Je danse dans le noir au rythme des pulsations de mon coeur.
Je danse dans le noir. Il fait beau dehors alors j'ai fermé les volets.
Je danse dans le noir en demandant au Père de me pardonner pour mes péchés.
Si je n'avais pas peur de l'amour, j'aurais aimé.
Si je n'étais pas si douteux.
Si je n'étais pas si facile à blesser, alors je ne serais pas si meurtri.
Si tous mes amis voulaient sauter, le ferais-je ?
Aurais-je pu ne plus avoir mal, devenir insensible? Aurais-je pu ignorer mes cicatrices sans toutes ses drogues?
Le diable a pris le contrôle sur moi, et chaque nuit je lui demande quand va il me libérer.Mon coeur pulse lentement à mes oreilles,
boum
boum
boum.
Je suis énervé, perturbé. Je veux juste être sous sédatifs.
Je suis horrifié, apeuré. Je veux plus de médicaments.
Regarder l'horloge comme si j'étais enchaîné aux minutes.
Les battements de mon coeur sont accompagnés par une mélodie, le bruit doux de mon sang coulant à travers mon corps.
Cette mélodie me détruit, elle me rappelle que je suis en vie.
Je coule, je sombre dans le néant, comme en transe.Des voix que je ne peux ignorer chantent dans mon esprit.
Ce sont seulement des cauchemars, des voix qui chantent dans ma conscience. Ce sont les voix que je ne peux pas effacer.
Elles chantent plus fort,
toujours plus fort.
Comme un tsunami détruisant mon esprit, elles me tuent.Pulse. Coule. Rythme. Chante.
Sur les battements de mon coeur j'entend ces voix.
Sur la mélodie de mon sang je les entends encore.
Je m'écroule sous cette chanson s'écoulant dans mon esprit comme un ruisseau glacial, mortel, le remplissant peu à peu.
Elles chantent l'anxiété, la détresse, le désespoir et la souffrance.
La souffrance. Je l'ai toujours connue, elle est imprégnée à jamais en moi. Elle est la, en moi, sur moi.
Tous les jours je la vois sur les cicatrices qui parcourent mon corps. Ces cicatrices portent ma souffrance, elles me rappellent constamment tout ce que j'ai encouru.
Je hais ces cicatrices.
Elles sont la cause de tout.
Elles sont la cause de ces voix que j'entends.
Ce sont elles qui m'enchaînent à leur chanson.La chanson est de plus en plus forte.
Ma haine est de plus en plus forte.
Ma nausée est de plus en plus forte.
Je ne veux pas finir enchaîné, emprisonné dans mon esprit, fou, si seulement je pouvais vider ma tête.
Comme pour me calmer, je passe les mains sur mes cicatrices. De mes bras à mon visage, Je les sens sur ma peau, des épaisseurs irrégulières qui irritent, brûlent presque mes doigts alors qu'ils les effleure juste.
Elles doivent disparaître. Ma douleur s'évanouira. Elles doivent disparaître. Je doit trouver un moyen. Elles doivent disparaître. Les voix arrêterons de chanter. Elles doivent disparaître. Mes chaînes se briseront. Elles doivent disparaître. Je serais libéré. Elles doivent disparaître.
S'il vous plait, je vous en supplie, laissez moi tranquille.
Je hurle un cri silencieux, le son sortant de ma bouche étouffé par la chanson de ces voix.
Je n'en peux plus, je me sens à peine vivant. Les frissons dans mon cou deviennent brûlants.
Laisser aller tout ça, abandonner tout contrôle.
Je ferai n'importe quoi pour soulager la douleur.Je vais tout faire disparaître. Maintenant je vais en finir. La peur est enfin moins forte que la douleur, que le besoin d'être libéré.
Les voix se calment quelques secondes, ont elles compris qu'aujourd'hui elles se tairont ?
Que je ne serais plus enchaîné à mes cicatrices et à leur chanson ?Je me libère. M'échappe. Meurs. Détruit tout.
Cette douleur qui me parcourt est intense, bien plus intense que celle que je ressens au quotidien. Mais ce sera de courte durée, je m'en vais.
Si il y a des anges, si il y à des démons: alors ils m'appellent et je m'en vais les rejoindre.
Même si au delà de la mort il n'y à rien, je serai libéré.
Les chaînes brisées.
Le chant évanoui.
Les cicatrices disparues.Mon coeur bat il encore ? J'entends le sang qui pulse dans tout mon corps,
boum
boum
boum.
Un rythme lent, presque effrayant mais qui m'aide à me rendre compte que oui, mon coeur bat, que oui, je suis en vie.
Tous les bruits et sons sont en sourdine, Plus rien ne me parviens à par les pulsations de mon coeur. boum,boum, boum. Cela me tue. J'essaie de m'enfuir de cette chaleur ardente qui me submerge mais c'est comme si des chaînes étreignaient mon esprit et me retenaient.
Je coule doucement dans ce gouffre.
les battements de mon coeur s'éteignant au fur et à mesure que je sombre dans cette noirceur.
Mon coeur ne bat plus.Un briquet.
Une flamme.
Une étincelle.
Embrasé.
Brûlé.
Tué mais libéré.Ceci est mon chef d'oeuvre, une tragédie que j'ai écrite moi même. Elle est pleine d'ironie et de blasphème. C'est presque l'enfer.
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Dans le noir
Short StoryJe danse dans le noir au rythme des pulsations de mon coeur. Je danse dans le noir. Il fait beau dehors alors j'ai fermé les volets. Je danse dans le noir en demandant au Père de me pardonner pour mes péchés.