Cela fait une semaine depuis la grosse bagarre entre Lyon et Paris. J'ai dû rester à Paris pour préparer les grandes cérémonies et rassemblements monarchistes. En tant que commandant de la garde royale de France, je suis surtout en charge d'assurer la sécurité, non seulement notre famille royale mais également celle des grands invités.
Ceux que nous appelons les grands invités, sont les membres des familles royales et impériales d'Europe. Je vais laisser Andreï se charger des représentants de Russie et de notre famille côté maternelle. De plus Erinn s'occupera de la délégation irlandaise, Léo du côté autrichien et Keziah du côté grec.
Mais je pense que mes supérieurs m'ont surtout confié la sécurité afin de m'éloigner de Lyon et de l'influence moins traditionnelle. Il est vrai que me replonger dans le milieu militaire et aristocratique a été assez violent pour moi. Ils m'ont aussi rappelé que toute action possède des conséquences.
Mathilde l'a appris à ses dépens... J'ai appris que Paredes avait réussi à obtenir son expulsion du club pour m'avoir défendue devant toutes les autres. Paredes ne peut comprendre le lien qui m'unit à mes soldats et ce que représente l'honneur pour un artistocrate.
Une deuxième bataille de la guerre des mondes a explosé lorsqu'Erinn, Léo, Keiziah et moi sommes montées au créneau pour défendre Mathilde. Nous nous sommes heurtées à la bêtise et l'inflexibilité des parisiens.
Seules Endler et quelques autres parisiennes ont jugé le comportement de Paredes inacceptable. Laure a également été du côté de Mathilde et a menacé les dirigeants du PSG de se retirer du staff s'ils ne la reprenaient pas immédiatement. Malheureusement, la direction ne voulait pas s'attirer les foudres de l'Espagne en renvoyant la capitaine de l'équipe nationale.
Mathilde a donc été contrainte de quitter le centre d'entraînement et Laure l'a recueillie chez elle, en guise de dédommagement. Sa loyauté envers sa hiérarchie militaire et son sang, lui a coûté son rêve.
Le son des trompettes me fit revenir à la réalité. Chaque soldat de la garde royale est issu de la noblesse, comme l'exige le protocole. Ils savent se déplacer ensemble et sont prêts à mourir si je claque des doigts. Les colonnes défilèrent successivement devant moi.
Je ne pouvais me concentrer à 100%. Il me manquait quelque chose et ce n'était pas le football ou les lyonnaises. Elles me manquaient certes, mais ce n'était pas réellement la sensation que j'avais. J'avais beau être à cheval, je ressentais une forte pulsion là où je ne devrais pas... Pourquoi est-ce que je ressentais cela ?
J'ai chassé mes pensées au loin et me suis reconcentrée sur la parade. Lorsque la revue fut terminée, j'ai transmis des parchemins contenant les horaires, les positions et les postes de chaque soldat, à tous mes lieutenants. J'ai rompu les rangs et les ai regardé regagner leurs quartiers respectifs pour le briefing.
Je suis retournée à mon bureau où je savais que j'allais rester très tard, comme toujours avant une cérémonie ou un rassemblement.
Quelques heures plus tard, tout le monde était parti. Sauf moi. Je triais des documents et signais quelques parchemins officiels, notamment ceux qui demandaient un déplacement de troupes militaires à la frontière allemande.
J'ai regardé ma pendule, elle affichait 22h. Quelqu'un frappa à ma porte, me faisant sursauter. Je pensais qu'il s'agissait d'Erinn ou d'un de mes hommes qui devait me demander quelque chose d'officiel. Je ne m'attendais pas à ce qu'Andrine se trouve devant moi.
R : « Andrine ? Pourquoi êtes-vous ici ? Ne devriez-vous pas être repartie à Rome ? »
AnH : « Laure a appelé Louisa, qui a appelé Ada qui m'a appelée moi. »
R : « Pourquoi ? »
AnH : « Avec tous les événements de ces dernières semaines, nous nous inquiétons toutes pour toi. »
R : « Je vais bien. C'est Mathilde qui souffre. »
AnH : « J'ai appris pour Mathilde, j'espère qu'elle pourra retrouver assez de confiance pour reprendre le chemin de son rêve. »
R : « Je n'en doute absolument pas. »
AnH : « Riley, Tu n'es pas la plus expressive mais je te connais bien maintenant. Je sais que tu as été formée pour ne laisser passer aucune émotion, mais je sais que tu vas mal. »J'ai serré mes poings alors que les souvenirs de la thérapie m'envahissaient. Je me suis levée pour aller près de la fenêtre. J'ai pris une longue inspiration puis me suis tournée vers elle en explosant.
R : « Vous voulez savoir comment je vais ? Je vais mal ! Voilà vous êtes contente ? Tout va mal depuis que j'ai rencontré Laure ! Depuis que vous, vous êtes entrée dans ma vie ! Je vivais une vie tranquille et bien organisée ! Et maintenant que vous êtes là, vous vous êtes mise en tête de me faire découvrir des choses mais toutes ces soi-disant bonnes choses n'ont fait que m'apporter souffrance et humiliation ! »
AnH : « Ce n'est douloureux que parce que tu refuses d'accepter que la vie n'est pas seulement ce que tu as toujours cru ! »
R : « L'armée ne me lâche plus et me surveille ! Vous m'aviez promis que ce serait une bonne chose mais tout cela n'a fait que me conduire directement en thérapie et en camp d'entraînement ! »
AnH : « Tu te cherches encore Riley ! Et parfois certaines vérités sont plus douloureuses que d'autres. Et certaines sont plus difficile à accepter par soi-même que par les autres ! »
R : « De quoi parlez-vous exactement ? » hurlais-je.Andrine se rapprocha de moi d'un pas assuré. Un peu trop près d'ailleurs.
AnH : « Ce n'est pas à cause du fait que la vie est différente de celle que ta famille t'a enseignée, que tu souffres. Ce n'est pas non plus à cause du fait que tu as découvert que tu puisses aimer les femmes. » murmura-t-elle.
R : « Alors qu'est-ce que c'est ? »Elle n'était pas beaucoup plus grande que moi et je pouvais désormais sentir son souffle sur mes lèvres.
AnH : « Tu souffres parce que tu t'es rendu compte que tu pouvais être véritablement heureuse avec une femme. Si ce n'était pas le cas, tu te serai servie de cela comme excuse que tu ne pouvais pas aimer les femmes. Mais être heureuse différemment que tu devrais t'effraies. Ai-je raison ? » chuchota-t-elle dans mon oreille.
R : « Sûrement. »
AnH : « Mais je sais qu'il y a aussi autre chose qui te perturbe encore plus. »Ses mots me firent frissonner tandis que je déglutissais difficilement.
R : « Je ne vois pas de quoi vous parlez. »
Andrine attrapa mes hanches et me coinça entre le bureau et elle. Mes fesses frappèrent le bois et je me suis retrouvée bloquée par son corps pressé contre le mien. Elle souleva mon menton avec son doigt pour que je la regarde dans les yeux.
AnH : « Dois-je m'arrêter... Commandant ? » demanda-t-elle avec une pointe d'ironie dans la voix.
Aucun son ne put sortir de ma bouche, mais mes yeux se posèrent sur ses lèvres. Je crois que c'était une réponse suffisante pour elle, car la prochaine chose que je sais, c'est la sensation de ses lèvres sur les miennes. C'était différent de la première fois qu'elle m'avait embrassée. C'était tendre et passionné.
Elle dénoua le haut de mon uniforme puis ma chemise. Sa main glissa sur ma peau, me faisant ressentir à nouveau la pulsion de tout à l'heure. C'était donc elle, qui me manquait...
Andrine souleva mes jambes pour m'asseoir sur le bureau et que je puisse retirer ses vêtements.
Je savais que ce que j'étais en train de faire était mal mais à ce moment-là seule la femme qui était au-dessus de moi comptait. Pourtant je savais que lorsque l'armée ou ma famille l'apprendrait, cela me serait fatal.
C'est le prix que je devais payer pour ma loyauté envers moi-même...
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La guerre des mondes
FanfictionRiley Nikolaïevna Illitchevna, jeune aristocrate russe, vit en France depuis que sa famille a été exilée. Renfermée, stricte et protocolaire, elle a été élevée dans la pure tradition de la haute noblesse. Mais que se passera-t-il quand certaines per...