- CASSE TOI ! VAS T’EN ! JE VEUX PAS DE TAPETTES SOUS MON TOIT ! Hurla une voie féminine, aux alentours d’une heure et demie du matin, dans une petite ruelle de la ville d’Inazuma.
Gabriel se releva, lentement, prenant garde de laisser ses yeux vissés sur le sol pavé de la rue. Il ne fit aucune remarque sur ses affaires anarchiquement éparpillées sur le sol, ni sur le surnom – charmant – que lui a attribué son (ex ?) mère adoptive. Et entre moins sur l’immense tâche qui commençait à apparaître sur son avant bras droit. Et certainement pas sur le fait qu’il était en pyjama, sans argent, et sans téléphone. Le jeune homme ramassa ses affaires, après que la femme qui l’avait jeté dehors ai claqué la porte. Il lui manquait un bon nombre de vêtements et d’objets de valeur, mais toutes les affaires qui avaient de l’importance à ses yeux étaient là. C’était déjà ça…
Le jeune homme décida de se rendre chez son meilleur ami, Riccardo. Il allait sans doute le réveiller, et il n’avait en plus aucun moyen de le prévenir de sa venue, mais il n’avait pas trop le choix… Comme il ne savait pas comment se rendre directement chez lui, il alla d’abord jusqu’au collège d’Inazuma. Il connaissait bien le chemin pour se rendre chez son ami, en partant de son collège. Il frissonnait, dans son petit pyjama, pieds nus, en pleine nuit de février. De légers flocons commençaient à tomber, silencieusement, sur le bitume. Gabriel avait de plus en plus froid, et ne sentait plus ses pieds. Les flocons, de plus en plus nombreux, se coinçaient dans ses cheveux, fondaient sur ses joues. « Plus que quinze minutes de trajet » se dit-il, pour s’encourager. Le vent vint peu à peu s’ajouter au calvaire de l’adolescent. Il pria pour que son ami lui ouvre rapidement, lorsqu’il sera arrivé. Son sac pesait de plus en plus lourd, sur son dos, et l’idée de l’abandonner sur le bord de la route lui traversa l’esprit. Lorsque enfin, la maison de Riccardo se découpa au bout de son champ de vision, Gabriel se senti revivre. La culpabilité s’installa soudainement, lui rappela que ce n’était pas la première fois qu’il s’invitait chez lui à cause de ses problèmes. Il chassa cette idée loin dans les tréfonds de son esprit. Il n’avait pas trop le choix, de toute façon.
L’adolescent aux cheveux roses sonna à la porte des Di Rigo. Les parents du bruns n’étaient pas là, et les domestiques logeaient dans les dépendances, donc il était sûr que ce serait son ami qui viendrai lui ouvrir. La lumière dans l’entrée s’alluma, quelques minutes après son coup de sonnette. Un soulagement sans bornes vint réchauffer les entrailles du rose, et se sentiment s’amplifia lorsque le visage encore endormi de son ami apparu, par l’interstice de la grande porte d’entrée. En voyant son ami, en pyjama, pieds nus, sous la neige, de nuit, avec un sac sur le dos, le brun compris immédiatement la situation. Sans plus de cérémonies, et ignorant le petit sourire désolé et mal à l’aise de Gabriel, Riccardo tira son ami à l’intérieur, refermant la porte dans la foulée. Le tirant par le bras, le jeune homme emmena le rose à l’étage, et, entrant dans la salle de bains, alluma l’eau chaude.
- T’es fou ! Pourquoi t’es dehors à une heure pareille ! Et aussi peu habillé, en plus ! Merde on est en février Gaby, tu vas être malade, le gronda Riccardo.
- Désolé, j’me suis fait mettre à la porte par « mon hébergeuse », j’ai pas eu trop le choix…
Celle que Gabriel désignait comme son « hébergeuse » était en fait sa mère adoptive. Les parents biologiques du rose étaient morts lorsqu’il était enfant, et depuis, il allait de familles en familles. Le schéma était toujours le même : une famille l’accueille, tout le monde lui sourit, mais dès qu’ils le peuvent, ils le foutent dehors. Il a déjà été dans une famille qui l’avait foutu à la porte après seulement une soirée passée avec eux. La famille avec qui il était resté le plus longtemps l’avait abandonné a peine trois mois après l’avoir adopté. A croire que les gens ne savent pas ce qu’ils veulent.
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Rantaku - Bonjour Maman
FanfictionGabriel allait de foyers en foyers, se faisant adopter le matin et mettre à la rue le soir. Une maison de plus. Une famille de plus. Et un beau mensonge vite effacé de plus. Encore une fois foutu dehors. Et encore une fois, demain, on le présentera...