Une; deux; trois et voilà la quatrième cigarette que je consomme depuis que Carla farfouille dans mon armoire, espérant trouver de quoi s'habiller pour notre sortie.
Carla: « Mais tu te fou de moi ? T'as vu les fringues que t'as ? Pourquoi tu les porte jamais ? ».
J'aurais pu lui répondre, mais mon esprit étant ailleurs, je n'entends qu'un vague écho de sa voix.
Ça fait à peu près 2h, que mon téléphone est inondé de message, à coup de « on peut se parler s'il te plaît ? », « c'est pas ce que tu crois », « laisse moi au moins t'expliquer », et j'en passe et des meilleurs.
Il peut rêver autant qu'il le veut, mais je ne lui répondrai pas. J'ai prit des résolutions et je vais m'y tenir. De plus, je compte bien le voir ramper, ramer, encore et encore. Puis le voir me supplier comme ça, je dois avouer que ça nourrit parfaitement mon égo qui a prit un sacré coup dans la gueule. Sadique ? Surement. Satisfaite ? Evidemment, mais ça n'est pas encore fini.
Enfin prête à partir, Carla sort sa tête du placard et je vois qu'elle a opté pour une de mes robes. La longueur du modèle flatte à la perfection sa silhouette svelte, et le rouge met en valeur la couleur châtain de ses cheveux naturels.
Angela: « Wow ! », dis-je bouche bée, en la voyant plus rayonnante que jamais.
Carla: « Tu rigoles ? C'est à toi qu'il faut dire Wow ! », me répond-elle en me regardant de la tête aux pieds.
J'ai pour une fois osé sortir la pièce phare de ma garde robe. Pièce que je gardais précieusement pour le jour où j'aurais enfin l'occasion, ou plutôt les cojones, de la mettre.
Carla: « Je crois que je t'ai jamais vu comme ça, je confirme que j'ai une Angela toute neuve sous les yeux ! ».
On reste plantées là toutes les deux, devant le miroir de ma chambre. Ma robe portefeuille noir, pailleté, scintille bien trop pour mes yeux bouffis, toujours pas rétablie des larmes qui en ont coulé, et de l'ammoniaque qui s'est émané de la coloration pour cheveux.
Angela: « Je peux pas y aller comme ça, regarde ma tronche, je ressemble à Dobby ! »
Carla: « J'aurais plutôt dit Golum, mais Dobby fonctionne tout aussi bien ! ».
Mon simple regarde, exorbitant, suffit à ce qu'elle parte chercher sa trousse à maquillage sans oser ouvrir la bouche.
Angela: « Donc je t'appelle pour une catastrophe capillaire, et toi tu te ramène avec tout ton attirail beauté ?? », m'étonné-je.
Carla: « Si tu veux que je te ravale la façade Golum, t'as intérêt à la boucler », crache-t'elle.
Elle entame le chantier. Et après quelques minutes d'acharnement à cacher le pourpre de mes paupière, le résultat est bluffant. Naturel, mais assez travaillé pour rentre le tout parfait pour l'occasion. Cette fille m'a quand même sauvé la mise deux fois aujourdhui. C'est clair que ce soir au restaurant, c'est bibi qui raque.
Angela: « Faut pas tarder si on veut y aller avec la voiture de ma mère, elle rentre dans même pas une demie heure », lui lancé-je en attrapant mon sac et les clefs de la bagnole en question.
Carla: « Attends, attends ! La voiture de ta mère ? T'es au courant que ça pourrait passer pour une tentative de suicide là ? Parce que si elle le découvre, enfin QUAND elle le découvrira, elle va t'attendre toute nuit derrière la porte avec de quoi t'arracher la tête et l'empailler ! ».
Je mime un étonnement du bout de mes sourcils tout en penchant la tête, espérant qu'elle ait oublié l'incident du supermarché.
Carla: « Je te rappelle quand même que la dernière fois que t'as conduit, t'as perdu un rétro et t'as semé toutes les courses en route parce que t'avais laissé le coffre ouvert... ».
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Angela
Romance« J'ai envie de faire le dingue » me dit-il. « Qu'est-ce que tu racontes encore? » lui répondis-je d'un air moqueur. « Est ce que t'aime le danger? T'as peur? ». En un regard je comprends de suite où il veut en venir. « Démarre » lui dis-je pour t...