CHAPITRE 8 - Zoé [7|7]

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— Le professeur Pina nous a rajouté une tonne de devoirs ! se plaignit Lydie, verte d'amertume

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— Le professeur Pina nous a rajouté une tonne de devoirs ! se plaignit Lydie, verte d'amertume. Ma mère ne me laissera pas tranquille de l'après-midi ! Tu as quoi de prévu, toi ? Ce serait bien que tu viennes chez moi, ce sera moins horrible de faire nos devoirs ensemble !

— Hum, réfléchis-je avant de secouer la tête négativement. Je ne peux pas, je dois aller voir mon psy, désolée ! Mais demain je peux ! En espérant que ma mère m'autorise à venir chez toi...

— Pourquoi elle refuserait ? On se connaît bien toutes les deux ! Elle n'a rien à craindre !

— Ce n'est pas à cause de toi, bécasse ! ris-je en lui donnant une bourrade dans le bras. C'est juste que depuis l'incendie, elle craint pour ma santé. Mentale et physique d'ailleurs...

— Elle n'a pas de soucis à se faire, nous sommes pareilles, Zoé ! Aussi folles l'une que l'autre ! s'exclama-t-elle en faisant le pitre, ses yeux louchants qui me faisaient pouffer.

— Allez arrêtes tes bêtises, Lydie ! Tout le monde te regarde bizarrement, lui soufflai-je en ricanant.

— Peu importe les autres. Je suis une folle déclarée et fière de l'être ! lâcha-t-elle hautainement, paradant dans la rue dans une marche russe.

Mes rires se mêlèrent aux siens et je souris, heureuse d'avoir trouvé une amie.

— Mince ! Il faut que j'y aille ou je vais être en retard chez mon psy ! m'alarmai-je en consultant ma montre. Je t'envoie un message ce soir pour te prévenir si je vais chez toi demain. À plus, Lydie !

Je filai à toute vitesse en courant, évitant les citadins afférés. Je n'étais qu'à cinq minutes du cabinet de Segger, mais mon rendez-vous était censé commencer dans trois minutes. J'accélérai l'allure, sprintant dans les derniers mètres.

Cette journée avait été complètement dingue. Lydie m'avait encouragé à m'inscrire au club d'athlétisme et je l'avais fait. J'adorais courir et il me fallait juste un peu d'encouragement pour me lancer.

Segger serait heureux de voir tous les efforts que j'avais fait. Comme il était en congés, je ne l'avais pas vu depuis une bonne semaine. J'arrivai dans le cabinet, pile à temps. Je saluai le cerbère de la porte et toquai au bureau de Segger. Je savais que je devais avoir l'air encore plus folle, essoufflée et complètement échevelée.

Segger sourit en me voyant entrer. Il savait très bien que la ponctualité n'était pas mon fort.

— Bonjour Zoé, comment vas-tu ?

— Bonjour, Docteur ! lui répondis-je en souriant à pleines dents. Très bien et vous ?

Ma réponse parut le déstabiliser. Il tenta de cacher son malaise en se saisissant de mon dossier, un peu plus épais après chacune de nos entrevues.

— Bien aussi, merci. Nous allons reprendre sur la séance de la dernière fois. Donc on en était sur mon alter-ego de ton coma, Segger, le scientifique obnubilé par les Sigmas. J'ai réfléchi à ce que tu m'avais dit sur lui. Je ne prétends pas le connaître puisqu'il n'existe pas, mais, il doit y avoir une raison à sa tocade pour vous. Selon moi, et ce n'est que mon opinion après tout, Segger est un homme, mégalomane certes, mais surtout désespéré. Seul un fou peut accomplir tous ces actes sans remords. Sauf que Segger ne se comporte pas comme un fou mais comme un homme perdu. Il est seul, il ne semble avoir ni femme, ni enfants, ni parents. Je pense qu'il cherche à combler cette absence et que c'est pour cette raison qu'il n'a kidnappé que des enfants à ce jour. Il cherche sa propre fibre paternelle. Mais ce qui me perturbe, c'est cette volonté de comprendre comment fonctionnent vos dons. Je pense que Segger a sans cesse l'impression de ne pas se sentir estimé par les autres. Il veut prouver sa valeur.

Je fronçai des sourcils, perplexe, avant de lever une main pour l'arrêter dans son monologue.

— Excusez-moi, Docteur, mais de quoi parlez-vous ?

— Et bien de ton coma, Zoé, du monde chimérique que tu t'es inventé ! lâcha-t-il, aussi perdu que moi, avant de rajouter en hésitant. Zoé, selon toi, pourquoi es-tu là ?

— Et bien pour parler de moi, de mes parents divorcés et de mon frère ! Comme on le fait depuis longtemps déjà ! D'ailleurs je ne vous ai pas dit ! m'écriai-je enjouée. J'ai réussi à faire un pas vers Raphaël sans qu'il ne me rejette, je suis trop contente ! Ce n'est qu'un début mais c'est mieux que rien, non ? Depuis le temps que je voulais résoudre les choses entre nous !

Le visage de Segger se décomposa et pâlit sans que je ne n'en sache la raison.

— Les noms Lise et Aldo ne te disent rien, Zoé ?

Je me creusai la tête. Impossible de savoir de quoi il parlait. L'énonciation de ces prénoms me rappelait vaguement quelque chose sans que je ne sache quoi. Était-ce des élèves de mon collège ? Ou des personnes dont Segger m'avait parlé ? Je ne savais dire où je les avais déjà entendu...

— Non, je suis désolée, je ne vois pas de quoi vous parlez, Docteur.

SIGMA ENERGY - T2 - Le Brasier de la RébellionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant