Rêve ou réalité.

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J'ai poussé la porte du salon quand j'aperçois monsieur Seye assis dans le salon. Il est vautré dans le fauteuil, les jambes croisées et ses mains sous son menton. Il a trop l'habitude de cette position qui laisserait clairement voir qu'il est pleinement entrain de cogiter.

Monsieur Seye est mon professeur de philosophie, il est l'un des rares enseignants de l'école qui a porté une attention à mon égard. Il est toujours correct avec moi et essaie tant bien que mal de me motiver pour que je travaille davantage en dépit de ma fainéantise et de mon désintéressement sur toute sorte de leçon que l'on donne à l'école.

Je me demande comment il peut fait pour m'attribuer de bonnes notes suite aux interrogations. Je ne fais qu'écrire sur papier ma perception du monde et des hommes. Je ne relate que leur ignominie et leur manque de considération envers nous-mêmes. Cela mérite-t-il une note ? Alors que moi, je sais que je n'apprends jamais la philosophie à la maison ; d'ailleurs je n'apprends aucun cours à la maison. Cet état de fait justifie les interminables convocations de ma à la direction ; dans le but d'essayer de plus me motiver dans le travail. Ils en vont même jusqu'à me menacer d'exclusion. Mais je n'en ai rien à faire de l'école. Toutes ces institutions ne sont que l'œuvre de l'homme pour occuper ses semblables et leur faire perdre leur temps. Pourquoi apprendre?

L'homme ne s'arrêtera alors jamais de nous causer du tort, car il nous a forcé l'école. Cet endroit cruel où tous les enfants souffrent. Les uns s'y habituent avec le temps et les autres, les plus écervelés, font mine de l'aimer. Par contre, moi, je ne valse ni avec les uns, ni avec les autres. Jamais je ne pourrais faire semblant de m'habituer à cet endroit où il n'y a ni lit, ni repos. En sus, je ne pourrais point faire mine de l'aimer. Sinon quel hypocrite je serai. Lequel des personnes pourrait montrer qu'il aime une quelconque affaire alors qu'au fond de lui, ce n'est pas le cas ? S'il y'en a, alors l'homme me dépasse de plus en plus dans sa médiocrité. Qui sait en fin de compte ?

Ce n'est que pure fausseté de masquer ses sensations et de déguiser ses croyances. Faites montre de votre comportement et assumez vos réputations. Il s'agit de votre vécu et non celui des autres. Alors ce qu'ils pensent est d'une moindre importance. Il vaut mieux se sentir en conformité avec soi-même que de ne pas l'être pour plaire aux autres. Dans ce cas de figure, vous êtes un lâche, lâche envers votre propre personne pour avoir délaissé votre nature première juste pour plaire. Mais quelle piètre récompense !

-          Ce que les gens diront sur toi est le seul souvenir que tu légueras au monde après ta mort, il faut alors bien la soigner, dit la murmurante.

Eh bien qu'auront-ils à dire sur moi, je ne leur demande guère de fomenter quoi que ce soit à mon sujet bon sang. Rien, ou bien qu'ils disent de moi ce que j'aurai été : le Jules qui n'est plus, le présent défunt, celui qui n'a point demandé à naître.

-          Mais quel ignare ! proféra la murmurante.

Peu importe, parce qu'ils ne me comprendront jamais. Qu'il soit ma mère, monsieur Seye, tout le monde et la murmurante y comprise.

Mais il est là devant moi, me fixant avec une concentration qui n'est pas du tout commode. Alors je fais un pas en avant. Dois-je le saluer ? Je ne sais pas. C'est du pareil au même pour moi, le saluer ne va lui avancer en rien, tout comme le contraire ne lui enlèverait quasiment rien.

Mais il est là, il était venu s'enquérir de mes nouvelles d'après ce que j'ai cru comprendre. Il attendait ma mère et devait s'entretenir avec elle à ce propos.

-          Bonjour professeur!

Voilà tout ce qui je lui ai dit. Puis j'ai traversé le salon et aller m'allonger sur le divan au fond de la pièce. Et ma mère ne tarda pas en regagner l'assemblée. Elle s'est installée en face du professeur et commençait les salamalecs.

CE SOIR OU DEMAINOù les histoires vivent. Découvrez maintenant