Chapitre 17: La tentative d'assassinat

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Ils posèrent le pied à Istanbul deux jours plus tard, comme prévu. Ils furent accueillit par une vague de chaleur et une atmosphère étouffante, bien vite dissipés grâce à la climatisation présente dans la voiture qui les mènerait à l'hôtel. Ils y passeraient une nuit, puis ils partiraient en direction de l'Est vers un lieu connu seulement de la grand-mère.

Pepper et Ophélia choisirent donc de se comporter comme de parfaites touristes: elles visitèrent tous les bâtiments historiques intéressants du coin, mangèrent des spécialités locales et se firent prendre en photo sur tout les points de vues intéressants de la ville. Quitte à voyager, mieux valait en profiter au maximum.

La journée fut tellement chargée qu'Ophélia en abrégea le diner et s'octroya un long bain dans sa chambre pour se détendre avant d'aller au lit. Plongée dans l'eau brulante, ses cheveux remontés au-dessus de la tête, elle profitait de cet instant pour se décontracter. Ou du moins elle aurait dû, mais son esprit fourmillait tellement d'impatience qu'elle peinait à se déconnecter vraiment. Elle pensait sans cesse à son pouvoir, à New-York, à Loki (aussi étrange que cela puisse paraitre, il lui faisait pitié sur les bords), au lycée et surtout à cette maladie qui la rongeait peu à peu. Le temps s'écoulait vite, toujours trop vite, et elle voyait son espoir s'amenuiser chaque jour qui passait. Elle allait mourir, elle y était presque entièrement résignée.

Tout le reste résidait dans ce "presque".

Lorsque l'eau fut froide, l'adolescente sortit, se mit en pyjama et se blottit dans une épaisse robe-de-chambre. Elle entreprit de brosser ses cheveux, sinon ils étaient atroces à démêler au réveil. Lorsqu'elle poussa la porte, elle sut immédiatement que quelque-chose n'allait pas.

Sa fenêtre était entrouverte alors qu'elle n'y avait pas touché. Quelqu'un devait être entré. Et peut-être que ce quelqu'un n'était toujours pas sortit. Elle attrapa son téléphone, qui trainait sur le lit, avant de se diriger le plus naturellement du monde vers la salle de bain. Elle ferma le loquet dans son dos, s'adossa pour faire barrière si quelqu'un osait défoncer la porte et envoya un message à son père. Il avait prévu de partir en balade nocturne avec Pepper, mais il lirait probablement le message s'il venait d'elle.

Elle attrapa ensuite les bracelets destinés à appeler son armure et les enfila autour du poignet. Deux protections en valaient mieux qu'une seule. Elle inspira, remercia la paranoïa dont elle faisait preuve ces derniers temps. Sans elle, aurait-elle fait attention au moindre détail? Aurait-elle remarqué ce simple élément?

Ophélia inspira profondément. C'était le mauvais moment pour commencer à paniquer. Il fallait qu'elle se concentre. Faites que son père rentre vite! Lorsqu'elle entendit le bruit de la porte, elle sursauta. Quelqu'un venait d'entrer dans sa chambre d'hôtel. Elle avait l'impression qu'une éternité s'était écoulée depuis son appel à l'aide, mais elle n'avait jamais vraiment su mesurer le temps, surtout en période de stress. Quelqu'un toqua à la porte de la salle de bain.

-Ophélia! entendit-elle. C'est moi.

La voix de son père. Les jambes de la jeune fille cédèrent sous le soulagement. Elle prit une grande inspiration et éclata d'un rire hystérique couplés à de profonds sanglots de soulagements. Il fallut quelques instants pour reprendre son calme. Lorsqu'elle put respirer correctement, elle se releva, essuya les quelques larmes de soulagement sur ses joues et ouvrit la porte. Son père était de l'autre côté. Il allait lancer une blague, se retint à la dernière seconde en voyant les traces de larmes sur le visage de sa fille.

-Eh, ça va?

-Ouais... Je perds la tête, pardon de vous avoir dérangé, Pepper et toi.

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