Chapitre Un

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Le soleil perça les fins rideaux de la chambre de Riccardo vers huit heure et demie du matin, réveillant Gabriel. Il était encore bien fatigué de la nuit mouvementée qu’il avait eu, et était plus que soulagé de ne pas avoir cours aujourd’hui. Il se blottit un peu plus dans les draps, observant le visage détendu et endormi de son meilleur ami, près de lui. Il joua distraitement avec ses mèches brunes, veillant à ne pas le réveiller. Finalement, il décida de se blottir contre lui, et s’installa confortablement entre ses bras. Le rose avait toujours été indéniablement attiré par Riccardo, mais cette attirance s’était encore développée ces dernières années. Il se rendormit rapidement, confortablement lové dans les bras de son capitaine.

Une demie heure plus tard, ce fut au tour de Riccardo de se réveiller. Il trouva le rose blotti dans ses bras, de la façon la plus mignonne qui soit. Resserrant sa prise sur la taille du rose et enfouissant son nez dans le cou de Gabriel, le brun n’avait pas la moindre envie du monde de bouger. Malheureusement, son téléphone ne semblait pas de cet avis, puisqu’il se mit à vibrer plusieurs fois. Il l’attrapa, se remis dans sa position initiale, et l’alluma. Arion. Y’a que lui pour réveiller les gens à neuf heure un dimanche, de toute façon… Il proposait, dans leur groupe Insta, de se retrouver au terrain de la rivière dans deux heures pour s’entraîner. Il soupira. D’un côté, il avait bien envie de jouer, mais de l’autre, ça signifiait mettre Gabriel au courant, et donc le laisser jouer malgré sa jambe blessée… Ou pire, l’obliger à rester sur le banc pendant qu’ils joueraient. L’envie de rester au lit toute la journée le tentait de plus en plus, aussi. De toute façon, il ne pouvait pas prendre de décisions à la place de Gabriel, et ça serait vraiment cruel de le réveiller. Il le prit quand même vite fait en photo, parce qu’il était vraiment beaucoup trop chou, blotti dans ses bras. Il reposa son téléphone, après avoir vérifié que la photo était jolie. Il avait un peu honte, mais il n’avait pas pu s’en empêcher…

Gabriel se réveilla pour la seconde fois de la journée en sentant Riccardo bouger contre lui. Il décida de profiter encore un peu des bras rassurants du brun, et n’ouvrit pas les yeux. Ou peut-être qu’il voulait juste voir ce qu’il allais faire. Peut-être. Il le senti attraper quelque chose sur la table de chevet, puis se replacer contre lui. Il l’entendit soupirer après quelques minutes de silence, durant lesquelles il avait été tenté d’ouvrir les yeux pour voir ce qu’il se passait. Il fut particulièrement content de les avoir gardés fermés lorsqu’il senti son ami passer sa main dans ses cheveux et l’enlacer encore un peu plus.

Finalement, les deux adolescents furent bien obligés de bouger lorsque la sonnette de la porte d’entrée résonna dans toute la maison. Le brun se leva le premier, allant ouvrir. Gabriel frissonna lorsque le corps chaud de son ami quitta le lit. Il savait bien que les amis n’étaient pas censés dormir ensemble, se câliner ou d’autres choses dans le genre, mais il en avait strictement rien a foutre. Il adorait ça, alors il le faisait, et tous les autres pouvaient bien aller se faire voir. Il descendit, par curiosité, pour voir qui avait sonné. Depuis le haut de l’escalier, le rose reconnu les voix d’Arion, Victor et J-P. Il descendit les quelques marches qui menaient à l’entrée, et salua ses coéquipiers. Coéquipiers qui le fixaient étrangement d’ailleurs.

- Quoi ? J’ai quelque chose sur le visage ? Demanda Gabriel, puisque les regards ne semblaient pas vouloir se détacher de lui.

- Une énorme trace d’oreiller. Pour ne citer que ça, évidemment, l’informa Victor.

Le rose regarda vite fait son reflet dans le miroir de l’entrée. En effet, il y avait de quoi se poser des questions… Il avait les cheveux lâchés et en bataille, un pyjama beaucoup trop grand, les joues rouges de marques d’oreiller, et un petit bleu sur l’épaule, d’une jolie teinte violacée, qui pouvait facilement être confondu avec autre chose. Gabriel rougit violemment en comprenant ce à quoi ses camarades avaient du penser, et ajouta un « C’est pas ce que vous croyez ! » totalement paniqué, qui ne fit que renforcer leurs soupçons.  Riccardo se retenais de rire, et eu envie de rajouter que le rose pouvait être très câlin, quand il voulait. Il se retint de justesse de le dire.

   Les deux adolescents décidèrent ensuite de venir avec leurs amis au terrain de la rivière, et remontèrent s’habiller. Ils redescendirent vite et ils quittèrent la maison du brun pour se diriger vers la rivière avec leurs amis. Le trajet se passa dans la bonne humeur générale.

Arrivés à la rivière, Riccardo prit Gabriel à part quelques minutes, pour lui rappeler de jouer tranquillement et de faire attention avec sa jambe. Le rose lui promis d’être prudent, et ils retournèrent avec le reste de leur groupe. Ils jouèrent joyeusement toute la matinée, puis allèrent dans un café, aux alentours de treize heure et demie. Alors qu’ils discutaient du dernier match de leur équipe, refaisant la première mi-temps en long, en large et en travers, le téléphone de Riccardo sonna. Le jeune homme se leva et alla prendre l’appel dehors, pour ne pas être dérangé par le bruit du café. Il revint quelques minutes plus tard à leur table, en tendant le portable à Gabriel, lui informant que l’appel lui était destiné. Le rose prit le téléphone en le remerciant, puis sorti à son tour.

Riccardo regarda ses amis, étant resté à leur table. Ils s’en doutaient déjà, mais Arion posa quand même la question qui était restée en suspend toute la matinée.

- Il s’est encore fait mettre à la porte ?

Évidemment, les membres de son équipe étaient tous à peu près au courant des histoires du rose. Le musicien opina de la tête, et expliqua brièvement ce qu’il s’était passé.

- Je comprends pas pourquoi il se fait toujours jeter, je veux dire, il fait rien de mal… C’est un bon élève, gentil, poli, serviable, et discret, alors pourquoi ? Questionna J-P.

- J’en sais rien… Se désola Riccardo.

La conversation s’arrêta lorsque le rose revint à leur table. L’orphelinat avait appelé Riccardo, puisque son propre téléphone était sur répondeur. Pas étonnant, puisque c’était sa dernière hébergeuse qui l’avait gardé. Ou plutôt volé, mais ce n’était qu’un malencontreux détail, dont personne n’entendra jamais parler.

- Bon, apparemment, ils en peuvent plus à l’orphelinat, alors ils m’ont déjà trouvé une nouvelle famille, j’y vais dès ce soir, ils m’attendent à 16 h à l’orphelinat… Je sais pas trop à quoi m’attendre…

- Mais y’a pas un rendez-vous au préalable normalement ?

- Si, mais visiblement ils en ont plus rien à foutre.

- Gaby, ton langage…

Le jeune homme sourit. Riccardo avait toujours détesté les vulgarités. Les travers de l’éducation bourgeoise, sans doute… La conversation dévia sur la future famille du rose, et les habituels paris sur le temps qu’il allais y rester. Gabriel souriait, mais il était pas très rassuré. Il ne savait même pas comment s’appelaient les membres de sa future famille…

Rantaku - Bonjour MamanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant