Nos âmes brisées

1.

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3h23: Des grincements d'une porte dans le noir, puis un cri strident déchirant le silence pesant, presque assourdissant de la nuit, à la vue d'une scene macabre qui s'affiche en face de moi, celle de ma mère gisant dans son propre sang...

Voilà 9 mois déjà que je fais que faire ce cauchemar encore et encore presque toutes les nuits. Il faut dire que contrairement à ce que l'on pourrait croire, la perte prématurée de mes parents m'a énormément bouleversé et même après exactement 265 jours depuis cette nuit là, ces fantômes hantent encore mes nuits. Du jour au lendemain, je n'étais plus la fillette unique et gâtée de la famille bourgeoise des Coleman, j'étais devenue la pauvre orpheline que le destin sournois et imprévisible avait désignée. Pourtant, alors que mes parents étaient les victimes de cette histoire, j'ai fini par comprendre que c'est ceux qui restent sur terre qui souffrent vraiment. La vie continuait son fil incessant, et moi je devais reconstruire ma vie dans une nouvelle ville, une nouvelle maison, un nouveau lycée et vivre avec une amie de longue date de ma famille, une femme que je connaissais que à travers de bonnes paroles à son égard ainsi que les rares fois où elle venait chez nous alors que je n'étais encore qu'une enfant. Je l'avais plus revue jusqu'à l'enterrement de ces derniers. Aujourd'hui, je comprends pourquoi mes parents faisaient très souvent ses éloges, une femme au grand cœur qui me considère comme sa propre fille. De fille unique que j'ai toujours été, je me suis vu attribué un grand frère: Gabriel et une petite sœur: Alice et j'avoue que ce changement de statut n'a pas été facile pour moi. Non pas que je n'ai pas été intégrée ou quoi que ce soit, mais l'amertume de la vie et les blessures qu'elle m'avait infligées révélaient une nouvelle facette de moi que je m'efforçais de combattre et d'enfouir un peu chaque jour.
Avant, je vivais à Medford, dans le Massachusetts puis j'ai du déménager à Burlington, une petite ville dans le Vermont à 4h de la où je suis née et où j'ai passé toute ma vie. En un mot, j'ai l'impression que depuis ma naissance, j'écrivais chaque jour ma vie sur une longue page blanche et du jour au lendemain cette page a été brûlée, comme un système qui a buggé et tout ce que j'ai écrit pendant 15 ans a été réinitialisé. Je dois tout réécrire, oublier ce qui était ma vie d'avant, les gens qui en ont fait partie, mes bons souvenirs comme les mauvais. En un mot, la Amanda de Medford est morte à Medford.
J'ai du quitter mon lycée, le Medford High School et commencer à South Berlington en plein milieu de l'année scolaire. J'étais bien à Medford, mon nom de famille attirait le respect donc même durant ma première année je trainais déjà avec les plus connus du bahut. Je n'ai jamais eu aucun problème à me faire une place dans l'atmosphère hostile du lycée, pourtant des mon arrivée à South Berlington je savais déjà que j'aurais énormément de mal pour 3 raisons: c'était en milieu d'année, ici personne ne savait de quelle famille je provenais et je ne cherchais plus à ébahir les gens par les artifices ridicules des « populaires » , rôle qui me procurait jusqu'à lors. un malin plaisir à jouer la supérieure ainsi qu'à nourrir mon ego, en tout cas je n'avais plus cette force la. Donc c'était en toute humilité que j'y ai commencé à étudier. Maintenant la seule étiquette que je porte est celle de la fille introvertie, réservée, discrète et mystérieuse. Je la dois aux bruits de couloir qui racontaient au début que j'étais traumatisée suite à ce qui m'était arrivé et honnêtement je ne pouvais pas les démentir.

Enfin tout ça, c'est pour vous expliquer qui est vraiment Amanda Coleman et ce qui a fait de moi celle que je suis aujourd'hui.