Chapitre 13: Les adieux

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Ophélia se réveilla dans le lit de son père, une des pièces miraculeusement épargnée de la tour Stark. Elle avait une migraine terrible et son ventre lui faisait mal à force de gargouiller impatiemment. Un pansement au bras lui indiquait qu'elle avait été mis sous perf'. La chambre était tranquille, les volets fermés laissaient filtrer quelques rais de lumière. La télé était allumée sur les infos, mais sans le son.

L'adolescente gémit en réfléchissant: avait-elle vraiment la motivation pour sortir de son lit? La réponse fut non et elle s'enfouit sous les couvertures, le nez dans l'oreiller. Elle n'eut qu'à fermer des paupières pour se rendormir aussi sec.

La seconde fois qu'elle se réveilla, il faisait nuit. Elle avait l'impression que son corps la brulait de l'intérieur et elle se sentait s'assécher lentement. Quelqu'un lui donna de l'eau. Elle avala à grosses goulées, fiévreuse, manqua même de s'étouffer. Mais l'eau semblait calmer le feu qui la brulait. Elle entendit des voix marmonner autour d'elle sans comprendre ce qu'ils disaient. Elle entrouvrit les paupières, vit le visage de son père qui s'occupait d'elle et de Pepper. Ils semblaient se disputer, mais ce ne devait pas être sérieux puisqu'ils finirent par s'embrasser. Elle replongea dans le sommeil.

Entre le deuxième et le troisième réveil, il y eut un rêve. Ophélia se trouvait sur une ile bretonne, les pieds dans l'eau. Elle portait une robe blanche très longue et une couronne de fleurs sur la tête. Elle souriait. Il faisait chaud. Son père était à côté d'elle, marchant main dans la main avec Pepper. Sa grand-mère tressait les cheveux d'une femme châtains qui se tenait le dos tourné. Elle était à contre-jour et Ophélia n'arrivait pas à la distinguer clairement. Et un peu plus loin se tenait une femme, drapée dans un long voile. Le sourire d'Ophélia se crispa. Sa raison lui dictait qu'elle ne connaissait pas cette dame, pourtant tout son corps bougea pour aller l'accueillir avec un grand sourire de joie. Elle n'arrivait pas à distinguer ses traits, mais elle savait pourtant qu'elle était une femme magnifique. "Qui êtes-vous?" était la question qui lui brulait les lèvres. Cependant, elle prononça tout autre-chose, indépendamment de sa volonté.

-Je vous attendais.

-Moi aussi, je t'attends, sourit la femme. Jusqu'à ce que tu sois prête je t'attendrais. Je serais toujours là pour veiller sur toi.

Elle l'embrassa sur le front et une douce chaleur envahit le corps d'Ophélia. Ainsi se clôtura son rêve.

Au troisième réveil, Ophélia resta consciente à cause de quelque-chose de très banal: elle avait envie d'aller aux toilettes. La jeune fille ouvrit les yeux avec cette envie pressante. Il faisait jour dehors. Elle repoussa ses couvertures, se redressa. Elle s'arrêta en attendant une nausée qui ne venait pas. Rassurée, elle sortit du lit, posa les pieds contre le tapis en fausse fourrure et esquissa un pas. Ses jambes la soutenaient. Elle alla soulager son envie dans la salle de bain de la suite parentale et alla ensuite farfouiner dans les placards de son père. Elle avait déjà ruiné une chemise et un pantalon, mais elle lui en piquait un autre. Tant pis, il en avait plein. Elle fit un ourlet au bas du pantalon, puis elle ouvrit la porte sur l'espace central. En face, le mur de sa chambre était complètement explosé, tout comme la vitre, qui était bouchée par une bâche. La jeune fille prit l'ascenseur, encore à moitié endormie, pour arriver au niveau du salon.

Les débris de verre avaient été nettoyés et là encore, les trous dans les vitres étaient bouchés par des bâches. La plupart des meubles avaient été épargnés. Son père se trouvait là, travaillant sur des plans, mais il était loin d'être seul. Pepper était présente et elle explosait Thor à la Wii. Natasha Romanoff buvait un verre avec Bruce Banner et Clint Barton. Steve Rogers regardait la vue sur New-York des fenêtres restantes. Lorsqu'elle vit l'assemblée, elle rougit. Elle était pieds nus, engoncée dans les fringues de son père, les cheveux en bataille. Elle aurait voulu repartir immédiatement mais même l'ascenseur ne fut pas avec elle: il signala d'une sonnerie son arrivée.

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