Chapitre 3

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Maman vient me réveiller vers 9h. Nous sommes dimanche, soit deux jours après la fin des cours et c'est aujourd'hui que nous partons au camping ! Je suis impatiente. Je m'habille avec un pull noir et un jean. Il fait assez froid en ce moment. Je descends des escaliers avec ma valise que j'ai pris soin de préparer hier. Je la pose dans le hall d'entrée puis vais dans la cuisine où maman m'attend pour manger. Ce matin, j'ai un petit creux. Sûrement à cause de l'excitation qui semble avoir pris possession de moi. C'est la première fois que je suis si heureuse depuis l'accident. Maman doit le percevoir car elle me fait un grand sourire en m'offrant, par la même occasion, deux tartines de beurre. Je les engloutis avidement. Je n'ai pas mangé hier soir non plus, et on dit souvent que la faim vient en mangeant.

Après avoir fini de manger, je sors de table. Je retourne dans ma chambre pour préparer quelques dernières petites choses. Quand je redescends, je remarque qu'il est presque midi. Je traverse le couloir à grands pas pour prendre mon manteau beige. Maman m'attend, impatiente, dans le hall.


-- Alors ma chérie, tu es prête ? me dit-elle.

-- Oui, merci.

-- Tes amis arrivent quand ?

-- Ils ne devraient plus tarder, répondis-je en souriant.


Un peu plus tard, j'entends une voiture se garer devant la maison. Je me dirige vers la fenêtre sans tardé, toute excitée, pour voir si ce sont eux. Quand je vois Suzanne sortir de la voiture, je cours vers la porte. Je l'ouvre et prends Suzanne dans mes bras. Elle était magnifique dans sa robe jaune soleil. Vient ensuite le tour de Scott, puis de Wendy, et enfin de Tony.


-- Tu vas bien ? me demanda ce dernier.

-- Super ! répondis-je.

-- Je suis trop contente que tu aies pu venir ! s'exclama Wendy.

-- Moi aussi, lançais-je.


Je me retourne vers la maison et je vois maman adossée au mur. Je m'avance vers elle et lui fait un câlin. Elle me le rend aussitôt. Je rentre une dernière fois chez moi pour prendre mes valises. Quand je sors, je remarque que tout le monde m'attend.


-- Oups désolée ! J'ai été un peu longue, dis-je, gênée.

-- Ne t'inquiète pas pour ça Leslie, me rassure Scott.


Je grimpe dans la voiture. Tony vient s'asseoir à coté de moi et Suzanne prend  la place conducteur. De nous tous, elle est la seule à être majeure et à avoir le permis. J'ouvre la fenêtre pour dire au revoir à ma mère et Suzanne démarre. La fenêtre se ferme automatiquement et la conductrice appuie sur l'accélérateur. Je vois ma maison s'éloigner, doucement. Scott, qui est sur le siège passager, met la radio et je sens mes yeux se fermer au rythme de la musique, de plus en plus.

Deux heures plus tard, je sens la voiture s'arrêter. J'entends les portières claquer tandis que quelqu'un ouvre la mienne.


-- Allez Leslie ! Fini de dormir !

-- Laisse moi dormir, Wendy... dis-je d'une voix ensommeillée.

-- Non, on va allez prendre l'air et te dégourdir les jambes te feras le plus grand bien, crois moi.

-- Depuis combien de temps on roule ?

-- Ça fait deux bonnes heures.

-- Ah... D'accord... Bon, j'arrive.

-- Tu n'as pas le choix de toute façon ! me répondit-elle en me faisant un clin d'œil.


Je sors de la voiture et je vais marcher un peu comme me l'a suggérer Wendy. Je balaye du regard l'endroit où nous sommes et aperçois Suzanne. Elle a l'air bizarre. Je vais la voir en pressant un peu le pas. Je ne veux pas qu'il arrive un malheur maintenant. Quand j'arrive à sa hauteur, je l'entends jurer.


-- Euh... Suzanne ? Tout va bien ? demandais-je.


Elle se retourne brusquement vers moi. Je remarque ses yeux rouges et bouffies, comme si elle avait pleuré.


-- Oh Leslie...! Oui tout vas très bien !


Je vois bien que non mais je ne veux pas insister. Si elle ne veut pas me le dire, elle a le droit. C'est peut-être des histoires de famille. Pourtant, c'est plus fort que moi.


-- Je sais que c'est faux... Mais ne t'inquiète pas. Quand tu seras prête à m'en parler, je serai là.

-- Merci Leslie, vraiment...

-- C'est normal, tu es ma meilleure amie.


Je la prends dans mes bras pour la réconforter. Quand on s'éloigne enfin l'une de l'autre, je me dis qu'il serait peut-être tant de revenir vers la voiture. C'est ce que nous faisons tout en appelant les autres. On entre tous dans la voiture et Suzanne démarre. La voiture repart et je replonge dans le sommeil.

Le campingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant