L'Enfant de la Lune

13 - Encore lui !

C'est avec méfiance qu'Isil s'avança dans le tunnel qui débouchait devant elle. Cela faisait quelques heures qu'elle avait découvert un passage secret, menant dans la cité elfique. Bilbon avait avoué avoir quelque chose facilitant son passage dans les Cavernes des Elfes. Quand la Semi-Elfe avait voulu en savoir plus, le Hobbit avait catégoriquement refusé. Il était parti avec Hamal, tentant d'arriver jusqu'aux cachots des Elfes. Le petit roux, étant un Elfe et ayant le physique d'un typique Elfe sylvestre pouvait passer inaperçu dans le royaume souterrain, à la différence de ses compagnons. Isil, quant à elle, était condamnée à utiliser un passage secret débouchant à un endroit indéterminé.

Elle s'avança encore plus dans le passage où elle s'était engagée, quand elle étendit des voix. L'une avait l'air enragée tandis que l'autre était dangereusement calme mais cachait une grosse couche de peur. Avec suspicion, l'assassin s'acroupit, et s'approcha à pas de loups. Elle réperra ce qui ressemblait à du bois devant elle. Ses mains posées contre la surface rugueuse, elle put constater que c'en était. Un petit filet de lumière passa près d'elle, lui montrant l'existence d'une fente dans le bois. Son œil contre la parois de bois, la brune retint un hoquet de surprise en voyant qui se trouvait de l'autre côté du fin mur. Encore cet odieux prince ! Seulement cette fois, il n'avait pas ses grands airs, son visage était en train de se décomposer sous la peur. Elle put facilement entendre la conversation qu'il avait avec la personne au dessus d'elle.

- Mais regarde toi ! Tu ne peux pas gouverner dans cet état ! Reprocha-t-il.

- Legolas ! Tonna la voix chargée de colère. Je vais très bien. Il faut juste que je me calme et tu n'aides pas !

- Mais Ada...

- Laisse moi !

Le prince obtempéra et se détourna, laissant son père seul. Seulement, il venait de descendre les escaliers menant à la salle du trône quand il se retourna soudainement. Le petit gémissement que le roi avait laissé passer ne lui avait pas échappé.

- Ada !

Le prince cria, se dirigeant en courant vers son père qui commençait à s'affaicer sur lui même. Legolas s'agenouila auprès de son père et le serra contre lui, dans un geste empli d'affection. Isil, chagrinée de ne pas voir ce qu'y se passait au dessus d'elle tendit encore plus l'oreille.

- Je vais bien. Assura d'une voix tremblante le roi.

Il passa lentement sa main sur son visage, déchiré par la douleur qui l'assaillait. Legolas prit le visage de son père en coupe, l'observant sous toutes les coutures. Il soupira avant de déclarer.

- Pourquoi a-t-il fallu que tu montres ces cicatrices à Écu-De-Chène ?

- Il m'y a poussé. Se défendit le plus âgé.

- Non, tu ne te serais pas laissé emporter par ta colère, tu ne serais actuellement pas dans cet état.

- Mais tu sais bien que je n'y peux rien quand je ressens de fortes émotions.

- Ada... Soupira de nouveau le prince. Si tu continues à ne pas réussir à te maîtriser, tes cicatrices te feront de nouveau souffrir. Tu as dis toi même qu'elles te faisaient tout le temps mal. Fais en sorte que la douleur soit le moins possible présente.

Seul le silence repondit aux déclarations du prince. Isil se surpris à retenir son souffle. Elle compatissait envers cet Elfe qu'elle ne voyait pas et qui souffrait. Se reprenant, elle put voir par la fente que le prince descendait d'un escalier, soutenant un grand Elfe blond. Malheureusement, il était de dos, elle ne pouvait pas voir son visage. Approchant encore plus son œil du petit trou, la Semi-Elfe vit facilement que l'incconu, appuyé sur le prince, tremblait légèrement. C'était un tremblement quasi imperceptible mais en sa qualité d'assassin, elle voyait des choses que d'autre n'arriveraient pas à voir. Les années d'expérience à sévir dans la nuit avec pour seule compagne la Lune, lui avait fait développer certaines capacités.

Perdues dans ses pensées, Isil ne remarqua que trop tard que les deux Elfes étaient partis. Elle ne les avait pas vu partir mais ils n'étaient plus là. Posant ses mains sur le bois et appuyant son œil contre la paroi, espérant les voir, elle tomba à la renverse. Sans ses réflexes dus aux années passées à pratiquer, la Semi-Elfe se serait lamentablement écrasée contre le sol en bois. Elle roula sur elle même pour redressait la tête, accroupi en plein milieu d'un royaume elfique. Heureusement pour elle, personne n'était aux alentours. Elle examina rapidement son environnement, de peur que qui quonque ne vienne. Il semblait y avoir une seule entrée, les escaliers face à elle. Les colonnes qui dominaient la magnifique salle où elle se trouvait, brillaient tels des joyaux et les détails gravés sur la pierre étaient d'une pure beauté.

C'est alors qu'Isil se souvint qu'elle n'était pas venue des escaliers. Elle se retourna pour voir un grand trone en bois, face à elle. Des bois de cerf, incrustés à l'impressionnante chaise imposaient une certaine soumission à qui quonque venant par ici. La petite trappe par laquelle elle était sortie était habilement dissimulée sous le trone des Bois. Alors qu'elle observait la pièce, l'assassin comprit ce que tout ceci voulait dire. L'Elfe que ce idiot de prince avait appelé "Ada" avait été assis sur ce trône. Il était le roi ! Elle avait eu de la pitié pour le roi qui avait abandonné ses amis Nains et qui était le géniteur de ce prince prétentieux à qui elle aimerait bien mettre une paire de gifles, histoire qu'il abandonne ses grands airs.

Néanmoins, elle se reprit rapidement. Il était hors de question pour elle de juger rapidement quelqu'un qu'elle ne connaissait nullement. Secouant sa tête, comme pour chasser ses obscures pensées, la Semi-Elfe tenta de déterminer où se trouvaient les cachots. Ils ne devaient pas être bien loin. Isil se tint dans l'ombre de la salle du trône et avança dans les couloirs qui s'offraient à elle. Elle marchait depuis quelques minutes quand elle entendit de petits haletements de douleur. Se cachant rapidement derrière une statue, évitant d'être vue, l'assassin jeta un œil au couloir qui s'étandait devant elle.

Ses yeux se posèrent sur la grande porte de bois foncé, dressée devant elle. La porte n'était pas totalement fermée et laissait passer une vision désolante. Là, recroquevillé au centre d'une pièce éclairée par la seule lumière du soleil couchant, le roi se tenait accroché à son bureau. Il était actuellement à genoux et d'infimes gémissements de douleur se faisaient entendre. Prenant pitié du beau blond qui souffrait manifestement devant elle, Isil eut toutes les peines du monde à ne pas porter secours à cet Elfe. Il avait bau être le père de cet ingrat prince à qui il faudrait refaire son éducation, il était tout de même un être vivant capable de souffrir. C'est avec ces pensées que la Semi-Elfe referma lentement la porte des chambres royales, partant trouver les cachots.

Voilà alors comme je l'ai déjà expliqué, le prochain chapitre n'arrivera que dans quelques jours pour des raisons personnelles. Merci de votre compréhension.

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