CHAPITRE XXI

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Le matin venu, je me réveille, et je le vois tout près de moi, encore endormi, tous les deux nus. Alors, rapidement, en quelques secondes, je me rappelle de la soirée d'hier et de sa déclaration d'amour. Sans savoir pourquoi, un sourire se dessine sur mes lèvres, puis je me penche vers lui pour le regarder de plus près. Subitement, l'envie de le toucher me prend, alors je commence à caresser sa peau, son visage, ensuite ses beaux cheveux châtains coupés juste comme il faut. Ensuite, j'approche ma tête de la sienne, lui, toujours endormi, et je dépose délicatement sur ses lèvres un doux baiser. Alors, aussitôt, il ouvre les yeux, et colle ses lèvres aux miennes, alors que je me décollais de lui.

- Bonjour bébé....
Je détourne le regard, et me redresse, assis sur le lit

- Quoi encore? Qu'ai-je fait?

- Le problème ce n'est pas ce que tu as fait, mais ce que tu as dit...

- Quoi? Il se redresse à son tour, et s'assois près de moi, prenant mes mains dans les siennes. T'aimes pas que je t'appelle bébé?

- Oui je n'aime pas du tout! Pour moi, les mots ne sont pas à prendre à la légère; il faut savoir peser ses mots, et dire le mot juste. Moi, je ne suis plus un bébé, alors, je n'aime pas ce surnom.

- Oh d'accord! Mais pas besoin de te fâcher pour cela tu sais?.... Si tu n'aimes pas ce nom, alors je t'appellerai mon amour, parce que je t'aime.

- D'accord, et moi je t'appellerai mon beau vétérinaire.... Lui répondis-je en souriant, puis je me jette sur ses lèvres, et nous continuons nos baisers passionnés.

La domestique frappe à la porte, et nous fait comprendre que le petit déjeuner sera servi dans une demi-heure dans la salle à manger. Alors, nous avons dû nous décoller l'un de l'autre, et pendant qu'il prenait sa douche dans la salle de bain des invités, j'appelai Sonya à la maison pour savoir comment va Luz. J'aurai bien voulu l'emmener avec moi à ce ranch, mais vu qu'elle est malade, j'ai préféré, à contrecœur, la laisser à la maison avec l'assistance de Sonya. Heureusement, elle m'informa qu'elle allait mieux, ce qui me rassura. Une fois l'appel passée, je me dirigeai dans ma salle de bain pour prendre aussi mon bain.

Une fois habillé, je rejoins Oisín à la salle à manger, et nous entamons le petit déjeuner tout en suivant les informations sur l'écran plasmas de la pièce.

* Aujourd’hui le Mexique fait le deuil de près de 1200 mexicains. En effet, la grande et célèbre église El Cristo de Alexico, situé dans la ville de Mexico, a été bombardé hier après-midi, donnant ainsi la mort à près de 800 chrétiens, les autres morts étant constitués d'hommes d'affaires, de journalistes, ainsi que de personnalités politiques mexicaines parmi lesquelles de nombreux députés et hommes du gouvernement. Heureusement, certaines personnes ont pu être évacuer à temps, pour échapper aux explosions, mais les représentants de l'église et les hautes personnalités qui avaient pu s'échapper, ont été froidement assassinés par des hommes armés, qui se sont ensuite donné la mort. Une enquête a été ouverte, mais les enquêteurs pensent qu'il s'agirait d'un attentat terroriste d'une secte islamique.

Suite, à ce que je viens d'entendre, je ne peux contenir ma joie. Je sais que je devrais avoir un visage triste et plus compatissant pour les victimes de cette "secte islamique", mais c’est plus fort que moi, et sans même m’en rendre compte, je me mets à crier à haute voix: "Enfin la Justice!". Alors, Oisín, toujours sous le choc de la nouvelle, se tourne vers moi.

- Je ne comprends pas comment on peut être aussi cruel. me dit-il en pointant les supposés coupables à la télévision du doigt.

- Mon amour, c'est vrai que c'est triste pour les 1200 personnes décédées suite à cet attentat terroriste, mais ne les blâme pas non plus. Je ne peux pas dire que ces personnalités religieuses ne l'aient pas mérité.

-Mais que dis-tu? Me dit-il en se levant brusquement de sa chaise. Alors, par réflexe, je me lève à mon tour.

- Je dis juste que, l'église est une pourriture qui maltraite et humilie les personnes faibles....... L'église est démoniaque !
Il se rapproche de moi.

- Non ce n'est pas vrai! L'église est un lieu saint où les personnes souffrantes y trouvent un refuge et la paix. Ces terroristes sont des personnes cruelles et méprisables. Ils sont sans cœur.

Sa réaction commence sérieusement à m’intriguer. Il a l'air si abattu, plus par le fait que l'on ait bombardé une église, que par le fait que de nombreuses personnes soient mortes.

- Mais pourquoi réagis-tu de la sorte Oisín?... Pourquoi prends-tu cette histoire tellement à cœur ?

- Je suis chrétien Ángel. Me lance-t-il au visage. Et voir les injustices que subissent les églises me met en rogne ; ça me met hors de moi. Je hais l'injustice....

Ses paroles m'achèvent, et je me rassois sur ma chaise, complètement perdu. En vérité, j’ai juste bloqué sur le "Je suis chrétien". Non, ça ne peut pas être possible ; il ne peut pas être.... non !, je déteste le christianisme; je hais la religion ...
Après près d’une minute dans mes pensées, toujours ahuri par ses paroles, je me ressaisis, et me relève

- ça ne peut pas se faire!

- Qu'est-ce qui ne peut pas se faire? Me demande-t-il

- Tu es gay. Toi et moi avons fait l'amour. Tu ne peux pas être chrétien.... C'est impossible !

- C'est vrai que ça semble absurde, mais je suis Gay et Chrétien. De nos jours, il existe des églises qui acceptent les homosexuels.

- Je n'ai rien à foutre de tes explications. Lui répondis-je en reprenant mon ton hautain et prétentieux. Alors, il se rapproche de moi, et me saisit par les poignets.

- Pourquoi me parles-tu ainsi? Tu sais quoi?.... Je préfère m'en aller. Il me relâche aussitôt, et s'en va.
Alors, comme hier soir, je cours après lui, essayant de le retenir.

- Oisín, non attend!... Je suis.... je suis dé.... je suis dés...... Je n’arrive pas à terminer ma phrase.

- J’ai marre que nous nous disputions à tout moment. Je pensais que toi aussi tu m'aimais, mais je constate que non. Tu continues à me rabaisser.

- Non ce n'est pas ce que tu crois. Oisín, Je t'aime ... Et je ne veux plus de dispute.... C'est juste que.... L'église m'a fait beaucoup de mal.

- Oui je te comprends. Me répondit-il en mettant prenant ma nuque dans sa main pour me rapprocher vers lui. Je sais qu'il existe beaucoup d'églises qui maltraitent et méprisent les gays, mais ce n'est pas pour autant que nous devons nous aussi faire pareil.

- Je suppose que Eilez t'avait parlé de ma haine envers Dieu......

- Oui C’est vrai ! En effet, elle m'avait parlé du fait que tu considères Dieu comme ton ennemi. Mais, mon ange, donne-moi juste la possibilité de te prouver que Dieu ne déteste pas les gays comme la plupart des chrétiens homophobes veulent faire croire. Laisse-moi te montrer que Dieu aussi t'aime ; et d’ailleurs, Dieu nous aime plus que nous-mêmes… Il t’aime plus que moi qui t’aime.... Me dit-il en rapprochant son visage vers moi, pour coller ses lèvres sur les miennes, mais je détourne le regard.

- Je ne sais pas si tu réussiras à me faire croire de nouveau en celui qui permet tant d'injustices, celui qui laisse les innocents souffrir et les coupables triompher. Je doute fort qu'un jour cette haine que je ressens pour le christianisme disparaisse....

- Hey mon amour...... Écoute-moi...... Donne-moi juste une chance de te faire changer d'avis....

- C'est d'accord ! Mais je crois que tu perdras ton temps...

- Je vais essayer. Répondit-il en esquissant un beau sourire. Il me roule une pelle royale; ce qui me fait succomber.

- Tu sais comment me convaincre...

- Je t'aime mon ange....

- Je t'aime mon beau vétérinaire....

Il m’embrasse langoureusement, et avec passion ; nos baisers deviennent intense, nos corps se désirant à travers nos vêtements... 

Ángel OscuroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant