CHAPITRE XXXIV

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PDV OISÍN

Je suis scandalisé par ce que vient de faire Ángel. Je sais que lui et sa mère ont des différends, mais elle reste sa mère putain! Et ça il ne peut rien y faire.

- Ángel.... Ángel.... Continue-t-elle de crier tout en pleurant, malgré que la limousine soit partie.
Je lève la tête et aperçoit toute une foule avec les caméras fixés vers nous.

- Madame ne restez pas là... Venez avec moi.
Je l'aide à se relever, et l'amène à l'intérieur de ma clinique.
___________

- Madame Arraya... Voici votre café.

- Merci jeune homme. Dit-elle en prenant le café.
Je m'assieds à côté d'elle

- Madame je termine mon travaille à 19h aujourd'hui, mais si vous voulez, je peux vous ramener chez vous avant de revenir à la clinique

- Je n'ai plus de chez moi. Répond-elle, le regard vide, comme si elle n'était pas avec moi.

- Que voulez-vous dire ?

Elle tourne la tête vers moi, le visage rougi à cause de ses pleurs...

- Depuis une semaine, je n'ai plus de chez moi.... Ma demeure est dans la rue. Répond-elle en pleurant de nouveau.

- Je vois ! Répondis-je en la prenant dans mes bras. Patientez donc ici encore 3h, le temps que je termine mon service, ensuite, vous passerez la nuit chez moi.

Elle se crispe suite à ma phrase, et se décolle brusquement de mon étreinte.

- Merci de votre gentillesse jeune homme, mais vous ne me connaissez même pas. Je ne peux accepter..

- Connaissiez-vous Eilez Scooty ?

- Oui.. Elle fréquentait notre église avant qu'elle ne prenne feu.

- Je suis un ami de votre fils et de Eilez. Vous n'êtes pas une étrangère à mes yeux. D'ailleurs, je ne me permettrais pas de vous laisser alors qu'il commence à faire froid.

- C'est d'accord ! Elle me prend dans ses bras... Merci jeune homme. Dit-elle en laissant couler une larme.

Après notre embrassade, je la laisse à la salle d'attente pour continuer mon service.
Arrive 20h ; je réalise que j'ai fait une heure de plus que prévu, ce qui ne m'étonne pas vraiment, avec les nombres malades que j'ai eu à consulter ainsi que les maîtres que je devais consoler pour la perte de leurs animaux. Je me change donc, et porte mes vêtements de citadin, puis je me dirige à la salle d'attente espérant que la mère de mon copain y est toujours. Je la trouve endormie, allongée sur le banc public, avec sur elle une des couvertures de la clinique. Je m'approche donc et la réveille doucement pour l'amener dans ma voiture.

Arrivés chez moi, je lui montre la chambre de Eilez, puis je vais dans son dressing, pour lui prendre une serviette et des vêtements de rechange. Eilez était à peu près plus grande qu'elle, alors, je pense que ses vêtements pourront lui aller.
Après, qu'elle se ait pris sa douche, elle vient dans la cuisine, les cheveux encore mouillés, retenus par une serviette, et vêtue d'une magnifique robe de nuit. Alors, sans vraiment savoir pourquoi, j'ai l'impression que son visage était celui de mon petit ami, si innocent, et si triste, bien que celui de Ángel soit plus beau et plus angélique . Bien que Ángel soit roux, j'avoue que sa mère et lui ont énormément de ressemblances physiques, ils ont le même visage, la même couleur de peau, les même oreilles, les même yeux, bien que pour Ángel soit plus clair, et beaucoup plus pénétrant et intriguant.

- Pardon.... Je vous dérange jeune homme? Me demande-t-elle

- Non madame ! C'est juste.... C'est juste que je réalise à quel point vous et votre fils avez beaucoup de traits de ressemblance.
Elle se met à sourire ; on dirait le sourire de mon amoureux, lorsqu'il se sent gêné.
Je lui passe une tasse de tisane chaude, et en prend une moi aussi. Nous nous asseyons sur les chaises de la table, l'un en face de l'autre.

- Mon fils vous a souvent parlé de moi? Demande-t-elle un peu embarrassée.

- Oui madame... Mais il en parle très rarement, et pas vraiment en bien....

- C'est normal, après ce que nous lui avons fait. Soupire-t-elle. Nous avons été odieux envers lui, et l'avons abandonné.

- Oui en effet! Il m'a raconté le jour où il vous a appelé depuis l'Italie pour vous informer de ses fiançailles avec son défunt fiancé, et aussi la façon dont vous lui avez dit de ne plus remettre les pieds chez vous.
Elle baisse les yeux et se met à sangloter.

- Puis-je vous poser une question?

- Oui madame... Allez-y

- Êtes-vous chrétien?... Ou avez-vous une famille chrétienne?

- Oui je suis chrétien madame, mais je vous avoue que je ne vois pas le rapport.

- Depuis mon enfance, ma famille m'a élevée avec des principes chrétiens... Et j'ai grandi avec la haine de l'homosexualité, parce que comme il est mentionné dans la Bible, les homosexuels sont des démons. Alors, je ne pouvais me permettre d'accepter qu'un de mes enfants soit homosexuel. Ça allait contre mes principes, contre mon éducation, contre mon église que je servais à l'époque, contre ma culture. C'est pourquoi Austin, mon défunt mari et moi, avons dû prendre la pire décision de notre vie... Elle s'arrête pendant quelques secondes, et soupire. J'avoue que depuis qu'il est petit, Ángel n'a jamais été comme les autres, il n'a jamais été comme ses frères, il restait beaucoup plus avec sa sœur aînée ; mais j'avais espoir qu'avec le temps, il deviendrait plus masculin. Son père m'a toujours reproché de trop le cajoler, parce que je risquais de le rendre homo. D'ailleurs, selon lui, c'était de ma faute si Ángel m'aimait beaucoup plus que lui. Elle arrête de parler, essuie des larmes, puis continue. Je sais que j'étais pour mon fils un model... Je sais qu'il attendait beaucoup de moi, et que je l'ai énormément déçue. Je le sais et je regrette tellement aujourd'hui.

La voyant dans cet état, je ne pus m'empêcher d'avoir compassion, et je pris ses mains dans les miennes, pour la consoler.

- Madame Arraya... Ángel m'a raconté à quel point il a souffert de votre rejet, plus que celui de son père et de ses frères. Mais, vous ne devez pas vous laisser abattre pour autant. Je le connais, et je sais qu'il a bon cœur... Il est juste profondément meurtri.

- Oui! Mon fils a bon cœur. Elle esquisse un léger sourire. Il a toujours été un ange, faisant honneur à son nom. D'ailleurs, étant tout petit, il défendait toujours les petits chatons et les chiots... Il était incapable de faire du mal à une mouche, et il prenait même soin des fleurs, disant toujours que ce sont des êtres vivants, et que tous méritent de l'amour.
Elle se met subitement à rire, repensant à ses tendres souvenirs.

- Alors, madame, je suis certain que Ángel vous pardonnera un jour.

- Non... Jamais il ne me pardonnera. Son visage s'assombrit soudainement. Vous avez vu la gifle qu'il m'a donnée, et le ton méprisant qu'il a utilisé envers moi. Il a été clair... Il ne me considère plus comme sa mère.

La voyant si abattue, je n'insiste pas. Elle termine de boire sa tisane, puis nous montons tous les deux à l'étage. Je l'accompagne dans la chambre de Eilez, puis lui indique ma chambre au cas où elle aurait un pépin. Ensuite, je lui souhaite une agréable nuit, avant d'aller moi aussi me coucher, épuisé de cette journée, mes pensées uniquement centré sur mon amoureux.

Ángel OscuroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant