Mermaid (Marco/Ace)

Mermaid

Cela faisait des jours qu'il errait sur cette étendue bleutée. Seul et perdu. Pourtant, il était bon navigateur et savait se débrouiller en pleine mer, mais il s'était fait surprendre par une tempête particulièrement forte et avait perdu ses repères pour rentrer. Il se retrouvait donc là, dans une région inconnue, éloignée de toute terre, avec une météo assez capricieuse.

Tout était gris, la mer reflétait le ciel nuageux et l'horizon était floue. Les nuages étaient si épais que la lumière du soleil filtrait à peine et on distinguait mal le jour de la nuit. Cet environnement donnait l'impression que le temps s'était suspendu, pourtant les réserves de nourritures et d'eau du marin descendaient bel et bien. Il devait se rationner pour essayer de ne pas mourir de faim ou de déshydratation avant d'avoir trouvé une île.

En plus de l'atmosphère particulière, son manque de sommeil croissant n'aidait absolument pas à garder les idées claires face à cette situation. Il avait pourtant l'habitude de ne pas beaucoup dormir et s'adaptait assez bien à la vie en mer, mais les conditions météorologiques demandaient toute son attention et son énergie.

Et puis quelle idée avait-il eu de partir seul en pleine mer ? Ce besoin d'aventure et de solitude. Se retrouver avec soi-même, avec la nature. Besoin de sensations, de se sentir vivant, de casser la routine de son quotidien devenu morne. On avait bien essayé de l'en dissuader mais il était têtu et avait réussi à rassurer ses compagnons pour qu'ils le laissent partir pour son petit voyage improvisé. Ah s'ils voyaient l'état dans lequel il était actuellement... Thatch ne manquerait pas une occasion de lui rappeler ces événements pour les prochaines années, enfin, faudrait-il déjà que Marco arrive à rentrer.

Les vagues s'étaient quelque peu calmées alors le marin en profita pour se poser deux minutes. Il passa sa main dans ses cheveux blonds humides de sueur et d'eau salée puis sur son menton où une petite barbe commençait à pousser. Heureusement qu'il n'avait pas de miroir car il ne devait pas être beau à voir. Ses cernes devaient avoir triplé de volume à cause de son sommeil peu réparateur et ses joues étaient sûrement creusées par la sous nutrition.

Il s'assit sur le plancher du bateau et observa ce dernier en caressant pensivement le bois. Il était impressionné que sa petite embarcation ait survécu à la tempête et il espérait qu'elle survivrait jusqu'à avoir atteint la terre ferme. Il leva ensuite les yeux au ciel, toujours aussi gris. L'air était lourd et les nuages s'assombrissaient. Un orage. Ce n'était pas aujourd'hui que Marco allait pouvoir se reposer.

Il se redressa, se tenant à la rambarde pour éviter de tomber par dessus bord et rejoint la cabine pour se préparer à affronter l'orage qui le menaçait. Il mangea un morceau de pain, devenu dur depuis le temps, et bu une gorgée d'eau. Ce serait embêtant de s'évanouir pendant la tempête tout de même.

A peine installé à la barre qu'un premier rayon lumineux traversa le ciel au loin, suivi quelques secondes plus tard d'un grondement puissant. L'orage était tout proche. D'autres éclairs descendaient sur la mer et le marin pria, bien qu'il ne soit pas vraiment croyant, pour qu'aucun ne touche son bateau. Le tonnerre gronda de plus en plus fort, enveloppant tout l'espace dans un concert assourdissant.

Marco tint fermement la barre pour ne pas que son embarcation chavire lorsque les vagues s'élevèrent et que certaines recouvrirent le bateau. Le blond était content d'être protégé, à l'intérieur, à peu près au sec.

Un éclair plus violent, s'abattit face à lui et l'aveugla quelques secondes, surpris, il faillit tomber, les vagues de plus en plus hautes n'aidant pas.

Le chaos régnait sur la mer à cet instant, entre la foudre qui illuminait aléatoirement l'obscurité du ciel et menaçait de frapper le marin, le tonnerre qui grondait, assourdissant, et l'océan déchaîné dont les vagues manquaient de faire chavirer le navire à chaque instant.