Realta

Chapitre 15: Le restaurant

La musique de Love Day résonnait dans le salon. La voix rauque de la chanteuse avait presque des accents tragiques sur les airs de basse. Tous les volets étaient fermés, plongeant la pièce dans une obscurité totale. Les constellations du ciel de juillet de l'hémisphère nord étaient affichées au plafond et scintillaient comme un vrai ciel nocturne. La porte d'entrée s'ouvrit sur un Tony Stark les bras chargés de cartons. Il leva un sourcil perplexe devant ce réaménagement du salon.

-Ferme la porte! ordonna sévèrement la voix de sa fille.

-Who! Comment tu parles à ton père, toi?

Il ferma tout de même la porte et les ténèbres revinrent dans la maison.

-Qu'est-ce que tu fiches par terre? J.A.R.V.I.S., baisse-moi ce son.

-Bien monsieur!

Le son baissa immédiatement. Tony s'approcha à l'aveuglette, tâtant le chemin avec le bout de ses pieds. Il finit par arriver au milieu du salon, juste devant le lieu où sa fille était allongée. Elle s'était étendue par terre, le regard rivé vers le ciel projeté. Depuis la bataille de New-York, c'était son rituel anti-stress. Du Love Day et une projection du ciel.

-Qu'est-ce qui tourmente ta jolie p'tite tête? demanda-t-il en s'accroupissant devant le visage de sa fille.

Elle pointa ses yeux bleus vers ceux de son père.

-Mamie débarque cet après-midi.

Les cartons en tombèrent des bras de son père. Il changea deux fois de couleur.

-Mais Pepper vient s'installer demain.

-Ouais. Elle m'avait envoyé un message lorsque j'étais rentrée de New-York pour dire qu'elle viendrait sans doute, mais j'avais oublié... Elle m'a envoyé un message dans la nuit. T'étais parti avant que je me réveille. Maintenant t'es au courant aussi.

-Qu'est-ce que cette vieille chouette vient faire à la maison?

Ophélia leva une main.

-Je crois que c'est à cause de moi. Enfin, tu ne m'as jamais dit que mamie Maria ou papi Howard faisait de la lumière et guérissait des gens, donc ça doit être du côté de mamie Morgane. Ils ne sortent pas de nulle part. Je pense qu'elle est au courant et qu'elle veut m'en parler.

Son père leva un sourcil.

-Qu'est-ce qui te fais dire ça? Elle est peut-être venue... pour autre-chose.

C'est vrai, elle aurait pu venir pour simplement passer du temps avec sa petite-fille avant que l'état d'Ophélia n'empire, cependant Ophélia en doutait. La jeune fille tira son téléphone de sa poche.

-"Ma petite Lia chérie, je vais décoller dans trente minutes. J'arriverais dans la journée. Il faut qu'on parle à propos de ce que tu as fait à New-York. J'espère que tu as toujours ta médaille. Bisous". Non, je ne crois pas qu'elle soit venue pour autre-chose. Elle vient m'expliquer pourquoi je brille comme une lanterne et que je peux soigner des gens.

-Et merde!

L'ambiance entre Tony et la grand-mère maternelle d'Ophélia avait toujours été particulièrement tendue et ce, depuis leur première rencontre. L'ambiance allait être pesante. Elle en avait déjà marre et sa grand-mère n'avais pas encore posé le pied sur le sol des États-Unis.

Ophélia se redressa en appuyant sur le bouton de son projecteur. Le ciel nocturne disparut et J.A.R.V.I.S. rouvrit tous les volets de la maison. L'adolescente papillonna quelques secondes avant que ses yeux ne se réhabituent à la lumière.