Toc toc

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Hellyssia fut réveillée le lendemain vers onze heures trente, avec un horrible mal de tête.

Les coups à la porte n'y étaient pas coquebins, et leur insistance commencèrent rapidement à l'exaspérer.

« C'est bon ! C'est bon ! J'arrive ! » cria-t-elle.

Ouvrant la porte, elle se retrouva face à une jeune femme, avec un grand sourire aux lèvres, et les cheveux châtains courts coincés sous un bonnet.

Elle portait une chemise à carreaux, un jean et des Vans.

« Salut !

- Heu... T'es qui ?

- Oh... Tu ne te souviens pas de moi ?

- Heu... Nan ?

- Ah ? Pas très étonnant en fait...

- Bon, j'sais pas qui t'es, mais tu vas dégager de devant chez moi. Je n'ai pas envie de nettoyer le plancher aujourd'hui. C'est chiant à enlever le sang.

- Oh heu... Merci ? En fait, on s'est croisé.e.s hier et je t'ai ramené chez toi.

- Et donc ? Tu viens me demander un dédommagement ?

- Heu... Non. Je t'avais dit que je passerais voir si tout va bien.

- Ecoute, quoi que j'aie pu te dire, tu as pu voir que j'étais bien torchée, donc on n'est pas amies, et on ne le sera jamais.

- Tu peux arrêter de me genrer au féminin ?

- Ta gueule. déclara-t-elle en fermant la porte. »

Le pied d'Ecena se coinça juste à temps dans la porte, ce qui la boqua.

« Tu vas bousiller mes Vans...

- J'en ai rien à foutre ! Dégage ! Sinon c'est ta tête que je vais bousiller !

- En fait... Tu as parlé de la Fondation... »

Hellyssia marqua un temps d'arrêt, la poignée dans la main, tenant la porte entre-ouverte.

Ecena dégagea son pied, pensant qu'Hellyssia la laisserait entrer.

Mais celle-ci lui claqua violemment la porte au nez, en déclarant :

« Ba t'as rien entendu. »

Hellyssia s'éloigna de la porte et commença à inspecter le frigo.

« Oh... Allez ! S'il-te-plais ! Laisse-moi entrer !

- Je t'ai demandé de dégager.

- Mais...

- Tu voulais voir si j'allais bien ? Ba je vais bien, à part que tu me casses les pieds. »

La jeune personne derrière la porte cessa de parler, et Hellyssia en conclu qu'elle était partie. Elle décida de reprendre là où elle en était : l'analyse du contenu de son frigo.

Et à son grand désespoir, celui-ci ne contenait pas grand-chose.

« Et merde... » marmona-t-elle.

Se dirigeant vers la porte, elle l'ouvrit pour y retrouver Ecena.

Elle la referma précipitamment.

« PUTAIN, TU FAIS CHIER ! JE T'AVAIS DIT DE DEGAGER !

- Laisse-moi rentrer ! Je veux juste discuter !

- JE N'EN AI RIEN À FOUTRE MERDE ! FAUT QUE JE SORTE ACHETER A BOUFFER !

- Si ce n'est que ça, j'ai pris de quoi manger avec moi... Pour deux personnes. »

Hellyssia commença à tourner en rond dans le salon.

- On pourrait manger ensemble et... Discuter ?

- T'es chiante.

- Je vais finir par me fâcher. Pourquoi tout le monde me genre au féminin ?

- Parce que t'es une meuf ?

- Non.

- Quoi ? T'es un mec ?

- Non plus.

- T'es quoi alors ?

- Je suis non binaire, pourquoi ? »

Hellyssia ouvrit la porte.

« Ok, misster Non-binaire. Tu vas grailler avec moi. Mais je te préviens que je ne dirais rien.

- Heu d'accord ?

- C'est quoi ton nom ?

- Ecena.

- Installe toi à table connarsse, j'vais sortir la vaisselle. »

Transperce mon cœur...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant