Se sentir seule dans les innombrables épreuves de cette existence. Ne plus savoir quoi faire ni comment. Laisser tourner inlassablement les pensées qui tourmentent, meurtrissent et détruisent. Culpabiliser au point d'espérer qu'en donnant sa vie, tout finira peut-être par s'arranger mais être rattrapé par cette même culpabilité de lâcheté profonde. Culpabiliser encore de n'avoir pas agit en temps voulu, ou de n'avoir pas pu. Culpabiliser toujours d'entendre, de lire et de sentir la souffrance d'un fils qui arrache le cœur de sa mère. Ce n'est pas par manque d'amour, ce n'est pas par mépris ou rancœur, mais par peur... Cette peur envahissante qui grignote, cette peur qu'on ignore, cette peur dont on ne veut pas mais qui est bien là.
Fils, ta vie est un cadeau, pour toi, pour moi, pour ce monde. Tu as gagné ta place ici, à toi de te battre pour la trouver, à toi de te battre pour la garder. Si tu pars, on ne pourra pas réparer, du moins tu m'enleveras la possibilité d'essayer. Tu es né d'amour, tu dois vivre d'amour. Si tu es là c'est pour quelque-chose alors donne toi l'occasion de le découvrir, bats toi.
Je t'aime autant qu'il m'est possible de le faire alors ne m'enlève pas cette partie de toi.