Prologue.

286 13 5
                                    

La faim. La soif. Le noir. Ma vie depuis 2 semaines se résume à ça. Assise, seule dans la salle. Toute la journée. Sauf cette heure, la plus belle sans doute. Parce qu'il est la. La plus part du temps, il entre, laissant un brin de lumière illuminer la pièce, mais il referme la porte en acier aussi tôt, nous replongeant dans le noir. Encore. Mais il est la, et sa voix éclaire un peu mon esprit.

- Salut.
- Sa..
- Je t'ai autoriser a parler? Je crois pas. C'est moi qui parle ici.

Sa voix est dure. Elle l'est toujours, mais plus les jours passent, plus elle sonne bien a mon oreille.

- Je sais que c'est dur de vivre ici, mais c'est comme ça.

Je le détestais, oui je le détestais. C'est a cause de lui tout ça. Mais c'est grâce a lui que je vis.

- Tu veux boire? Tu peux répondre.
- Oui..
- Tiens.

Il me tend un verre d'eau dans l'ombre. Je porte l'eau a ma bouche, et je laisse le fluide glisser le long de ma gorge. C'est tellement bon.

- Merci..
- Tu me déteste?

Oui, il est comme ça. Il est dur, et tout d'un coup, il devient doux. Incertain.

- Je..
- Tu devrais me détester.
- Je sais..

Ma voix est encore plus hésitante que la sienne, j'ai perdu l'habitude de parler.

- Je reviens demain.
- Non..
- Quoi? Tu t'oppose a moi?

Sa voix est redevenue dure et sur d'elle. C'est la première fois que je lui dis non. J'aurais pas du. Il va sûrement me frapper.. Encore. Je sens sa main puissante me saisir le poignet, et me relever violemment.

- Tu. N'as. Aucun. Droit. De. Me. Répondre. C'est clair?
- Désolé..
- Je préfère ça.

Il me relâche, et je retombe sur le sol. Quand je sens sa main effleurer mes cheveux, je m'attends a ce qu'il me les tire, mais il se contente de me caresser la tête. C'est la première marque d'affection qu'il me porte. C'est incroyable. Mais rapidement, la porte s'ouvre, laissant la lumière éclairer ses cheveux. Blond. Et elle se referme, et tout recommence. Le noir. La soif. La faim.

Les pensées, tout se mélange dans ma tête. Mon ventre me fait mal, et ma gorge me brûle. Je n'ai même plus la notion du temps, le jour, la nuit? La lumière. J'ai ma lumière, lui. En vérité, il est tout ce que j'ai aujourd'hui. Je ne fais que penser a ma vie d'avant, et lorsque il est la, je vie ma vie d'aujourd'hui, avec lui. Avant, j'étais raillonnant, aujourd'hui, je suis sombre, sombre et soumise. Je ne sais même pas comment il s'appelle, ou la couleur de ses yeux. Je reste des heures a penser. Je devrais le détester, lui en vouloir, le haïr. Mais je.. Je n'y arrive pas.

- Salut.

Il est la, a côté de moi, en un rien de temps.

- De l'eau?
- Oui..
- Tiens Gaëlle.

Mon prénom dans sa bouche me fait sursauter, il sait comment je m'appelle. Je me tourne vers lui, bien qu'on soit dans le noir. Il ressent mes yeux sur les siens.

- Oui je sais comment tu t'appelle. Je sais aussi la couleur de tes cheveux, brun. Le couleur de tes yeux, vert. Je sais aussi que tu es belle.

Je suis belle. Je réprime un sourire, je ne veux pas qu'il sache ce que ça me fait. Je suis belle. Il sait ça, moi je sais juste qu'il est blond. Et pas très grand

- Et toi..?
- Il n'y a rien a savoir sur moi. Je suis juste moi.
- S'il te pl..
- Chute.

Il redevient dure. C'est la conversation la plus aboutie qu'on est eu jusqu'à maintenant. Sa voix est douce, bien qu'il la veuille dure.

- Demain tu prendras une douche.

Une douche?! Je frissonne a l'idée de sentir de l'eau couler le long de mon corps. Pouvoir ressentir chaque parties de mon corps que j'oublie chaque jour un peu plus.

- Merci..
- Je sais.

Il me reprend le verre. Et se relève. Et repars. La grande porte s'ouvre, la lumière entre un peu plus. Et il se retourne vers moi. Il est.. Beau, et il a l'air complètement innocent. Inoffensif. Puis il claque la porte, laissant le noir reprendre sa place. Et mon esprit recommencer a vagabonder. Je voudrais mourir, tout le temps. Sauf quand il est la, il est dur, violent. Mais il est la.

Stockholm syndrome.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant