Chapitre 3 - FIN

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Les minutes filent sans que ni Chat Noir ni Ladybug ne manifeste la moindre envie d'interrompre leur petite réunion improvisée. Toujours avachis l'un contre l'autre, ils bavardent joyeusement. Ils échangent anecdotes, plaisanteries et réflexions plus sérieuses, laissant le temps glisser paresseusement au fil de leurs histoires.

Fidèle à son habitude, Chat Noir ne cesse de se fendre de jeux de mots plus improbables les uns que les autres – jeux de mots que Ladybug ne peut s'empêcher de trouver absolument hilarants, preuve, s'il en fallait, que le taux d'alcool présent dans son sang dépasse largement les limites du raisonnable.

Elle rit, comme elle n'a pas ri depuis longtemps.

Ses côtes lui font mal à force de s'esclaffer et ses poumons la brûlent tant elle peine à retrouver son souffle. Ses joues la lancent elles aussi, tellement le sourire que son partenaire a réussi à accrocher sur ses lèvres refuse de quitter son visage.

La joie de Chat Noir est tout aussi évidente. Visiblement ravi de la bonne humeur retrouvée de sa coéquipière, il ne cesse de chercher des calembours toujours plus absurdes, des histoires toujours plus ridicules.

Tout, tout pour la faire rire encore.

Ladybug ne peut lutter contre le profond sentiment de tendresse qui l'envahit chaque fois qu'elle voit le regard de Chat Noir pétiller de bonheur en réponse à chacun de ses sourires.

Soudain, au détour d'un énième jeu de mots, le jeune homme s'interrompt brusquement et se met à la fixer avec insistance. Le regard qu'il garde rivé sur elle est si intense que Ladybug porte machinalement une main à son visage, prise par la terreur soudaine que quelque chose d'anormal ne se soit tout à coup produit sur sa figure.

Comme une absence de masque.

Ou l'apparition d'un deuxième nez.

Quelque chose du genre.

Avant que l'imagination fertile (et passablement ivre) de Ladybug ne s'emballe, Chat Noir ouvre tout à coup la bouche.

« T-tu as des yeux magnifiques », lui lâche-t-il sans autre forme de préambule.

Sa voix est pâteuse, dénotant spectaculairement avec le sérieux de son expression.

L'incongruité de la situation arrache un éclat de rire à Ladybug.

« C'est vrai ! », se défend vigoureusement Chat Noir, se méprenant sur la raison de l'hilarité de sa partenaire. « On d-dirait des saphri... des saphiri... D-des pierres précieuses », conclut-il péniblement.

Ladybug hausse un sourcil amusé, mais laisse son coéquipier continuer son discours sans l'interrompre.

(De plus, dans la mesure où sa propre langue lui semble comme prise dans de la glue, il n'est pas dit qu'elle ne se ridiculise pas à son tour en soulignant sa diction plus qu'approximative.)

« Je suis s-sûr que tu pourrais hypnotiser les vilains avec, si tu voulais », reprend Chat Noir en hochant vigoureusement la tête. « Enfin, ce n'est pas comme si tu en avais besoin. Tu es déjà teeeeeellement forte ! Et d'une », énumère-t-il en levant un premier doigt, « tu sais te battre, et pas qu'un peu. Et de d-deux, personne ne t'arrive à la cheville en matière de stratégie. Et de trois... »

Le jeune homme poursuit allègrement sa tirade, inconscient de l'effet que ses paroles ont sur sa coéquipière.

Coéquipière qui, à chaque nouvel argument, se sent rougir un peu plus.

La douce chaleur qui réchauffe les joues et la poitrine de Ladybug n'a désormais définitivement plus rien à voir avec l'alcool. Si Chat Noir s'était contenté de lui déclamer à quel point il la trouve belle, peut-être aurait elle pu réussir à garder son sang-froid.

À cœur défendant - Miraculous Ladybug FanfictionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant