De-là, j'avais un sentiment de liberté. Le sentiment que tout était à ma portée, que rien n'était incontrôlable.
Le vent soufflait fort, et je n'entendais rien d'autre que lui. Seulement lui, qui frappait mon visage et le lavait de toute pensées, de tout mot intrusif.
Assise là, au bord de la falaise, j'observais l'océan. Il vinait cogner contre la roche, espérant sans cesse qu'elle se briserait. Mais rien n'y faisait, elle était bien trop résistante. Le soleil avait beau m'envoyer ses derniers faisceaux en plein visage, je n'arrivai pas à me résigner à partir. Pourtant, il le fallu. Le chat n'allait pas se nourrir tout seul, et puis de toute façon, il commençait à faire frais.
A peine avais-je eu le temps de retirer mon attirail me protégeant du vent frais de novembre, qu'il vint se frotter à moi.
–Tu veux bien me laisser rentrer tranquillement ? Avais-je râlé.
Je savais qu'il avait besoin d'attention, et lorsque je m'observais ainsi, je me demandais si j'étais l'humain qu'il lui fallait. J'avais beau l'avoir recueilli, ce n'était qu'à contre cœur qu'il vivait désormais chez moi.
Une fois Le chat nourri, je m'installai devant mon pc et regardais mes mails. Au milieu des pubs, je vis deux demandes de réservations pour le chalet. Comme à chaque fois, une boule se forma dans mon estomac.
« Bonjour,
Ma femme, mes filles et moi-même voudrions passer les vacances de noël dans votre chalet. Un petit village tranquille comme celui de Tobson semble idéal. Nous aimerions louer pour les deux semaines de vacances scolaires.
Nous avons envoyé un mail à d'autres propriétaires, il serait donc aimable de votre part de répondre rapidement.
Cordialement,
Arthur Fitz »
Comme à mon habitude, j'alla faire ma petite investigation avant d'accepter sa réservation. Je ne trouva rien d'étrange, et répondis favorablement au mail de monsieur Fitz.
Je voyais déjà la petite famille réunie au sein de Tobson, prendre l'air sur la plage, partir en randonnée et pique niquer sur les falaises. J'imaginais leurs filles s'amuser, entendre leurs éclats de rires en sautillant dans le village, amenant avec elles leurs éclats de vie.
Je n'avais pas pris la peine de regarder le deuxième mail avant de confirmer la réservation du premier. Une petite famille débarquant pour les vacances, c'était ce qu'il fallait à Tobson, ça collait parfaitement à l'image de notre petit village. Il était tard, et je n'avais pas envie de travailler davantage. Je regarderais ce second mail le lendemain.
Une fois prête à me mettre au lit, je me choisis un livre avant d'éteindre ma lumière et d'allumer ma lampe de chevet.
Me hissant bien au chaud sous mes draps, Le chat me rejoignit, comme à son habitude. A mes pieds, j'avais l'impression qu'il faisait le guet et me protégeait.
Je fini par tomber de fatigue, la lumière éclairant toujours les murs de la pièce.
A mon réveil, le soleil tapait déjà contre les vitres de ma chambre. Le chat avait vite compris que me réveiller pour ses croquettes était vain. Désormais, il attendait sagement que je me réveille et décide de me lever, sans jamais bouger de sa place de la veille.
Pendant que mon café coulait, je faisais ce qu'attendait impatiemment la boule de poil: lui remplir sa gamelle.
En attendant que le liquide noir refroidisse, j'allumai mon ordinateur et consultai mes mails.