Seriak

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- Ramène-toi, ordonna Harry à Amy en lâchant la falaise des yeux. On a un rapport à faire.

Il marcha à reculons et se retourna afin de se mettre à courir. Amy le rejoignit au jogging.

- Un peu d'entraînement, Young? suggéra-t-elle d'un oeil innocent.

- Ça te ferait pas de mal, la grosse, ricana-t-il.

Elle essaya de lui faire une jambette, mais Harry fut plus rapide et la fit tomber. Elle se releva sans peine en souriant.

Ils piquèrent tous les deux un sprint jusqu'à leur véhicule. Ils embarquèrent, Harry au volant, et démarrèrent en trombe. La Toyota, qui était un vieux modèle, crachotait et paraissait à l'instant bien faible. Les deux tueurs à gage la savait cependant très fiable et rapide.

Le trajet fut meublé de silence, sauf pour le cliquetis régulier des ongles d'Amy sur le cuir défraichi de l'automobile. Qui faisait crisper Harry et lui donnait envie de la frapper. Mais ils arrivaient et Seriak le saurait, alors il se contenait. Bien que la veine de son front palpitait.

Ils finirent par arriver et Harry ouvrit la porte violemment en sortant rapidement. Il claqua la porte. Amy se contenta de rire froidement avant de sortir à son tour.

Ils se dirigèrent vers la maison de campagne blanche. Seriak leur ouvrit la porte.

Seriak était un homme au visage défiguré et au corps rempli de cicatrices, qui avait lui-même été tueur à gage. Arrêté par la police, il était allé en prison vingt-cinq ans avant d'en ressortir, gloire au Canada. Il s'était précipité vers le meurtre à gage à nouveau, mais cette fois, sans avoir à se salir les mains. Il avait le crâne chauve et une barbe de trois jours poivre et sel. Seriak semblait âgé de cinquante ou soixante ans, mais personne ne connaissait son âge réel.

- Salut, Seriak, commença Harry d'un hochement de la tête.

- Salut les jeunes, commenta-t-il d'une voix rauque.

Il les invita à rentrer, ce qu'ils firent. L'intérieur était plutôt rustique et ce n'était pas la première fois qu'ils y venaient. Une tête d'orignal ornait son salon et il les invita à s'assoir.

- Donc si vous êtes là, c'est que la mission est finie? demanda-t-il abruptement.

- Oui, annonça Amy. On a jeté le corps d'une falaise et on l'a bien enduit de Javel. Voici les yeux.

Elle lui tendit un sac de plastique qui contenait le sujet de convoitise de Seriak. Il le prit en y faisant bien attention et le posa sur la table basse en bois devant eux.

- Je n'ai pas d'autre missions pour vous présentement. La commission rentre demain. Vous avez intérêt à venir si vous voulez votre part. Le client payait 2000 pour cet homme. 1000 pour moi. 500 pour chacun de vous. Vous pouvez quitter les lieux.

Il resta dans le salon tandis qu'Amy et Harry se levèrent et sortirent. Ils regagnèrent la petite voiture. Harry s'assit de nouveau au siège conducteur.

- Ne t'avise pas de recommencer ton stratagème, la menaça-t-il. Maintenant, Seriak le saura pas, alors soit tu fais rien, soit je te coupe les mains, la grosse.

Il alluma l'automobile et à son grand dam, Amy cliqueta des ongles tout le trajet.

Seriak killersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant