CHAPITRE XVI

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3 JOURS PLUS TARD

PDV OISÍN
Super! Je viens de me faire virer, alors que je demandais juste à m'absenter pendant quelques jours pour faire le deuil de mon amie Eilez puisqu'elle n'avait aucune autre famille que moi, sa grand-mère étant morte il y a deux ans. Je ne sais pas pourquoi, mais ce caractère hautain et arrogant m'intrigue beaucoup ; j'ai le sentiment d'avoir déjà vu ce Justicia quelque part, mais je n'arrive pas à m'en rappeler.
Ce matin, je dois me rendre à l'enterrement de Eilez à Brookside. L'église a décidé d'enterrer tous les morts aujourd'hui dans une seule cérémonie. Cependant, je crois bien que je viendrai en retard; je dois faire le ménage, et aussi des courses. C'est vrai que je veux juste voir Eilez, lui faire personnellement mes adieux, et d'après ce que certains m'ont dit, il va y avoir une foule à cet enterrement, et même des médias puisque ce sera un deuil national. Alors, je préfère venir à la fin, lorsque tous seront partis, pour rester juste avec Eilez.
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Bon, je suis au cimetière, et je cherche la tombe de Eilez. Comme je le pensais, tous sont partis, ce qui me permettra d'être au calme avec mon amie. Cependant, lorsque j'arrive enfin vers la tombe, je fais une rencontre inattendu.

- Pardonne-moi chère amie. Je suis tellement navré que tu aies dû mourir de cette façon. Je m'en veux tellement. Dit Justicia devant la tombe de Eilez, les larmes ruisselant sur ses joues.

- Justicia, que fais-tu devant la tombe de mon amie? Et pourquoi lui demandes-tu pardon?
Suite à mes paroles, il se crispe, et essuie rapidement ses larmes, puis se tourne vers moi.

- Tu sais, tu n'as pas à avoir honte de pleurer mon ange. Lui dis-je en me rapprochant de lui, essayant de le rassurer.

- AH! Répondit-il avec un ton méprisant, que je reconnais déjà très bien depuis notre dernière rencontre. Vous vous prenez sans doute pour mon égal pour me parler ainsi; je ne suis pas votre ange... Je n'appartiens à personne. Répondit-il avant de se retourner pour s'en aller, mais je le retiens rapidement par le bras.

- Non tu ne partiras pas sans répondre à ma question. D'où connais-tu Eilez Scooty?

- Enlevez tout de suite votre main crasseuse de vétérinaire ambulant et médiocre, de mon bras. Ne savez-vous décidément pas qui je suis ? Et je vous ai déjà ordonné de ne pas me tutoyer... Nous ne sommes pas du même monde.

- Oui Justicia je sais parfaitement qui tu es ; tu me l'as bien fait comprendre à ta fondation, lorsque j'étais encore ton employé; mais maintenant je ne le suis plus, et je ne vouvoierai pas un homme qui pourrait être mon petit frère.

- D'accord, comme vous voulez monsieur, je n'insisterai pas. Me dit-il, soudainement calme, ce qui me perturbe beaucoup; à quoi joue-il?.... Je connais Eilez depuis ma première année universitaire en psychologie à New York; elle était ma meilleure amie. Voilà c'est dit... Vous avez eu votre réponse, maintenant monsieur, veuillez me lâcher et laissez-moi partir.

- Ángel c'est toi? Lui demandai-je étonné. C'est toi l'ami dont m'a tant parlé Eilez?

- Je suis ravi que Eilez vous ait parlé de moi, mais vous ne m'avez pas encore dit comment vous vous êtes connus.

- Je suis le vétérinaire qui avait soigné Free, ne te rappelles-tu pas? Nous nous sommes croisés à la clinique et d'ailleurs tu étais très arrogant et insolant, mais moins qu'aujourd'hui; et dans mes souvenirs tu avais de longs cheveux blonds et un visage d'ange glacial.

- Alors comme ça vous êtes le docteur miséreux de la clinique? Celui qui embobinait Eilez juste pour la mettre dans son lit?

- Non ce n'est pas vrai ! C'est toi qui parlais ainsi. Eilez et moi avons été de bons amis depuis ton départ; et elle m'a fait part de tes médisances à mon sujet, et m'a avoué qu'elle aurait aimé que ce soit vrai parce qu'elle me trouvait plutôt mignon. Lui répondis-je avec un sourire sarcastique. Mais malheureusement, je ne pouvais lui donner ce qu'elle attendait parce que je suis de l'autre bord.

- Vous savez quoi, je n'ai rien à foutre de vos justifications. Je me tape de savoir qui avait tort ou raison à cette époque; je ne suis plus ce Ángel blond, d'ailleurs mes cheveux sont roux. Et que voulez-vous dire par "de l'autre bord"? Alors comme ça ma meilleure amie n'était pas assez bien pour vous? C'est ça?

- Pas besoin de monter sur tes grands chevaux. Je veux dire que je suis Gay. Oui J'aime les hommes!

Le ciel commença à gronder, plus fort qu'à mon arrivée, et un grand vent soufflait.

- Monsieur Yecart, votre préférence sexuelle ne m'est d'aucune utilité. Comme je le pensais, vous êtes d'un grand ennui pour ma personne; alors je préfère couper cette conversation. Bonne soirée monsieur ! Me dit-il en se retournant.

Une fois que monsieur Arraya soit parti -moi je préfère l'appeler Ángel, malgré son allure imposant, orgueilleux, arrogant et indiffèrent, je suis plus âgé que lui, alors je ne peux le vouvoyer. D'ailleurs ce gosse pourri gâté ne mérite pas que je le vouvoie-, je restais seul avec Eilez, et lui fis mes adieux, en y déposant des fleurs. Cependant, le souvenir de Ángel continuait à me hanter. D'après ce que Eilez me disait de lui, il était un ami super, aimant, aimable, un peu distant envers les hommes, mais protecteur, surtout envers elle; ils étaient comme des frères et sœurs, bon, enfin, ils étaient plus comme des sœurs que comme des frères. Mais, le Ángel que j'ai rencontré était très différent de sa description, comme s'il était quelqu'un d'autre, l'opposé de l'ange que me décrivait mon amie. Il m'intrigue je l'avoue; le voir pleurer devant la tombe de Eilez m'a beaucoup secoué; c'est comme s'il porte des masques devant le public, pour éviter de dévoiler ses peines; comme s'il lui était arrivé de terribles situations qui l'ont fait dévier vers l'obscurité.
Pendant que j'étais toujours coincé dans mes pensées, subitement, la pluie descendit avec rage, et je fus obligé de courir pour rejoindre ma voiture avant d'être complètement trempé. J'étais arrivé au cimetière en fin d'après-midi, et j'y avais passé environ 3 heures, alors il commençait à se faire nuit.
Pendant que je conduis pour sortir des rues de Brookside, j'aperçois le célèbre et très riche Ángel Arraya, totalement trempé. Il porte une perruque noire -certainement pour ne pas être reconnu- et marche, sans vraiment faire attention à sa direction. Alors, j'hésite si je dois m'arrêter pour le faire monter dans ma voiture, ou si je dois continuer comme si de rien n'était, étant donné qu'il a un caractère plutôt compliqué. Finalement, après mures réflexions, ma conscience chrétienne -Oui, je sais que ça semble fou, mais nous pouvons aimer les animaux, coucher avec des mecs et adorer le Seigneur- m'obligea à me garer et à sortir de la voiture pour le rejoindre et lui demander aimablement de monter.

- Ángel Arraya! Hurlai-je son nom pour me faire entendre.
Il se tourne, m'aperçoit, mais m'ignore et accélère ses pas. Alors, Je cours en sa direction et l'attrape par le bras, l'obligeant à se retourner.

- Justicia, écoute moi.

- Que me voulez-vous à la fin? Hurla-t-il, d'un ton méprisant et exaspéré, tandis que la pluie continue de descendre avec force.

- Ma voiture est garé juste à côté. Permets moi de te raccompagner. C'est mieux que de marcher la nuit et dans la pluie.

- Je n'ai pas besoin de votre aide vétérinaire à la noix. Allez vous en, et laissez-moi en paix.
Il se retourne et continue sa route, mais je cours de nouveau vers lui, et me place devant son chemin.

- Cessez de me poursuivre bon sens! Vous ne me connaissez même pas. Quittez immédiatement de mon chemin.

- Il se fait nuit, et il pleut des cordes. Ce n'est bon que tu marches dans la rue alors qu'il fait déjà nuit. Même si je ne connais pas toute ton histoire, je ne te laisserai pas, sachant que tu risques de te faire agresser. Laisse moi au moins te ramener Ángel Arraya.

- Humm. Soupira-t-il. C'est d'accord! J'accepte de monter dans votre voiture; mais ne vous faites aucun film. Je ne suis pas naïf comme l'était mon amie.

Nous montons dans ma voiture, et continuons la route dans le silence total. Maintenant, nous sommes tous les deux trempés, mais ce qui m'inquiète le plus c'est de voir "la Justicia" dans un tel état; lorsque je le regarde, j'ai envie de le prendre dans mes bras comme le petit frère que j'ai jamais eu, pour lui dire que tout ira bien. Qui sait ce que Dieu nous réserve?

Ángel OscuroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant