Prove me wrong

Chapitre 15 Digue

※Point de vue de Levi※

Je ne répondis pas à sa déclaration, je fermai les yeux et collai mon front au sien, je ne voulais pas répondre à cet aveux, car pour moi ce n'était pas le moment, je n'étais pas au même endroit émotionnellement, j'avais même senti quelque chose se briser en moi après ces trois mots. Je me rendais compte à cet instant à quel point uniquement trois petits mots peuvent faire un énorme ravage, autant mental que parfois physique, mais présentement je voulais me concentrer sur autre chose. J'avais un besoin physique, un besoin charnel voire viscérale, j'avais ma proie et je ne la laisserais pas partir.

Je l'embrassai, collant un peu plus mon corps à lui, je ne voulais pas lui laisser le temps de parler où de réfléchir, je le voulais pour moi cette nuit et me vider l'esprit. Enlever Erwin de ma tête et retirer les remontrances d'Isabelle et Farlan. Je voulais uniquement le ressentir et présentement c'était sa langue dans ma bouche qui me procurait un bien fou. Mes mains se perdirent dans ses cheveux, s'accrochant à son cuir chevelu, tirant légèrement dessus, non pas pour le blesser, mais bien pour l'inciter à m'en donner plus. Ma droite descendit le long de son cou, sa clavicule, son pectoral, son abdomen bien ciselé pour terminer sa course sur son entre jambe durcit par toutes nos caresses.

Il laissa s'échapper un petit grognement de plaisir de sa bouche parfaite, je profitai de ce moment pour dévorer la peau de son cou qui sentait toujours aussi bonne. Sa tête bascula sur le côté pour me laisser plus d'espace et je l'utilisai avec plaisir. Ma main s'activait sur sa masculinité, je sentis son corps tressaillir, ce qui me fit sourire encore. Combien de temps avais-je passé sans toucher à Eren? Je savais que la réponse était trop longtemps, je sentais ce bien être couler dans mes veines comme la lave d'un volcan, c'était chaud, extasiant et j'en voulais plus. J'accélérai mes mouvements de vas en viens sur son membre, l'une de ses mains glissa à mes fesses pour les caresser puis, titiller mon entre. Je lâchai un gémissement abandonnant mon œuvre dans son cou parsemé d'ecchymoses par mes bons soins.

- Eren... la...

Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase, mon corps n'était plus dans l'eau du bain et une serviette m'enveloppait. Uniquement les pieds de mon brun avaient touché le sol, j'étais dans ses bras et l'instant suivant me retrouvai sur mon lit dans ma tenue d'Adam. Qui était devenu le prédateur? Je ne le savais plus, mais j'acceptais d'être sa proie s'il me laissais oublier. Je voulais être emporté par une vague de désir, de plaisir, une marée enivrante qui engourdira mon esprit. C'était ce que je voulais le plus. Il ne tarda pas à me rejoindre sur le lit après m'avoir bien reluqué et avoir fait son agace en se caressant tout en me regardant. J'étais le centre de son attention et j'adorais ce sentiment, je le laissais me dominer, je voulais recevoir et non donner, j'en n'en pouvais plus de donner, j'avais fait cela tout le long de mon voyage.

Ses lèvres partirent de ma cheville et remontèrent jusqu'entre mes cuisses me procurant une chaleur dans mon bas ventre et des frissons partout sur mon corps. Je voulais plus, mais il prenait bien son temps me faisant languir pour lui. Mon dos s'arqua lorsque je sentis sa langue parcourir le long de ma verge, un seul mot me venait en tête et c'était extase. Ce contact chaud et humide me fit perdre le nord et c'était exactement ce que je désirais.

- Bordel ...Ren.

- Mmhh

Le Gamin me connaissait trop bien pour savoir ce que j'aimais et ce qui me faisait du bien, je gémissais comme une collégienne qui découvre qu'elle peut jouir. Je me demandais même pourquoi j'étais resté aussi longtemps abstinent. Le vide se formait dans ma tête, mon corps n'était plus que sensation, j'aimais tous les petits frissons qui me parcouraient. Le volcan de mon ventre avait explosé, une chaleur incroyable s'y trouvait, avant, là-bas, j'avais froid, j'étais même frigorifié, Erwin avait volé ma chaleur. Erwin...

Les magnifiques perles vertes de mon brun s'encrèrent dans le mercure des miennes. Des soubresauts parcouraient mon corps, les seuls mots qui venaient à mon esprit étaient mort. Le Morveux se rapprocha de moi, il me tira dans ses bras, il caressa mes cheveux. Tous ses gestes étaient doux et agréables. Les larmes coulaient le long de mes joues. Bordel de merde que m'arrivait-il? Je pleurais comme une fillette alors que j'allais avoir du sexe. Si même ça ne me changeait pas les idées, je ne savais pas ce qui me ferais du bien. Je maudissais encore une fois le blond d'être mort.

- Que se passe-t-il amour?

Je me collai un peu plus à lui, j'avais honte, honte d'être aussi faible et atteint. Je ne voulais pas qu'il me voit ainsi, j'allais bien avant lui, avant tout ça.

- ERWIN EST MORT!!

Je sentais un raz de marée m'emporter, j'avais un tsunami d'émotions, le mentionner me faisait encore plus mal que d'y réfléchir. Pourquoi après autant de temps j'en étais encore la victime. J'étais victime de la mort de mon ami, une amitié silencieuse, mais si ce n'avait été de lui, je n'aurais pas eu la vie que j'avais aujourd'hui. Je le détestais et je savais que c'était moi que j'aimais le moins.

Le Gamin me tenait dans ses bras me frottant le dos et me bécotant le crâne. Il me soufflait de respirer, de me laisser aller, qu'il était là. Je griffais la peau de son torse, mes larmes souillaient mes draps propres, ma respiration était la représentation même du chaos. Je ne savais plus quoi faire, j'avais mal et je voulais que ça sorte de moi. Je ne voulais plus ressentir. Tout ce qui sortait de ma bouche était une plainte, un gémissement. Je relevai mes yeux et vis la douceur et la patience dans ceux du Morveux. Je ne suis qu'un connard... Il m'aime.