au-delà de son expérience propre ». Autrement dit nous allons analyser s'il est légitime ou non que l'homme puisse être maître de la nature. Et par quel moyen il le justifie. On a une question en « est-il » c'est-à-dire on s'interroge sur une contrainte : légale ou une nécessité : naturelle. Il est légitime de se poser la question. Clarifions les termes de notre question. « le maître », une personne donnant des ordres et soumet une chose à ses ordres. Dans notre cas la domination de la nature par l'homme. Dans le livre de la genèse il est écrit : « Dieu créa l'homme à son image [...] et Dieu leur dit soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez là ». Ici Dieu exhorte l'homme à soumettre la nature sans pour autant précisé qu'il faut se nommé « Dominus » c'est-à-dire « maître de tout ». Mais n'a-t-il pas précisé de soumettre cette nature. En tant que simple interpréteur de texte dit « sacré », l'être humain peut en effet se dire maître de tout.
« La nature » du latin « natura », c'est-à-dire le cours des choses, milieu où vit l'être humain et les autres êtres vivants, qui est régit par des forces qui lui sont propres. Mais qu'est-ce que l'être humain ? Si ce n'est un être qui se distingue des autres êtres vivants par son intelligence et son mode de déplacement bipède. Ainsi que sa capacité à faire des choix.
Le terme de « maître », centrale pour la question, à une histoire liée avec le terme « soumettre » c'est-à-dire imposer un ordre, sa vision, par la contrainte sans en avoir à répondre devant une entité supérieur, par exemple la loi. De même soumettre n'est autre que l'action et l'effet du maître. Ainsi à partir du XVIe siècle l'être humain entreprend d'apprivoiser la nature ; tel que : les jardins (les jardins à l'anglaise ou à la française) ; de changer l'idée que la nature que la nature est la mère de toutes choses. Comme le pensait les poètes de la pléiade. Pendant l'antiquité la nature était considéré comme « locus amoenus » c'est-à-dire « lieu agréable », un lieu d'inspiration pour les poètes comme : Ovide, Hésiode ou encore Horace.
Dès lors que la nature ait perdu ses attributs de déesse, comme l'appelait les grecques et les romains « Gaïa », l'homme devient « Dominus ». On assiste appropriation de la nature par l'homme qui lui était représenté comme une chose mystérieuse mais une chose à manipuler et à se servir. Ainsi commença la grande domination de la nature par l'être humain. De plus certain philosophe comme Nietzche vont jusqu'à écrire que « Dieu est mort ».
Ainsi comme l'a démontré le philosophe Michel Tournier dans son livre « vendredi ou la vie sauvage » en opposant deux type de relation de l'homme avec la nature. Une nature qui est dominé par le personnage de robinson, démontrant ainsi l'avidité de l'homme à vouloir tout gouverné ; on a l'aspect conquérant de l'être humain. Tandis que vendredi lui , vit en harmonie avec la nature.
Revenons à notre question qui était : l'être humain est-il maître de la nature ? Depuis des siècles l'homme justifie sa légitimité à se considérer comme le maître de tout par la contrainte c'est-à-dire il doit survivre, sauvegardé la nature en l'apprivoisant, donc on est dans un cadre légale ; ainsi en se proclamant maître de tout il assure sa propre survie. Mais il justifie cela aussi par le droit naturel (dans l'ordre des choses) : en s'appuyant sur la religion.
Or l'homme a toujours eu des idées de conquête, de devenir le maître, qu'il soit lié à ses semblables ou à la nature. Mais depuis la fin du XXe siècle, certain philosophe comme Michel Serres ne parles plus de « domination » de la nature mais d'un pacte contractuel entre la nature et l'être humain, c'est-à-dire l'être humain ne doit pas chercher à dominer la nature mais se mettre en accord, ainsi coopérer pour la sauvegarde de chaque partie. De même il faut se rappeler que l'une peut vivre sans l'autre : la nature peut survivre sans l'homme mais l'homme disparaitrait si la nature vient à disparaître.
De plus cela nous pousse à se poser la question suivante : est-ce que l'homme ne pourrait-il pas essayer de vivre en harmonie avec la nature ? Si la providence (Dieu) n'a pas précisé c'est peut-être qu'il s'attendait qu'on le fasse de nous-même.
A.E 22/06/2002