Parce que le coeur nous fait hésiter

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Puis... un drôle de jour est arrivé. Je ne saurai plus dire quand exactement, nous en étions au tiers de l'année scolaire environ. C'était un midi encore une fois. Je sortais d'un cours dans une salle qui faisait que, pour rejoindre la cour le plus rapidement, je devais passer par l'arrière du bâtiment. Là où il y a beaucoup moins de monde et ce jour-là, seulement la moitié de ma classe. C'est drôle, je venais de passer la porte du bâtiment et je parlais avec un de mes meilleurs amis. Quand d'un coup, alors qu'il était en train de parler, il a levé les yeux devant nous sur la gauche et s'est immédiatement arrêté de parler. Il s'est même décalé sur la droite pour me laisser continuer seul dans la même direction. Moi j'étais perdu. Je n'avais absolument pas fait le lien avec elle. Elle attendait là, a côté du chemin en goudron, debout dans l'herbe , les bras croisés sur la poitrine. Elle baissait un peu la tête, comme si elle boudait un peu. J'avais vite compris que c'était pour moi puisque mon ami et moi étions les derniers à passer la porte et qu'en conséquence j'étais seul à arriver vers elle. Bizarrement, je n'étais pas stressé. Sûrement parce que je revenais d'un cours et que j'étais un peu fatigué. Je suis arrivé doucement sans sortir les mains des poches et, d'une voix décontracté, j'ai sorti ma meilleur phrase de salutation bien à moi : yo. Elle mit un petit temps à répondre avant de répondre un petit : salut... . Bon. Elle avait pas l'air dans son assiette de ouf. Je dis pas que j'étais dans la mienne évidemment j'avais la pression mais moins que d'habitude. Elle me dit un petit : est ce qu'on peut parler ? C'est bizarre. J'étais mitigé entre : j'ai la haine et je suis content qu'elle me demande de parler. On monte un peu à l'écart de tout, histoire d'être tranquille. Elle me dit qu'elle est désolée, qu'elle ne sait pas ce qui lui est passé par la tête. Elle m'aime me dit-elle. Elle parle beaucoup. Elle est stressée, elle veut vraiment me faire comprendre que les problèmes qu'elle a eu ces derniers temps l'ont empêché d'avoir une relation. Je savais qu'elle ne mentait pas. Quand nous étions ensemble elle m'avait déjà dit que c'était compliqué avec sa famille. Moi je pensais une seule chose : qu'elle est belle. Peut importe les excuses, les raisons de son malaise ou autre, je savais que je l'aimais. C'est peut être la seule fille que je trouve belle et que j'aime en même temps. Des filles belles, on en voit partout. Pour moi on ne tombe amoureux d'une personne qu'en la connaissant un minimum et en ayant passé un minimum de temps avec elle, ne serait-ce que 10 minutes à discuter. Ensuite, vous êtes sûr ou non que vous aimez cette personne. Avec elle, j'avoue que j'ai mis du temps avant de ne plus faire la tête à mon cœur qui me faisait comprendre pourquoi je l'aimais. Quand elle parle je trouve ça beau. Quand elle secoue ses cheveux je trouve ça beau. Quand elle change de coiffure je trouve ça beau. Je pourrais dire plein de choses. Je m'y attendais un peu, mais la « discussion », si on peut appeler ça une discussion car ce fût rapide et timide pour nous deux, s'est terminée par un : est ce que tu veux te remettre avec moi ? Ce à quoi j'ai répondu non.
Oui c'est bizarre après ce que j'ai dit, non ce n'était pas pour la blesser.

L'Amour épineux (Histoire courte)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant