CHAPITRE XVII

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PDV ÁNGEL

Je ne sais plus du tout où j'en suis. J'aurai dû appeler Santiago ou bien Elena pour qu'elle m'envoie une voiture, mais ma batterie est à plat, et d'ailleurs je suis sorti sans vraiment qu'ils le sachent pour dire adieux à mon ex famille et à ma meilleure amie de l'époque. Cette journée aurait dû être une journée de réjouissance, puisque seul le prêtre devait mourir dans son église. La question qui trotte dans ma tête, c'est : Que faisait mon père et mes frères et ma sœur ainsi que Eilez à cette église à cette heure de la nuit? Et surtout depuis quand Eilez vit-elle à Los Angeles?

- Je te ramène chez toi Ángel? Me demande le médiocre vétérinaire. Je devrais l'insulter, mais je n'ai pas la force de me disputer ; pas ce soir !

- Non monsieur! Merci, mais je voudrais juste que vous me laissez dans une cabine téléphonique afin que je puisse contacter mon chauffeur.

- Tu continues de me vouvoyer ?.... D'accord comme tu voudras. Je vois que t'es devenu brun! C'est pour ne pas être reconnu que tu mets la perruque? As-tu honte que l'on sache que tu es allé sur la tombe de Eilez?

- C'était une erreur d'accepter de monter dans votre voiture. Arrêtez-vous tout de suite pour que je prenne le métro.... Ou bien laissez-moi dans la rue et je me débrouillerai.

- Oh! Pardon je voulais juste être aimable, et sociable.... Pas la peine d'être sur la défensive. D'ailleurs, un homme aussi distingué, riche et célèbre comme toi ne devrait pas marcher dans la rue à cette heure de la nuit ; tu pourrais te faire agresser.
Suite à ces mots, je ne daigne même pas répondre, et nous continuons dans le silence.

PDV OISÍN

Décidément, j'aurai dû laisser ce mec haineux, hautain et désagréable dans la rue. Mais j'avoue que je me serai inquiété parce qu'il aurait pu se faire agresser. Vraiment, les riches gonflent et se croient intouchables juste parce qu'ils ont des gros bras, mais s'ils sortent seuls, ils deviennent tellement vulnérables, et de belles proies pour les voyous de la rue.

- Puis-je te poser une question? Demandai-je tout en gardant la tête sur la route.
Comme je n'ai pas de retour de la part de mon interlocuteur, je tourne la tête pendant quelques secondes sur le jeune homme, et réalise qu'il s'est endormi. Oh! Qu'est-ce qui l'est si mignon lorsqu'il dort. Il parait tellement innocent, avec son visage d'ange endormi.
Suite à ces pensées, je me mets à sourire et me concentre sur la route.
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- Ou suis-je?

- Ah Ángel!... T'es réveillé...... Bienvenue chez moi. Tu t'es endormi dans la voiture, alors je t'ai porté ; J'avoue que tu n'es pas vraiment lourd. Ensuite, je suis venu avec toi dans mes bras au salon, pour te poser sur mon canapé, que tu as d'ailleurs mouillé avec tes vêtements.... Mais si tu veux des vêtements de rechanges, je te les emmène tout de suite.... Répondis-je, assis sur le second sofa, juste en face de lui. J'avoue que je l'observais pendant son sommeil.

- Je ne veux pas rester là.... Me répondit-il, encore à moitié endormi.
Il a l'air d'un ange noir avec sa perruque brune et ses yeux bleus, pensais-je.

- D'accord. Je ne veux pas me disputer avec toi ce soir. J'en ai déjà eu assez pour la journée. Alors, où l'enfant pourri gâté voudrait-il que je l'emmène?

- Pas la peine de m'accompagner. Je n'ai besoin de personne pour aller où je veux... Je n'ai besoin de personne. Me repondit-il en se levant du sofa. Dites-moi juste où est la sortie.

Wow! Même à son réveil, ce gamin est toujours aussi insolant et orgueilleux, malgré le fait que j'ai été aimable et hospitalier envers lui, qui ne le mérite même pas d'ailleurs. Exaspéré de son mépris, je me lève et lui indique la sortie pendant que moi je vais dans ma chambre pour dormir. Mais quelques minutes après son départ, je ressentis une grande culpabilité, je me senti mal de lui avoir répondu avec indifférence -je suis de ceux qui pensent que l'on ne rend pas le mal par le mal- et d'ailleurs, j'ai peur qu'il se fasse agressé, ou même violé.
Après près d'une heure, passé dehors à chercher Justicia, je le trouve finalement dans un parc, avec un oiseau blessé dans les mains.

- Attends.... Laisse-moi faire. Lui dis-je en le traversant, et en récupérant le hibou de ses bras. Je lui lance un regard qu'il esquive, et se recule tout simplement.
Une fois, l'aile bandée, je prends l'oiseau dans mes bras et me retourne vers Ángel, qui ne nous avait pas du tout quitté des yeux.

- Je vous suis reconnaissant monsieur d'avoir aidé ce pauvre oiseau nocturne blessé. Combien voulez-vous pour l'avoir soigné?

- Je suis vétérinaire, c'est normal ! Et d'ailleurs, j'ai de la compassion pour tout animal que je vois souffrant.  Lui répondis-je avec indifférence. Je n'ai pas besoin de votre argent.

- Vous savez?... Dans cette vie, tout le monde a un prix... Et je suis certain que vous n'en faites pas exception. Alors dites moi juste ce que vous voulez en échange de l'aide que vous venez d'apporter à cet animal nocturne....

- Tu sais quoi Justicia? Cet animal, je ne l'ai pas secouru pour recevoir un prix. Ton argent ne m'intéresse pas du tout ! Lui lançai-je avec un visage furieux, avant de me tourner pour m'en aller avec le hibou toujours dans mes bras.

- Très bien monsieur Yecart. Je n'insisterai pas!

Je marche en direction de ma voiture, garée loin du parc, dans une autre ruelle. Je ne me soucie pas vraiment de savoir si Ángel est derrière, ou s'il est encore au parc. Ses paroles m'ont vraiment blessé. Ce goss croit vraiment que tout peut se régler avec de l'argent. Pour qui me prend-t-il? Moi, son argent ne m'intéresse pas.

- Attendez-moi monsieur.... Hurla Justicia en avançant rapidement vers moi pour marcher à mon rythme.

- Je n'allais pas te laisser Ángel, même si tu mérites que je t'abandonne tout seul dans ce parc à cette heure de la nuit.

Il rougit légèrement, peut-être a-t-il honte! Il ne me répond pas, baisse la tête, et avance à mon rythme. Arrivés vers ma voiture, je dépose le hibou sur le siège arrière, puis je retourne voir Ángel qui s'est arrêté près d'un arbre, ayant la tête dans les nuages.

- Ángel, passe la nuit chez moi et demain tu appelleras ton chauffeur pour qu'il vienne te prendre. Lui demandai-je après m'être suffisamment approcher de lui. Je prends donc simplement ses mains dans les miennes.

- Puis-je vous poser une question monsieur Yecart? Me demande-t-il avec un calme déconcertant, un visage laissant paraître son chagrin.

- Encore "vous"? Je te prie de me tutoyer juste pour cette nuit. Je ne suis pas si vieux que cela. Je relève ses mains et les colle à l'arbre. Puis je me rapproche plus de lui, plongeant mes yeux verts dans ses yeux bleus.

- D'accord Oisín. Me dit-il en détournant son regard du mien. Pourquoi es-tu vétérinaire?

- Bah.... Euh.... Eh bien, depuis petit, j'ai toujours aimé et défendu les animaux; pour moi les animaux sont des êtres adorables et fragiles qui ont besoin d'amour....... Un peu comme toi.
Ces derniers mots, le firent rougir. Et sans savoir pourquoi, je ressentis une grande chaleur envahir tout mon corps. J'avoue qu'il est beau même lorsqu'il est tout rouge.
Avec ma main droite, je retourne son visage vers moi. Il ne résiste pas, et nous nous fixons du regard durant quelques secondes, presque une minute. Puis lentement, nos têtes se rapprochent, je mets délicatement mes lèvres sur les siennes, et je lui donne un baiser, et sans que je ne m'en rende compte, Ángel ouvre sa bouche et laisse traverser sa langue afin qu'elle vienne jouer avec la mienne. Ensuite, je le plaque contre l'arbre, et le sens durcir de plus en plus sous mon étreinte, ce qui m'excite encore plus. Je me frotte donc contre lui, toujours coincé entre moi et l'arbre. Nos baisers s'intensifient, sans réel contrôle.

Ángel OscuroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant