Transperce mon cœur...

Discussion entre sociopathes

« Où est la petite insolente de la dernière fois ? demanda l'entité une fois dans le couloir de la mort.

- Derrière toi, grosse cloche. répondit Hellyssia. »

Abel se retourna pour faire face à son adversaire. Il se sentait de nouveau prêt à jouer au chat et à la souris avec elle.

Mais lors de leur premier face à face, la souris avait gagné. Elle méritait une once de respect, pour avoir su l'amuser et le vaincre.

« Toi, dit-il en pointant vers elle une épée affutée qu'il avait fait apparaître à l'instant. Quel est ton nom.

- Je te le dirais avant de t'achever. D'accord ?

- Très bien... répondit le SCP en montrant un sourire narquois. »

Les deux adversaires engagèrent les hostilités, jouant, comme la dernière fois. Les coups étaient violents et calculés. Des dizaines de tactiques s'enchaînaient dans la tête de l'anomalie.

Il analysait son adversaire. Cherchait ses points forts et ses faiblesses. Une erreur dans sa défense... N'importe quelle façon de l'acculer et de la désarmer.

Jusqu'à ce que trois des poignards de la brunette ne se plantent entre ses vertèbres.

Le coup le paralysa pendant quelques secondes tout au plus. Mais il se rappela de quelques chose : à la fin de son dernier combat, la fillette l'avait vaincu en l'énervant au plus haut point, jusqu'à ce qu'il oublie toute précaution pour lui foncer dessus. Cette technique était certes fourbe, mais tout de même très maline. Aujourd'hui, il en ferait usage pour la tuer.

« Tu as eu le temps de réviser tes tactiques de combat : ta garde est beaucoup plus travaillée que la dernière fois... Tu n'as pas appris tout ça dans des récits. Tu t'es déjà servi de ces tactiques. Tu as déjà tué n'est-ce pas ?

- Ça se pourrait.

- A en juger par ton premier essai, tu n'as pas affronté d'adversaires très difficiles. Puisque ta défense était mauvaise, c'est que tu n'as pas eu à t'en servir jusqu'à maintenant.

- Bel esprit de déduction. Tu te rapproches d'une vérité que tu n'as pas besoin de connaître.

- Ah bon ?

- Mon passé n'est pas important. Tu devrais plutôt t'inquiéter du moment où tu perdras ce combat.

- Pourtant ça m'intéresse... Qui as-tu tué ?

- Ça n'a aucune importance.

- Je n'en suis pas si sûr. C'était quelqu'un de proche n'est-ce pas ? Tu n'as eu aucune peine à l'achever parce qu'il ne s'attendait absolument pas à te voir pointer une arme vers lui. Et il s'est retrouvé incapable de se défendre. »

Un sourire inquiétant s'agrandit sur les lèvres de la jeune femme.

« Seulement « il » ? Pour toi, je serais incapable de faire plus d'une victime ?

- Bien sûr que non. Ca expliquerait ta présence ici.

- Oh que oui... J'ai laissé une grande traînée de sang dans mon sillage, vois-tu ? Il se pourrait que j'aie attiré l'attention de certains...

- Et tu n'as aucun remord ? lança-t-il en riant.

- Je peux me vanter d'y être insensible. »

Abel eut un grand éclat de rire.

« Alors au final, tu es plus proche de moi que de ces sots de l'autre côté de leur barrière inutile ? Qu'est-ce que tu fais ici finalement ? Leur vie a-t-elle vraiment une importance ?

- Bien sûr que non enfin. Mais j'étais curieuse de pouvoir enfin rencontrer un défi à la hauteur de mes attentes.

- Oh, félicitation, tu es satisfaite ?

- Parfaitement.

- Dans ce cas-là tu ne verras aucun inconvénéant à ce que je te transforme en charpie ?

- Ne me prend pas pour une idiote née de la dernière pluie. J'ai regardé ma famille entière agoniser lentement sur le sol. Mes deux mères, mon grand frère et ma petite sœur. J'ai regardé leurs yeux me dévisager tandis que la vie les quittait. J'ai vu la désolation, l'incompréhension et la terreur s'y relayé. Puis je suis partie et j'ai assassiné tous ceux qui pouvaient mettre un nom sur mon visage. Et pour tous ces regards plein de tristesse et de haine, je n'ai éprouvé aucun remord. Je dois dire que j'ai même trouvé ça plutôt amusant...

- Et tu essayes maintenant de m'empêcher de tuer ces créatures idiotes ?

- Tu as raison, c'est idiot. Je vais te laisser passer. dit-elle en se décalant pour lui céder le passage. »

L'entité lui montra un sourire narquois avant de s'élancer vers la porte. Alors qu'il était à mi-chemin, il allongea le bras pour tenter de tuer Hellyssia.

Mais la jeune fille esquiva et lui transperça la tête de sa lame.

« Quoi que, tout compte fait, je voudrais garder mon poste encore un peu. »

Le corps sans vie du SCP tomba au sol.

Sans même récupérer ses armes, Hellyssia quitta le couloir.

« Les gars, y a quoi à manger au self ? Je crève la dalle.

- Heu... Je crois qu'aujourd'hui ils servent de la tarte... hésita un des militaires, toujours en état de choc.

- Oh cool ! J'y vais tout de suite ! »