Après avoir reçu l'énigmatique mot de Brad, je rejoignis Nate qui s'était lui aussi habillé, et nous sortîmes de l'appartement de notre ami, épuisés, mais infiniment heureux. Il était aux environs de quatre heures du matin, et l'air glacé de la nuit nous revigorait. Nous n'entendions que nos pas sur le bitume, et les quelques voitures au loin.
Mon appartement étant situé dans un périmètre restreint de celui de Brad, nous marchions vers celui-ci.
C'est Nate qui rompit le silence nocturne.
- Tu penses que je pourrais dormir chez toi ce soir ? Je ne me sens pas de rentrer, surtout que Roman a encore dû ramener une fille...
- Bien sûr. Mais je ne te garantis pas qu'Anna soit seule non plus, le prévins-je.
- Au diable Anna ! J'ai seulement besoin de dormir.
Je haussai les épaules en souriant puis Nate m'enlaça et nous nous mîmes à marcher rapidement.Arrivés devant ma porte, je tendis l'oreille afin de jauger si Anna était... occupée ou non. N'entendant aucun bruit, je la dévérouillai et nous entrâmes.
Nos pas sur l'antique parquet firent craquer les planches, et Dieu sait pourquoi, c'était une chose que j'appréciais. Nate se dirigea vers la chambre tout en retirant ses habits pour la deuxième fois de la soirée. Je ne pus m'empêcher de reluquer son corps sculptural. Je le suivis en baillant, et le regardai s'affaler dans mon lit.
Ces faits ne me perturbaient pas comme ils auraient pu perturber une autre fille. Je connaissais Nate depuis que nous étions enfants, et il me semblait que nous avions toujours tout partagé ensemble.
Me déshabillant à mon tour, je m'écroulai à ses côtés, et m'enfouis sous la couette.
C'est ainsi qu'un lourd sommeil nous emporta, loin.Point de vue externe
Dimanche matin, Londres, appartement.
Les deux amants sont encore au lit, mais la jeune fille est réveillée.
Elle est songeuse, elle repense au mot que son ami lui a donné. Elle ne l'avait jamais imaginé si mystérieux.
Le garçon se retourne, tire la couette vers lui et laisse sa petite-amie sur son reste. Elle soupire, pose un pied par terre, puis deux, et vacille, sous l'effet de l'alcool ingurgité la veille. Sa tête lui fait l'effet d'une auto-tamponneuse.
Péniblement, elle se dirige vers la cuisine, où elle trouve des comprimés pour son mal de crâne.
En buvant son verre d'eau, elle remarque des chaussures masculines devant la porte de la chambre de son amie.
Elle lève les yeux au ciel en souriant, puis retourne dans sa chambre avec un Vallium et un verre pour son petit ami.
Celui-ci est réveillé, un bras sur le front, une moue torturée sur le visage.
- On y est peut-être allé un peu fort, grogne-t-il.
- À peine, rétorque la fille, narquoise.
Elle lui tend le cachet.
-Allez, prends ça, ça va te remettre sur pieds !
Dans un soupir, il se redresse, et s'exécute. Apollon avec une gueule de bois.
- Faudrait peut-être que t'appelles Roman, histoire de savoir si tu peux rentrer, dit-elle sarcastiquement.
- Quoi, tu me vires ?
- Certains ont une vie, petit fainéant !
Il rit, attrape son poignet, et l'attire sur lui.
- Même pas un baiser d'adieu pour ton homme ? Quelle déception ! s'écrit-il, théâtralement.
La blonde plante un baiser sur les merveilleuses lèvres du garçon, puis se dégage de son étreinte et déclare :
- Prépare-toi, je suis dehors dans 5 minutes !
Il gromelle, et se lève.Charlie
Je vaporisai un peu de numéro 5 sur ma nuque, chaussai de superbes camargaises françaises, et hurlai une dernière fois :
- Si tu ne te dépêches pas, je t'enferme avec les deux abrutis qui copulent !
Nate ne se fit pas prier et déboula dans le salon, les cheveux hirsutes, les joues roses, dans toute sa splendeur.
- Je suis prêt, dit-il en souriant.
Je haussai les sourcils, et nous sortîmes dans la rue.
Le soleil était presque à son zénith, il réchauffait nos visages, sensation agréable.
Tout en marchant vers la station de métro, Nate demanda :
- Quoi de prévu aujourd'hui ?
- Je vais à la Maison, m'informer, puis sûrement faire un tour dans les galeries, j'aimerais une sculpture pour le salon.
-Pour ta scultpure, je peux te faire un nu si tu veux, il me faut juste un modèle, lança-t-il avec un clin d'oeil.
Je pouffai.
- Personne ne voudrait de ton esprit tordu !
- T'avais bien l'air de l'apprécier pourtant...
- Idiot !
Je lui donnai un coup d'épaule, qu'il encaissa sans broncher.
- Je trainerai sûrement vers Picadilly, si tu veux me rejoindre, m'informa-t-il.
- Hm, j'aviserai, d'accord ? Bon, j'y vais ! lançai-je, en consultant l'heure.
Nate m'attira contre lui et m'embrassa amoureusement. Je souris et m'éloignai en marchant rapidement vers le building abritant les activités d'Interpol.
J'aimais être dans les locaux de l'organisation, je me sentais chez moi, et je trouvais toujours quelque chose pour m'occuper.
Je passai par les portiques de sécurité, montrai mon badge au vigile et pénétrai dans l'enceinte.
Me dirigeant vers le bureau de Jack, je remarquai de nouvelles recrues dans les couloirs. Je souris, amusée, me rappelant de ma propre arrivée.10 ans plus tôt
Tout était si grand, luxueux, moderne.
En ce jour, Interpol recevait de nouveaux bambins, soigneusement sélectionnés pour parfaire leurs équipes. Les yeux des petites recrues brillaient devant tant de technologie.
Deux gamins, Charlotte et Nathan, se démarquaient du groupe, à l'avant, voulant être les premiers à tout voir.
Sarina M., tout juste la vingtaine, chuchota à son collègue :
- Futurs leaders, ces deux-là, je le sens !
- Hm, pas de jugement hâtif. Il faut qu'ils fassent leurs preuves.
Celle-ci acquiesça et ils rattrapèrent le groupe, émerveillé devant la salle des armes.
Le petit Nate racontait fièrement qu'il avait déjà construit un lance-pierre avec lequel il avait tué une grenouille.
Son auditoire, à la fois admiratif et dégoûté, poussa un cri d'exclamation.
Charlie, nullement intimidée, s'avança en souriant vers le garçon, et lui tendit la main. Nathan, flatté d'avoir séduit la plus belle des filles, prit la main qu'on lui tendait, et rougit quelque peu.
Mais, tout d'un coup, sans qu'il comprît pourquoi, son bras droit se retrouva coincé dans son dos, une horrible douleur l'élançait au coude.
La petite Charlotte l'avait immobilisé grâce à une prise qu'un de ses amis lui avait montré.
Celle-ci déclara :
- Ça, c'était pour venger la grenouille. Elle ne t'avait rien fait, et tu l'as tuée, espèce d'idiot !
Elle relâcha sa prise, et sortit de la pièce, continuant tranquillement la visite des locaux, alors que Nathan se tenait le bras, rouge de honte et de colère, d'avoir été maîtrisé par une fille.
Les deux adultes, ayant assisté à la scène, sourirent. Sarina murmura :
- Je te l'avais dit, j'ai du flaire pour les repérer !
Son collègue hocha la tête.
- Point accordé !______
CharlieL'esprit encore plein de souvenirs, j'arrivai devant le bureau de Jack.
La porte était entre-ouverte et je fus étonnée par la vivacité de la conversation qui avait lieu à l'intérieur. Je reconnus immédiatement le ténor de Brad, s'exclamant :
- Mais enfin, c'est de la folie, cette fille n'a aucune expérience, elle ne peut pas m'accompagner !
J'entendis un Jack, à boût de nerfs, répondre :
- Tu sais aussi bien que moi qu'il n'y a personne d'autre pour y aller, bordel !
C'est ce moment précis que je choisis pour faire irruption.
- Un problème, par ici ?
Jack et Brad se regardèrent, un instant confus, puis le visage de Brad s'éclaira d'une lueur malicieuse. Jack, comprenant les intentions de ce dernier, ouvrit la bouche pour protester mais il fut devancé.
- Charlie, tu tombes bien ! Figure-toi que...
Jack le coupa :
- On allait prendre un verre au lounge, tu en es ?
Je hochai la tête, suspicieuse.
- C'est quoi ces secrets, encore ?
Jack me lança un clin d'oeil.
- Tu devrais y être habituée depuis le temps !
Puis il jeta un regard noir à Bradley, qui déclara en entonnant un passage de Britney Spears :
-I'm not that innocent !
Nous éclatâmes de rire, et c'est dans une atmosphère plus détendue que nous allâmes nous rafraîchir._________________
Salut tout le monde !Ai-je gagné le prix Nobel du retard accumulé au cours des trois derniers mois ?
Je m'excuuuuse !
Outre ma négligence, que pensez-vous de ce chapitre ?
Des idées pour ce qui va suivre ?x
Ysé
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Les aventures de Charlie
ПриключенияQuand Interpol m'a recrutée, j'avais 7 ans. Aujourd'hui, j'en ai 17, et je n'ose même pas imaginer ce qu'aurait été ma vie si je n'avais pas été au bon endroit, au bon moment. Chers lecteurs, si vous avez lu les nombreux tomes de CHERUB, vous pourr...