La Sheytana

Mélissa

Mélissa marche dans la rue, dans le 2e, passe devant le café charité, tous les regards braqués sur elle, même si elle n'a pas fait l'effort de bien s'habiller.  Au début, elle aimait tous ces regards qui l'éipiaient, elle aimait être vue, et remarquée. Mais au fil du temps les petits jeux de regards avec les buveurs commençaient à l'agacer faute de quoi elle ne faisait plus d'efforts, pour qui et pourquoi faire? Puis on est en pleine journée, sous le caniar, elle regrette finalement de pas avoir mis de t-shirt sous son pull. Elle descend la rue et s'arrête deux minutes pour se mettre à l'ombre et se griller une clope. Elle regarde derrière elle, reflexe, et s'adosse au mur. Après sa courte pause, elle ira chercher du travail dans le bar qui se trouve dans le coin. Les temps sont durs dans le bizness de la restauration, à cause du COVID-19, les emplois se font rares, puis Mélissa, elle a pas de diplôme. Elle a quitté l'école tôt, vers la fin du lycée, à l'époque elle était grosse, une situation assez handicapante pour une petite.

Mélissa a grandi dans la souffrance, elle ne connaissait que ça, était c'était son mode de vie. La journée elle était Mélissa, et la nuit, Sheytana. Elle arpente les rues Marseille à Paname, monte dans des Audi Rs6 ou des Tesla pour aller à Amsterdam chercher sa skeud, avec des mecs beaucoup plus âgés qu'elle. Elle parle à des footeux, car elle voit grand, elle voit l'avenir. Vénale et sans pitié, la luxure, la vanité, le manque l'argent la possèdent, elle en veut toujours plus, voit toujours plus grand.

Elle sort discrètement son bigo de sa poche, elle l'allume. yaskoo_13. Un coup d'un soir rencontré lors d'une soirée, il y a 3 jours chez sa pote, qu'est-ce qu'il lui veut? Pourquoi y rappelle, trois jours après. En plus, il puait sa mère. Deux dents cassées, des balafres et il essayait de les cacher. Il avait une haleine, fétide, mais bon, peu importe, il avait de l'argent. Et grâce à lui, elle avait reçu ce sac si mignon qu'elle avait hésité à voler, mais essayer de voler quelque chose en vitrine, c'est se faire péter à coup sûr, puis les copines seront pas contentes.